En préalable je dirais que le fait que le film s'écarte du Roman des chevaliers de la table Ronde et multiplie les anachronismes ne me fait ni chaud ni froid. On est au cinéma et les auteurs ont parfaitement le droit de raconter ce qu'ils veulent et de la façon qu'ils veulent. Donc le roi Arthur façon péplum, pourquoi pas ? C'est sur sa construction et sa mise en scène que le film doit être critiqué, et là il faut dire que les casseroles s'accumulent. Déjà la première bataille est un exemple inouï de confusion, on ne sait qui sont les gentils et les méchants, on ne sait même pas combien de camps s'affrontent, c'est dire ! Puis vient le cliché déjà vu mille fois au cinéma sur l'air de j'y vais-t-y, j'y vais t'y pas, finalement j'y vais ! Les bavardages sont pompeux (on est pas dans Shakespeare bon sang !) et la musique d'Hans Zimmer peu pertinente. Mais l'un des gros soucis c'est la fluidité narrative du récit qui n'est jamais assurée, il y a tellement d'ellipses qu'on se croirait chez Emmenthal ! Un mot sur les batailles : elles sont paradoxales car la mise en scène n'est pas mauvaise quand on regarde les détails, mais c'est au niveau de la stratégie militaire globale qu'on y comprend strictement rien (les auteurs devraient revoir l'Austerlitz d'Abel Gance, ils en prendraient de la graine) Et puis ce final, comme cliché ce n'est pas mal avec super gentil affrontant super méchant, vous parlez d'un suspense, dès fois que le méchant gagne ! Parlons acteurs, Owen se la joue beau gosse mais passe plutôt bien, la pourtant charmante Keira Knightley n'est absolument pas mise en valeur, les méchants sont de véritables caricatures, mais la palme revient sans doute au dénommé Lorenzo De Angelis, jouant le futur pape qu'il faut ramener à Rome et qui a autant de charisme qu'une endive. Globalement ce n'est donc pas terrible, mais ça reste regardable, et puis cette pique contre les fanatiques chrétiens tout à fait inattendue est plutôt bien vu. Avec ces personages, voyez ou revoyez plutôt l'excellent Excalibur de Boorman ou le sous estimé Lancelot de Zucker.