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Alain D.
584 abonnés
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3,5
Publiée le 8 novembre 2018
Ce film sensible, sans fastes ni coups d'éclat, est un Drame écrit et magnifiquement mis en image par Gus Van Sant. Son scénario nous conte la retraite mystique d'une rock star en crise, un homme jeune au bout du rouleau, fuyant le contact avec le reste du monde. C'est très bien fait et parfaitement désolant. Cette fiction avec peu de dialogues (la première parole arrive après 15 minutes et le premier support musical 25 minutes plus tard) nous plonge dans une ambiance glauque. Belle composition de Michael Pitt, l'acteur musicien qui assume parfaitement ce premier rôle délicat. Il a composé "Death to birth" qui donne lieu à une belle séquence musicale guitare-voix.
Gus Van Sant qui filme Kurt Cobain. Voilà qui est alléchant. Dommage que le cinéaste ait préféré faire fi de tout ce qui constitue l’intérêt de la vie et de la personnalité de la rock star, pour se concentrer uniquement sur l'ennui de ses derniers jours. Gus Van Sant, filme l'ennui et le filme très bien. A tel point que l'on s'ennuie presque autant que ce "Blake (Cobain)". A part quelques séquences assez géniales (les passages musicaux, notamment), voir coquasses (le représentant des pages jaunes ou les témoins de Jehovah), on est contraint de contempler le vide intersidéral de la vie d'une sorte d'adolescent codo mi-homme, mi-limace qui passe sont temps à marmonner et à traîner des pieds. Quel joie, alors de voir les aventures passionnantes de Kurt qui marche dans la forêt, de Kurt qui fait des pâtes, de Kurt qui regarde une cascade ou de Kurt qui dort. J'ai beaucoup de respect pour Gus Van Sant, et j'affectionne particulièrement le rythme lent et hypnotiques de ses films. Mais là, force est de constater que le cinéaste n'a clairement rien à dire dans ce film, et se voit même contraint de nous repasser certains séquences deux fois, pour atteindre les 1h30 de film (qui en paraissent deux fois plus, soit dis en passant). Dommage...
Dans la continuité de "Gerry" et d' "Elephant", Gus Van Sant signe un film sur les derniers jours d'un artiste qui s'isole pour mieux mourir. Après le désert et le lycée, GVS se rend au fond d'un bois pour enregistrer les derniers mouvements de Blake, chanteur dévasté par le succès qui a décidé de se couper d'un monde auquel il pense ne plus appartenir. Mais de cette idée, le film n'en fait pas un discours, pas même une critique, juste une esquisse qui permet au spectateur d'avoir une totale liberté dans son rapport au personnage et – puisqu'il s'agit ici de la même chose – à la mise en scène. Car l'emploi de plans fixes secs ou de longs plans-séquences indolents est sujet à représenter le personnage, son intériorité et son extériorité : la mise en scène devient un espace mental et physique. "Last Days" avance alors au rythme de Blake, gagné par une lenteur elle-même accentuée par ces fameuses boucles temporelles qui désignent tout aussi bien un projet esthétique qu'un personnage qui ne se projette plus, qui ne réfléchit plus mais qui attend, assiste à sa propre déréliction. Cela pourrait être morbide mais demeure surtout hypnotique sans pour autant tomber dans la complaisance, preuve de la complexité d'un film dont le point de vue intérieur est brouillé, s'annule pour laisser la place à une sensualité étrange. En effet, on baigne dans la mollesse du film tout comme on ne peut ignorer sa fin tragique, même si celle-ci apparaît plutôt comme une délivrance : l'âme est enfin libérée du corps atone. Film longtemps indécidable, "Last Days" et Blake se mettent littéralement à nu lors des derniers instants : leur surplace n'était en fait qu'une attente, une appréhension d'une mort tangible et spirituelle.
