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ghyom
84 abonnés
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3,5
Publiée le 25 mai 2014
Ran de Kurosawa reprend la trame du Roi Lear de Shakespeare. C’est une adaptation très libre mais qui garde intact l’articulation de l’histoire et les thèmes de la corruption par le pouvoir, de la vengeance, de la folie. Ici c’est donc un seigneur japonais : Hidetora qui divise le pouvoir entre ses 3 fils. Son benjamin prédisant les malheurs d’une telle division se verra répudié pour son honnêteté et la remise en cause des choix de son père. L’aîné, devenu chef du clan, ne tarde pas à vouloir affermir son statut. Ce père, toujours en vie, est une gêne. Bien aidé par une épouse manipulatrice, il finira par bannir son père. Cherchant refuge chez son 2è fils, le seigneur Hidetora se verra à nouveau rejeté et errera en compagnie de son fou et d’un guerrier resté fidèle.
Esthétiquement Ran est tout simplement magnifique. Les vastes paysages s’animent des couleurs des différents clans. Les scènes de batailles sont extrêmement prenantes et j’ai particulièrement apprécié celle du château sur fond musical sans aucun son diégétique et ces plans d’un Hidetora catatonique alors que des flèches enflammées traversent l’écran.
Néanmoins, sur le fond, Ran manque un peu de sentiment. Le sur-jeu des acteurs, fortement influencé par la tradition théâtrale japonaise, en est peut-être la cause. Je n’ai pas eu ce problème dans Rashomon mais c’est une fable philosophique, l’attachement au personnage n’est pas essentiel, ni dans Les 7 Samouraïs grâce à l’humour de Toshiro Mifune ou encore dans Dersou Ouzala car le jeu est plus « classique », mais ici ce sur-jeu m’a parfois dérangé.
Ran reste malgré tout un bon film esthétiquement bluffant.
Démarrant plutôt bien, posant les bases d'un drame familial s'annonçant assez rude, Ran ne conserve hélas pas cette constance dans l'intérêt. En effet, passé par la première heure plutôt bonne, on ne peut s'empêcher de ressentir de l'ennui. Le véritable problème de Ran est le fait que peu d'émotions transitent, les personnages ( mis à part le vieux père) se révèlent plats et inintéressants. Dommage ça partait pourtant bien, au final le film est moyen et plutôt fade. L'esthétique aurait pu changer la donne mais n'est finalement pas extraordinaire. Certainement pas le meilleur Kurosawa.
Un film sur la fracture entre un père et ses fils, sur le pouvoir et la veangance. Situé dans le Japon du XVIème siècle, cette histoire se distingue d'abord par sa grande modernité, comme souvent chez Kurosawa. Mais cette merveille du septième art ne s'arrête pas à l'évocation de thèmes aussi passionnants que traités avec une profondeur inouïe. La grandeur du film réside aussi dans sa beauté formelle, avec des images semblables à des tableaux, et un travail remarquable sur la sang qui a rarement été aussi rouge, et sur le cadrage des champs qui participe à l'effet de réel. Et si le réalisme tient une place importante, que dire alors de la dimension mystique! Celle-ci s'incarne dans la folie de Hidetora Ichimonji, et se révèle aussi inquiétante que fascinante. L'esprit de Ichimonji semble se partager entre la Terre et un au-delà indéfini, et propose alors une abstraction nouvelle dans le cinéma de Kurosawa. Une oeuvre d'une immense richesse, tant d'un point de vue formel que thématique, et par conséquent, importantissime pour le cinéma.
Ran : Directement inspirée d’une œuvre de Shakespeare (Roi Lear) est cela ce sent même si ils ont fait ça a la sauce japonaise. Mais on y voit les différents thèmes chers à Shakespeare : l’amour, la trahison, la guerre entre des familles et surtout la fin qui est très tragique comme d’habitude chez Shakespeare. Donc, cela donne une fresque assez bien foutu avec une drôle dose d’humour grâce a certains situations et personnages, surtout le vieux père. Car, c’est un veille homme qui va bientôt mourir et qui doit donner son empire a l’un de ses trois fils : qu’il est le plus méritant. Donc, on va avoir le droit à une dispute de pouvoir. Mais malgré ce bon scénario, le film est assez mal rythmé avec pas mal de longueur. Normalement, le film de plus de 2H30 devrait être irréprochable et prenant mais pas la, dommage que on s’ennuie un peu. Sinon, la réalisation est assez majestueuse. C'est-à-dire, les décors naturelles et l’ambiance japonaise est vraiment unique. Donc voila, un Akira Kurosawa long mais cela vaut le coup d’œil.
