Kurosawa n'a rien à envier à Shakespeare et il le prouve dans cette tragédie qui semble tout droit sortie de la plume d'un Sophocle.
Splendeur des décors et des costumes, cette chute d'une dynastie et cette lutte fratricide dans laquelle on se retrouve malgré soi plongé avec le héros, obligé de fuir pour ne pas se mêler à cette horreur, est encore aujourd'hui encore une oeuvre à la parfaite beauté plastique et un trésor pour les fans de culture japonaises.
cette tragédie inspirée du roi lear impressionne en tout point. les plans sont magnifiques. c'est le film de kurosawa le plus pessimiste mais il n'en demeure pas moins un essentiel
alors ce film n'a vraiment rein d'un grand film. Il n'a pas de réel rythme, un coup c'est rapide puis pendant 2 min puis ça revient lentpendant 20 min, un faux rythme s'installe. cela endort le spectateur... Les acteurs ne sont pas extraordinaire cela tourne parfois au comique ce qui n'est pas le but. Vive le cinéma japonnais!!!!!! On ne peut tout de même pas dire que le ciinéma japonnais est mauvais car le même réalisateur a fait les 7 samouraïs qui est très bien. Vraiment ce film ressemble a du vent. On a tellemnt envie de dormir que le travail sur les couleurs on ne le voit pas...
Un grand Kurosawa qui rappelle à l’homme que chacun de ses choix a un poids incontestable et que c’est lui qui fait l’histoire, lui qui est l’histoire. Un film profondément troublant parce qu’il peint les vices de l’être humain autant que sa beauté au cour d’une balance impartiale qui ne trahit pas la vérité. Un petit appel de la grande folie qui nous dit que demain, peut-être il sera judicieux d’abandonner la raison au creux d’une montagne parce qu’elle sera peut-être notre drame le plus cruel.
Troisième long-métrage d'Akira Kurosawa que je regarde après Les Sept Samouraïs et Kagemusha, et troisième excellent film ! Le récit de la succession du seigneur Hidetora Ichimonji par ses fils, entre trahisons, manipulations et guerres sans pitié. Sans aucun doute ce qui m'a charmé, c'est l'impression d'assister à une longue pièce de théâtre en décors naturels. J'ai pas le souvenir d'avoir déjà ressenti ça, et je pense que c'est dû aux scènes qui sont très peu coupées, comme s'il y avait juste une caméra posée de sorte à filmer tous les protagonistes, dans des décors minimum, et avec des acteurs (film) qui jouent comme des comédiens (théâtre). Je sais pas si je me fais bien comprendre. Ça m'est venu naturellement à l'esprit dès la première séquence, j'arriverais parfaitement à l'imaginer transposer au théâtre, et je me suis rendu compte que c'était le cas pour la plupart des scènes de l'œuvre. Bref, du coup j'ai trouvé les acteurs vraiment extraordinaire et leurs personnages très intéressants ; outre Hidetora et ses trois fils Taro, Jiro et Saburo, il y a une femme du nom de Kaede sur qui repose finalement tout le clan Ichimonji, le seul véritable personnage féminin du film mais ô combien important ! Il y a aussi le bouffon Kyoami, le larbin efféminé du seigneur qui le suit partout. Et d'autres seconds rôles sympa. Paysages vastes, couleurs vives, costumes impressionnants, batailles sanglantes (dont une censurée en Allemagne), musiques collant parfaitement à l'ambiance ; moi qui adore les histoires de samouraïs j'ai été excellemment servi à tous les niveaux !
Magistral et somptueux. Ran est sûrement l'un des plus grands films du cinéma japonais et l'un des plus beaux films de Kurosawa. La séquence du siége du chateau et l'une des choses les plus monumental que j'ai pû voir dans un film.
Ce qui frappe en premier lors de la vision de Ran c’est sa magnificence visuelle. Le résultat découle directement du travail préparatoire fait par Kurosawa sur tous les plans. En effet, chaque cadre du film est pensé comme un tableau où l’élément souhaité est mis en valeur. Pour cela, le réalisateur s’appuie notamment sur l’utilisation de télé-objectifs (très longues focales) comme à son habitude. Ce qui permet d’écraser les perspectives et d’intégrer les personnages au décor. L’un n’allant pas sans l’autre, Kurosawa filme les interactions entre eux, l’influence de la nature sur l’homme et l’utilisation qu’en fait ce dernier. De plus, talent de peintre oblige, la couleur est mise en avant de manière hallucinante, chaque armée ayant son propre code et chaque décor ou costume étant soigneusement placé pour la composition des plans. Grand réalisateur, on oublie trop souvent sa véritable qualité d’artiste, comme le montrait 15 ans auparavant Dodes’Kaden et son utilisation magique de la couleur. Le tout est ici accentué à travers le sang qui coule à flot lors des batailles, rouge vif, et la fumée des arquebuses qui vire au rose. Ce sont de véritables chorégraphies colorées que dessine Kurosawa à l’aide de sa caméra.
Pourtant loin du réalisateur nippon l’idée de fabriquer une image dénuée de sens. La première séquence sur les montagnes est là pour nous rappeler son génie de metteur en scène. Kurosawa joue sur deux échelles. Il nous présente d’abord le seigneur de guerre, ses fils et ses anciens adversaires au sommet d’une montagne, loin de toute activité humaine, chassant et évoquant la succession. Ils sont ramenés à des figures mystiques, dans un décor abstrait quasi-divin, isolés du monde, pratiquant une activité noble et ancestrale. Alors exposés en plein soleil, au zénith, métaphore de leurs vies, les querelles qui éclatent annoncent les rancœurs et guerres à venir. Se prenant pour plus qu’ils ne sont, ce sont avant tout des hommes, et Kurosawa n’hésite pas à nous le rappeler à travers ses plans larges magnifiques, où ces humains paraissent si petits, pensant diriger un monde qui est finalement trop grand, trop complexe et trop vaste pour eux. C’est ce dernier qui annoncera leur fin et non l’inverse.
Des costumes : magnifiques ; des acteurs : incroyablement bon ; une musique : saisissante ; une histoire : merveilleusement écrite ; une mise en scène : parfaitement exécutée et je pourrais continuer comme ça longtemps... Ran reste un chef-d'oeuvre incontournable qu'il faut voir.
Kurosawa se sert de sa maitrise de l'image parfaite pour nous offrir une vision du Japon féodal, tourmenté par les liens du sang. Le film se paye le luxe de décrire notre propre société. Achetez l'édition double dvd.
C'est beau, c'est puissant, c'est du Kurosawa. A mon avis, à ne voir qu'en VO sous-titrée parce que le son particulier de la langue japonaise parlée sans remuer les lèves (comme il se doit chez les seniors) donne une coloration particulièrement puissante (que le doublage ôte malheureusement).
Ran, comme toute les films de Kurosawa ne laisse pas insensible. Autrement que les épopées tel les sept samurais ou des uvres humanistes plus sociétales comme Barberousse, Ran nous dépeint la vision du monde de ce génie du cinéma à sa manière. Lhomme est ainsi ! Mauvais, cruel, mais il pleure de ses actes, il pleure de ses fils qui suivent son chemin. Lorsquil retrouve la raison, il choisit pourtant la folie pour se préserver de cette tragédie. La réalisation de Ran est encore une fois digne de lart de Kurosawa. Le jeu théâtral se ressent fortement peut être pour faire référence à Shakespeare. Un chef duvre une fois de plus
Incroyable film, très long mais poétique et vraiment captivant. Je conseil vivement. Je ne sais pas quoi dire d'autre pour que ça fasse 100 caractères...