Véritable ovni du festival de Cannes 2005, "Last Days" avait pourtant le lourd statut d’être précédé d'Elephant et Gerry dans l’œuvre de son auteur. Heureusement, les trois films restent très différents, même s’ils traitent tous trois des dernières heures de la vie de personnages sur le déclin. Ce sont ici les derniers instants de la vie d’un rockeur qui sont ciblés. Evidemment la ressemblance entre Blake et Kurt Cobain n’est pas anodine, le film fonctionne aussi en hommage au chanteur de Nirvana. Mais plus qu’un biopic, Last days est une expérience incroyable, sorte de voyage dans les méandres intérieurs d’un homme perdu. Comme dans Gerry, le rapport avec la nature est intense, le personnage s’en trouve dévoré par son immensité, reculé dans une maison en hauteur, en pleine forêt, l’endroit a des allures de tunnel, de plate-forme entre la vie et la mort. Michaël Pitt est incroyable. Il ne marche pas, il titube. Il ne chante pas, il marmonne. Il ne pense pas, il meurt. Ce film m’a foutu une grosse claque mais on commence à s’y habituer avec Gus Van Sant. Magnifique !
Un film d'auteur est un film qui mise sur le scénario et les dialogues. Donc ce n'est pas un film d'auteur puisqu'il n'y a rien. Aucune problématique, aucun thème, aucun dialogue, juste... Non, y a vraiment rien. Autant Gus Van Sant a réalisé un film pas trop mal : Elephant, autant celui-ci est un des films les plus vides de tous les temps. Si vous voulez avoir la même expérience mais en plus réaliste, asseyez-vous sur un banc en ville et regardez les gens passer, y a plus de personnages, plus de dialogues et c'est gratuit.
Une oeuvre Gerriesque parfaitement mené. Très sobre, lente, belle, et passionante si on est un grand fan du légendaire Cobain. Gus van Sant Clos parfaitement sa trilogie, et montre qu'il est un des auteurs les plus doués de sa génération.
Je ne suis pas très connaisseur du cinéma de Gus Van Sant, mais certaines critiques que j'ai pu recueillir sur ses films me laissaient envisager un film long et ennuyant. Et bien non ! "Last Days" m'a laissé un très bon souvenir.
Il narre les derniers jours d'une rockstar, Blake, aux prises avec sa solitude et son mal-être. Le film s'inspire des derniers jours du défunt Kurt Cobain, leader du groupe Nirvana. Il faut dire que malgré un changement de nom, on reconnait facilement l'icone de la scène grunge. Que ce soit par l'allure (blond, look négligé, qui se travesti parfois et qui joue une musique aux paroles apathiques et sombres...) ou des éléments de mise en scène (le paquet de pâtes, les propos incompréhensibles du personnage) jusqu'au dénouement tragique du film spoiler: (le suicide) les détails ne trompent pas, il s'agit bien d'un film s'inspirant des derniers jours de Cobain.
Le film est long, mais je ne me suis pas ennuyé, au contraire. On parvient presque à ressentir la solitude du héros, toujours seul, même au milieu de ses proches. Petit à petit, on suit sa descente vers son acte final, qui devient de plus en plus prévisible et inévitable. Personne ne semble être enclin à l'aider. Filmé de manière sobre, privilégiant les plans fixes, on en sort un peu attristé quand l'on sait que "Last Days" se base sur des faits réels et que le sort du héros fut, est et sera celui partagé par de nombreuses personnes.
Last Days, rarement vu un film aussi jetée ! Des errances et d'énormes fulgurances, le plan sur Michael Pitt chantant Death to Birth en est le symbole le plus frappant. Une création dans la lignée des deux précédent films de Gus Van Sant, il porte à nouveau un regard désenchanté et perdu, stupéfiant et sidérant de A à Z. Michael Pitt est quand à lui à la limite, il déambule avec un mimétisme et une gestuelle assez saisissant et amène deux ou trois passages de transes et de vulnérabilité remarquable. La chronologie est ici bien malmené, on revit les mêmes scènes à la manière d’Éléphant et ce procédé est à nouveau très intriguant et bluffant tant la maîtrise de son auteur y est excellente.