C'est entendu, Kurosawa est un grand metteur en scène. Certains moments du film (la scène dans la cabane de Tetsumaru, l'exil du père, la scène de la tête de renard...) sont remarquables par leur force, leur esthétisme ou leur humour. Certains personnages sont mémorables: l'aveugle Tetsumaru, tout droit sorti d'un pièce de théâtre nô, ou le fou du roi, d'inspiration shakespearienne. Et cette histoire où chacun est tour à tour bourreau et victime est dans l'ensemble passionnante. Restent quand même pas mal de réserves. Quelques lourdeurs et longueurs (la tirade finale sur les hommes qui se battent tout le temps...) rappellent que Kurosawa n'est pas le cinéaste le plus sobre de l'Histoire. Nakadai, dans le rôle du père trahi, manque de charisme et donne dans l'histrionisme un peu vain. Que n'a-t-on offert le rôle à Mifune Toshirô, l'acteur fétiche de Kurosawa! De façon générale, les acteurs sont assez ternes, à part Harada Mieko, géniale dans son rôle d'épouse assoiffée de vengeance. Les scènes de bataille sont aseptisées et pas vraiment convaincantes. Et bon nombre de scènes sont reprises presque telles quelles d'anciens films de Kurosawa, comme le Chateau de l'araignée. Il y a pire comme source d'inspiration... mais ça donne au film un côté de déjà vu qui en gomme un peu l'intérêt.
Voilà au moins 41 ans et demi que je voulais voir le chef d'oeuvre de Kurosawa ! Le Grand Action le rediffusait hier dans le cadre d'un cycle "Shakespeare au cinéma" terriblement stimulant. La déception a été à la hauteur de l'attente. Je ne suis pas entré dans cette adaptation du roi Lear au temps des samourais. Sans doute les batailles filmées comme des ballets de couleurs en longs plans séquences sont-elles un ravissement pour l'oeil. Mais le film interminable (2h40) est écrasé par son statut de chef d'oeuvre, comme si chaque scène, chaque plan devait surpasser le précédent par sa beauté. Tant de génie finit par lasser. Et on pousse un soupir de soulagement quand le roi et le dernier de ses trois fils trouvent enfin la mort.
Fresque historique sombre, "Ran" est une œuvre à l'esthétique indéniable. Photographie, couleurs, décors, costumes, le film de Kurosawa est visuellement magnifique. Plongé dans le Japon médiéval, le scénario fourni une histoire intéressante, ponctué de trahisons, meurtres et soif de pouvoir. Là ou Kurosawa flatte son talent, c’est dans la réalisation des deux scènes de batailles, avec une mention à la première. L’horreur, le chao découlant des diverses trahisons, y est à merveille retranscris à travers une violence parfois crue. Cependant le jeu des acteurs, sur-jouant en permanence notamment Mieko Harada, agace. De même, une réserve est à poser au niveau du rythme. Car si en soit un rythme lent comme c’est ici le cas, n’a rien de négatif, ici cette lenteur est utilisé même lorsqu’elle ne devrait pas l’être (une pensée à certaines scènes aux dialogues fastidieux et non essentiels). Subjectivement, si « Ran » n’est peut être pas un grand film, si il est surement plus beau que bon, le film de Kurosawa se révèle appréciable.
Après Kagemusha ,AK nous refait le coup de la vaste fresque au temps du japon féodal: quasiment 3h de palabres sur une question : à qui vais je léguer mon royaume? ça débute bien pourtant : ce plan où 4 samouraïs scrutent le paysage alentour chacun dans une position différente & où l'on retrouve le thème du point de vue cher à AK (Rashomon) mais ça se complique très rapidement avec 45 min de discut histoire de planter le décor & un chef sénile qui n'en finit plus de mourir puis de ressuciter: à la fin on ne souhaite qu'une chose :mais qu'il crève bon dieu !vu le bazar qu'il a mis dans son clan. Enfin bref la projection a fait office de purge absolue:3h de théâtre avec le même dispositif: 3 personnages & un plan fixe...Je m'attendais à un film épique surtout en voyant les différentes images sur google ,or ce n'est pas du tout un "braveheart nippon" mais plutôt un théâtre intime avec très très peu de scènes d'action...bon courage
Kurosawa adapte Le Roi Lear à sa façon avec cette oeuvre très théatrale et malheureusement un poil trop bavarde mais visuellement sublime, parfois à la limite du baroque, le cinéaste observant également ses personnages avec une distance quasi-divine.
