Connaissant peu le cinéma de Darren Aronofsky, si ce n’est son anticonformisme avéré, sa filmographie plaide malgré tout en sa faveur ; et si la grande majorité de ses œuvres ont rencontré des critiques élogieuses en la matière, The Fountain semblait soulever des avis bien plus partagés. Mais, notre intérêt éveillé, on succombe à la tentation de découvrir ce véritable ovni cinématographique, dans tous les sens du terme ; la mise en scène d’un récit aux tendances oniriques comme métaphysiques va alors nous subjuguer, de par son fond comme de sa forme. La réalisation visuelle magnifique d’abord, associée à une BO enchanteresse, va nous transporter au sein d’une ambiance unique, poétique et émouvante … car le sujet bien qu’obscur dans un premier temps, ne va cesser de véhiculer un flot d’émotions palpable et saisissant, au fil de la quête de Tom (Hugh Jackman). Concernant cette même quête, entremêlant trois époques distinctes mais intimement liées, on y découvre un amour intemporel entre deux êtres terriblement attachants ; Hugh Jackman dans le rôle-titre est captivant, tandis que sa partenaire à l’écran j’ai nommé la ravissante Rachel Weisz en fait de même. Le contraste entre ces deux protagonistes est lui des plus exquis, la calme déstabilisant de l’un contrebalançant à merveille le cœur à vif de l’autre ; néanmoins, l’intrigue de The Fountain comme sa mise en scène stylisée n’aident pas à la compréhension globale du spectateur, ce qui reste très regrettable. Malgré tout, la qualité évidente de ce film à des lieux de toutes conventionalités nous transporte sans mal au gré de son histoire passionnante, aux tenants et aboutissants si prenants. Finalement, celui-ci se conclut au gré d’un final époustouflant, forçant notre admiration, bien que le ton alambiqué du long-métrage donne lieu à un dénouement des plus mystérieux … mais l’on en ressort apaisé, au même titre que le principal intéressé. En conclusion Darren Aronofsky signe là une œuvre formidable, qui à défaut de constituer un divertissement pleinement satisfaisant, est à elle seule une expérience cinématographique dont on ne ressort pas indemne.