Le roi Arthur version Fuqua est un film d’aventure distrayant, mais qui il est vrai, sent assez le produit tout public assez fade au final.
Le casting est composé d’acteurs solides, et le film en bénéficie grandement pour gagner en personnalité justement. Les interprètes apportent un bon point au film, avec dans le rôle-titre un bon Clive Owen. Sans être dans sa meilleure prestation, il est tout de même très décent, et compose un Arthur assez agréable, que l’on suit avec plaisir dans ses aventures. Il est bien secondé par des acteurs convaincants qui pour certains ont depuis sérieusement fait avancer leurs carrières. C’est le cas de Mads Mikkelsen, mais on aura plaisir à trouver un Ray Stevenson en maitrise. Avec Ray Winstone ces trois-là composent surement les chevaliers les plus intéressants du lot, et on reprochera à l’inverse un Gauvain fadasse et un Lancelot couci-couça. Pour le reste Merlin ne vaut pas un pet de lapin ici, malheureusement, et Knightley est franchement limite. Pas tellement pour sa prestation, sur laquelle elle n’a rien à se reprocher de particulier, mais sur le personnage, assez inconsistant. Heureusement on se rattrapera sur des méchants intéressants.
Le scénario est bancal. En fait la première partie est excellente. Rappelant un film comme l’Aigle de la neuvième légion, on part sur une aventure en pleine Ecosse qui ne manque pas d’allure, et réserve de vraies bonnes choses. En revanche la dernière partie est moins efficace. Le film déçoit en fait, car il se limite plus alors qu’à une longue séquence de bataille pas très passionnante car pas très réussie, et je dois dire qu’étant donné les éléments posés dans la première partie, on pouvait espérer une conclusion plus grandiose, plus épique. Par ailleurs même si l’ensemble est divertissant et bien rythmé, il y a pas mal de choses plus ou moins attendues, et une romance assez niaise avec Knightley.
Niveau réalisation rien à dire. Fuqua maitrise son sujet, avec un vrai sens du spectacle, un usage des paysages convaincants, des plans travaillés, on sent un réalisateur concerné et sérieux qui livre un métrage appliqué quoiqu’effectivement un peu lisse. Les décors et la photographie profite d’un budget sérieux, qui permet d’avoir un métrage luxueux et élégant. Il y a toutefois quelques ratés, avec un ou deux plans aériens du mur pas très crédible, et de temps à autre une image trop bleue qui apparait artificielle. Mais généralement le film est esthétiquement réussi. En revanche on regrettera l’autocensure du film. Moi je veux bien, mais faire un film de baston barbare pour ne pas montrer une seule goutte de sang, c’est peu crédible. On n’est pas obligé d’étaler des hectolitres, mais enfin là on est tout de même aux limites de la pruderie ridicule. On tourne un épisode de Casimir si on veut faire un métrage absolument tout public. C’est assez dommage car les scènes de bataille qui sont déjà assez impersonnelles, aurait gagné à être justement un peu plus pimentés, ce qui fait la force des Gladiator ou des Braveheart aujourd’hui. Je conclurai sur la sublime bande son qui elle est franchement superbe. Là le film marque de sérieux points, avec un thème épique excellent et de bonnes musiques secondaires.
Bref, le Roi Arthur est un bon film, mais qui paraitra trop lisse surement. C’est typiquement le genre de métrage qui passe 2 heures sans difficulté, mais qui ne laisse aucun véritable souvenir après visionnage. C’est dommage d’ailleurs car l’orientation donnée au personnage était intéressante, mais l’ensemble manque de profondeur, d’émotion, de gravité, de violence aussi.