Je suis fan absolu de ce film. Je ne saurais dire pourquoi, tant il est particulier, lent et avec très peu de dialogues. Il vient compléter une série de films similaires (gerry et elephant) mais c'est celui-ci que je préfère. Cela vient peut être du fait que je suis attaché à cette histoire dédiée à kurt cobain. Un moment unique en tout cas que tout le monde ne peut pas aimer.
Ce film est tout simplement beau, des flash back, une vie monotone dans les moindres détails. Tout les sujets sont traités, drogues, homosexualités Le film est lent comme Blake doit ressentir sa vie. Les scènes musicales sont d'une beauté et d'une profondeur incomparable. J'aurai aimé que la dernière de ces scènes où il chante et joue de la guitar ne finisse pas.
Pour ma part, il aurait fallu faire un choix entre celui de réaliser un film sur les derniers instants de Kurt Cobain en personne ou de faire un film sur un histoire factice d'un musicos en souffrance drogue, alcool, paranoïa, tout ce que vous voulez, mais pas le mix des deux. La réalisation à la mode Elephant ne me dérange pas, car elle représente la vie lente de son personnage principal, blake, une sorte d'immersion dans son monde. J'aurai voulu que certaines scènes musicales ne cessent jamais, comme quoi j'ai été totalement imprégné. Peut-être devrais-je le revoir une seconde fois ou le voir différemment ?
Ce cinéma me boulverse, ces plans fixe, qu'importent combien de temps ils durent, j'adore. Les scènes musicales sont d'une immense beauté , Gus Van Sant est un grand cinéaste et un immense auteur. Un chef d'oeuvre au même titre que Gerry ou Elephant
"Last Days" est un long-métrage qui s'inspire des derniers jours de Kurt Kobain mais avec la vision atypique de Gus Van Sant. Le film se découpe en de nombreux sous-entendu qui converge tous vers la mort inévitable de blake. la force du film réside toujours dans ces nombreux plan-séquence et aussi dans cette non-linéarisation de l'intrique. C'est donc avec un troisième chef d'oeuvre que Gus Van Sant boucle admirablement cette trilogie en passant par l'expérimental "Gerry" et le sublime "Elephant"!!
Encore une fois 5 étoiles pour ce nouveau chef-d'oeuvre de Gus Van Sant ! Encore une fois , aucune objectivité de ma part tant je suis fasciné par ces univers , tant je suis ébloui par la maitrise du réalisateur et par ses choix cinématogtaphiques . Passons sur la ressemblance du héros avec une rockstar bien connue décédée en 1994 ... Last Days est un film typiquement "Van Santien" dans le sujet traité (le film est considéré comme la dernière partie de son triptyque sur l'adolescence déboussolée - après Gerry et Elephant) comme dans le processus de mise en scène . Longs plans séquences , flash backs , scènes vues plusieurs fois sous différents angles ... Adepte des films très dépouillés , Gus Van Sant atteint ici son apogée avec cet étonnant voyage immobile , avec l'histoire de ce jeune homme qui avance doucement , sans bruit et sans révolte vers sa fin ... Un dénouement que l'on sait , dès le début du film , inéluctable ... Au cours de ce voyage , Blake croise quelques personnages finalement transparents , des ombres , des fantômes qui n'ont pas plus d'importance pour le film qu'ils n'en ont pour son personnage principal , car c'est bien un tête à tête que nous suivons dans ce long métrage, un tête à tête entre le "héros" et le spectateur ... Blake se baigne dans une rivière , contemple des fleurs , fait un peu de musique mais jamais nous n'avons l'impression que ces "divertissements" le détourneront de son destin final ... Blake quitte ce monde naturellement , sans se faire plus remarquer dans la mort qu'il n'a voulu le faire dans sa vie ... Et il est effrayant de constater en comparant les 2 , qu'au bout du compte , il n'y a pas beaucoup de différences entre Blake vivant et Blake mort ...
Encore un chef d'œuvre de Gus Van Sant hypnotique, envoûtant, triste, poétique, contemplatif. Troisième chapitre de sa fameuse trilogie, toujours aussi étrange. Jeu des acteurs minimaliste mais absolument extraordinaire. Monumental.