« Pearl Harbor » devait faire de Michael Bay un cinéaste respectable et respecté. Mais le film se fait démonter (à juste titre) par la critique. Résultat, le réalisateur se fâche… et se lâche. L’intelligentsia et le bon goût n’ont pas voulu de lui ? Tournons-leur le dos complètement ! Voici « Bad Boys II ».
Le premier film était une comédie policière au budget mesuré. Là, c’est un festin frénétique de 2h26 à 130 millions de dollars. Carburant à l’action sans fin, au scénario diffus et crétin, à l’humour beauf et lourd, et aux visuels clipesques.
En effet, l’intrigue est peu ou prou inexistante. Se limitant à tenter de capturer un méchant trafiquant qui passe son temps à élucubrer dans son manoir, sans trop s’embarrasser de cohérence ou de procédures policières légales. On a bien compris que ce n’est qu’un prétexte pour amener le reste. D’ailleurs bon nombre de personnages s’avèreront totalement inutiles à l’histoire.
L’humour est ultra balourd. Quand on a l’impression que le fond du mauvais goût a été atteint, Bay creuse encore ! Martin Lawrence, difficilement supportable, n’aide pas. Heureusement, Will Smith est plus charismatique.
Et la mise en scène m’as-tu-vu au possible. La caméra virevolte, tournoie gratuitement, se trémousse sur le popotin de demoiselles dénudées. Ou, à l’occasion de scènes d’action à la gestion de l’espace hasardeuse, s’adonne à la shaky cam. Et oui, ça commençait à être à la mode. De même que l’ersatz de bullet time, inévitable pour n’importe quel film d’action peu inspiré qui sortait après « The Matrix »…
Mais il faut quand même reconnaître de l’ambition. Certains plans, aussi vulgaires et gratuits soient-ils, ont dû demander une technique poussée. D’autant plus que le film a été tourné sur pellicule. Et quand bien même c’est filmé de manière assommante, les scènes d’action se veulent pétaradantes, et font appel à beaucoup de cascades/explosions réelles.
Néanmoins, pour apprécier cette ambition, il faudra se farcir 2h26 de Michael Bay débridé !