On est en 1927, les années folles sont à leurs apogées, le cinéma muet bat son plein, la coupe garçonne est à la mode et on danse de façon originale et décomplexé.
Et il y a Lina Lamont et Don Lockwood, deux stars du septième art. Don a débuté au théâtre, puis comme cascadeur avant d’enfin devenir une star au côté de Lina, capricieuse, bête, méchante et avec une voix ridicule qui pense que Don est amoureux d’elle alors que lui tombe peu à peu sous le charme d’une jeune danseuse. Alors que tout est parfait dans le meilleur des mondes muets, le parlant arrive avec « Le Chanteur de Jazz » et les codes hollywoodiens en deviennent bouleversé et le parlant est imposé…
Ce ne sont pas les louanges qui manquent à « Singin in the Rain » depuis plus d’une cinquantaine d’années (malgré une sortie en salle plutôt timide à l’époque) ! Et c’est amplement mérité, Stanley Donen et Gene Kelly nous font littéralement vivre le passage du muet au parlant à travers le destin de ses personnages et sous forme d’une comédie musicale.
Les personnages de Don et Cosmo sont irrésistible et attachant, tout comme celui de Kathy Selden, tout le contraire de Lina Hamont qu’ils rendent détestable à souhait avec son inoubliable voix geignarde ! Les relations entre eux sont très bien exploitées. L’histoire est passionnante, très bien retranscrite à travers un scénario bien écrit et mis en scène de manière inventive et truffée de bonnes idées. Mais surtout c’est un régal, 100 minutes de bonheurs inoubliable où le film alterne des séquences drôles et burlesques, d’autres plus dramatique, certaines romantiques et bien évidemment les numéros musicaux, inoubliable et excellent que ce soit le célèbre passage qui donne son titre au film ou les débuts de Don et Cosmo avant qu’ils n’entrent à Hollywood. La reconstitution des années folles associées à la flamboyance du technicolor est superbe.
Gene Kelly livre une époustouflante composition, il fait tout, chante, danse, rigole et fait rire, tombe amoureux… et il est parfait, tout comme ses différents partenaires que ce soit Jean Hagen en star bête et méchante, Debbie Reynold ou Donald O’Connor.
A travers ce film, on peut aussi rendre hommage à tant de talents et de visages inoubliables injustement foudroyé par le muet, c’est donc aussi pour vous, Louise Brooks, Lillian Gish, Buster Keaton ou encore Gloria Swanson qui dira dans Sunset Boulevard « We didn’t need dialogue, we had faces ! »
Merci à vous et merci à « Singin in the Rain » (et merci à Anthony pour la découverte de ce film qui ne me tentait pas du tout !), rafraichissant, enthousiasme, merveilleux et magique.