Akira Kurosawa était vraiment un réalisateur d’exception et "Ran" en est une magnifique preuve. La mise en scène qui possède un style très théâtrale comporte quelques séquences inoubliables (comme par exemple les scènes de bataille), Tatsuya Nakadai est fascinant dans le rôle du seigneur Hidetora Ichimonji, les décors et les costumes sont superbes et l’histoire qui s’inspire du Roi Lear de Shakespeare ne possède pas une once de longueur et ce malgré la durée de plus de deux heures trente du film. Une fresque qui s’avère franchement captivante et qui s’impose comme étant une des œuvres phares du Maître japonais.
Ici, le grand maitre Kurosawa nous plonge, à travers une belle fresque épique, au cœur d’un Japon médiévale en proie à une guerre fratricide. Nous y découvrons en effet une vaste histoire de famille, indirectement inspirée de la pièce de Shakespeare Le roi Lear, pour laquelle le réalisateur a eu recours à une mise en scène intense, à des acteurs convaincants (évitez la version française!), à de superbes décors mais surtout à des scènes de batailles d’une démesure encore rarement vue à l’écran. Le tout n’est bien sûr qu’un prétexte sur les folies auxquels peut pousser l’ivresse du pouvoir. On peut aisément considérer ce chef d'œuvre comme le plus homériqu des chambaras de l'histoire du cinéma japonais!
Les films de Kurosawa ne sont généralement pas très dynamiques et d'un rythme lent. Mais "Ran" bat tous les records de lenteur, même les rares scènes d'action ne parviennent pas accrocher un spectateur déjà endormi par des scènes de dialogues interminables.
2 h 40 d'ennui, de combats maniérés, de scènes stéréotypées faussement spectaculaires, de conversations et de considérations inutiles pour livrer au final un film "culte" qui n'a de culte que le nom. Bref, avec "Ran", Kurosawa se fourvoie une fois encore, laissant au soin des puristes tout le loisir de se souvenir des grandes œuvres hollywoodiennes qui surent en leur temps tirer véritablement profit de tragédies grecques autrement mieux ficelées.
La reconstitution avec le chateau et les armés est intéressante mais l'histoire manque vraiment de finesse. Il ne faut pas s'attendre à des surprises et l'on ne retrouve pas l'humour d'autres films de kurosawa, la fin avec le père est limite ridicule.
Esthétiquement parfait, rien à redire à ce niveau, on peut screenshoter 90% les plans et les afficher sur les murs à la maison, la mise en scène est une nouvelle fois à la hauteur de l’ambition de la réadaptation de l’oeuvre de Shakespeare, tout comme la reconstitution qui se jumelle admirablement aux décors, franchement on y est, il n’y a aucun doute. Ce qui m’a principalement intéressé c’est le personnage du seigneur Hidetora (interprété par le très expressif et non moins excellent Tatsuya Nakadai), de voir cet homme trahis et destitué par la rapacité de sa propre descendance, tout ce qui tourne autour de lui jusqu’à la fin est génial, la scène de l’assaut où il ressort du temple en feu est extraordinaire. Le passage que j’ai vraiment adoré et qui me restera principalement en mémoire c’est lorsqu’il trouve refuge dans cette hutte miteuse et que l’aveugle lui joue un air de flute, et là on perçoit dans son regard que c’est la fin, qu’il est au fond du trou et voit sa vie défiler devant ses yeux, au point de limite en faire un AVC ensuite, c’est tellement beau et fort. J’ai aussi beaucoup aimé les batailles en dur, les cadres élargis, l’aspect grandiose des déploiements de forces, Kurosawa ne triche pas avec sa mise en scène et tout est coordonné au millimètre. Ce qui m’a par contre moins séduit ce sont les enjeux militaires et cette conspiration du personnage féminin que je trouve sans réel machiavélisme, ça se joue en sourdine, on est un peu loin du "Château de l’Araignée" à ce niveau là, de même pour ce souffle de magie qui manque cruellement, l’ambiance est moyenne, où paradoxalement la picturalité est folle et la bande son souvent très bonne, c’est presque frustrant, il y a cependant des petits moments de grâce, mais qui viennent toujours du personnage de Hidetora, toujours.
PS : Un des thèmes musicaux me rappelle beaucoup un de ceux de John Williams sur "Jurassic Park".