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Bertie Quincampoix
103 abonnés
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3,5
Publiée le 10 mai 2016
S'inspirant du Roi Lear de Shakespeare en le transposant dans le Japon féodal du XVIème siècle, Akira Kurosawa réalisa cette fresque guerrière aux images impressionnantes, longue (2h40) et au scénario complexe. En résulte un film ambitieux et violent sur les intrigues du pouvoir, la famille, la vieillesse, la solitude, le pardon et le remord.
Ran est un nouveau chef d’œuvre pour Akira Kurosawa qui parvient à filmer des tableaux de maître, tout en racontant une magnifique histoire de vengeance et de cruauté. Inspiré par le roi Lear, on sent l’influence de Shakespeare à chaque instant, tout en étant brillamment transposé dans le Japon féodal au cœur des luttes de clan. Marqué par un humanisme constant qui permet de transfigurer les personnages, le long-métrage est certes lent et plutôt bavard, mais il n’exclut aucunement les morceaux de bravoure. On admirera notamment ces plans de toute beauté sur des champs de bataille où gisent les corps décharnés et déchiquetés des combattants. On sent à chaque instant le dégoût de Kurosawa pour la violence et la guerre. Il en tire une œuvre essentielle qui constitue l’un de ses derniers chefs d’œuvre.
"Ran" est le dernier "grand" film de Kurosawa. Désenchanté et mélancolique, "Ran" voit Kurosawa revenir comme il le fit souvent à un sujet qui lui était cher: la nature du pouvoir ( "Kagemusha" et "Le Chateau de l'Araignée" venant imméditament à l'esprit). Ici, ne reste rien de l'humanisme "positif" qu'un "Rashomon" nous offrait. Vanité, corruption, inéluctabilité de la mort, absurdité, Kurosawa nous tend un mirroir effrayant. D'une plasticité inégalée, rarement l'image ne fut d'une beauté aussi désespérée.
J'ai le souvenir d'avoir dit que chaque plan de Kagemusha pouvait être érigé en peinture. Mais je constate que ce fil n'était en quelque sorte que le prototype de ce qu'allait être Ran. Je ne m'attendais pas à ce que les ambitions artistiques de Kurosawa soient aussi élevées, et ce qu'il a fait relève du prodige. La composition picturale est vraiment belle à s'en crever les yeux. La beauté de la photographie n'a d'égal que la laideur du conflit raconté. L'historie part d'une simple affaire de passation de pouvoir : un seigneur, commençant à sentir le poids des années, décide de partager son fief entre ses trois fils, mais la répartition suscite rapidement colère et jalousie et poussera le clan dans le chaos. Les personnages prenant part au conflit sont amers, étranges, parfois difficiles à cerner. C'est par exemple le cas du bouffon, dont les motivations sont assez floues. Après que la guerre ait éclaté, il reste proche du seigneur, à tel point que le rapport de force s'inverse. Il développe envers son supérieur une attitude paternaliste, à la fois tragi-comique et nauséeuse. Chaque personnage intervenant directement dans le conflit est motivé soit par un désir de vengeance, soit par pur égoïsme. De ce fait, les intrigues politiques sont passionnantes à suivre, d'autant plus que le réalisateur insuffle aux enjeux un côté pesant très shakespearien (j'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'une adaptation du Roi Lear). L'aspect fataliste du récit se ressent beaucoup dans l’œuvre, grâce aux images à connotation religieuse. Présents en grand nombre, les plans sur les nuages et le soleil suggèrent que toute l'affaire n'est qu'un jeu macabre orchestré par les dieux. Ces plans sont bien évidemment marquants du fait de la symbolique qu'elles véhiculent, mais aussi des moyens mis en place pour créer l'effet voulu. Parce que faire en sorte qu'un rayon de lumière accompagne un messager qui traverse un champ de bataille quand on tourne en décors naturels, c'est fort, très fort. Décidément, Akira n'a pas fini de me surprendre. Il mêle habilement de superbes peintures à une histoire sombre et tragique pour faire de Ran l'une des plus belles fresques couchées sur pellicule.
La beauté formelle du film est à couper le souffle. Chaque plan, semblable à des tableaux vivants, contribue à l'immersion totale dans cette tragédie familiale et politique. Le travail sur la couleur, en particulier le rouge sang, et sur le cadrage, ajoute une dimension presque mystique à l'ensemble, soulignant la folie grandissante de Hidetora Ichimonji. Cette dimension mystique, incarnée dans la perte de repères entre la réalité et l'au-delà, enrichit le film d'une profondeur rare. Ce qui est également captivant, c'est la manière dont le film aborde la guerre et le pouvoir. Inspiré par « Le Roi Lear » de Shakespeare, Kurosawa construit une fresque épique où les scènes de batailles, d'une ampleur et d'une intensité rarement égalées, servent de toile de fond à une réflexion sur l'ivresse du pouvoir et ses conséquences désastreuses. La performance des acteurs, la majesté des décors et la puissance évocatrice des images contribuent à faire de « Ran » un chef-d'œuvre homérique du cinéma japonais. Mais au-delà de sa grandeur esthétique, « Ran » est une méditation désespérée sur la condition humaine, sur la violence intrinsèque à l'homme et l'absurdité de la guerre. Le film se révèle être une critique acerbe de la folie meurtrière, où même la nature et les dieux semblent impuissants face à la déchéance morale et spirituelle des personnages. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
Une œuvre tragique shakespearienne de la part d akiro kurosawa dont Quentin Tarantino et bien d autres s en sont inspirés. Les thèmes abordés sont habituels concernant ce réalisateur, manipulations, soif du pouvoir qui amène la solitude et la cruauté. On suit la tragique histoire de cette homme, chef de clan sont la vieillesse lui donne que le choix de céder le pouvoir de l aine de ses trois fils. Cet événement va engendrer des haines familiales irréconciliables et qui va amener à la destruction. En terme de cadre, c est époustouflant, chaque scène peut s apparenter à un toile de peinture
Ran est un très beau film d'Akira Kurosawa, toujours aussi impressionnant. L'histoire, fortement inspiré du roi Lear de William Shakespeare est magnifique. La tragédie y atteint son paroxysme. La retranscription dans l'univers médiéval japonais est très réussie. Les acteurs sont bons. Les décors sont sublimes (de magnifiques montagnes vertes). Les scènes de guerre font preuve de beaucoup de réalisme. Les stratégies guerrières sont très intéressantes à suivre. On voit que le réalisateur a vraiment investi de l'argent dans ce film lorsque l'on regarde la dimension épique des combats, avec des milliers de figurants et de costumes. C'est vraiment impressionnant si l'on se dit que le film a tout de même 40 ans et qu'il ne sort pas des studios hollywoodiens. Peut-être le meilleur film du réalisateur, j'ai adoré.
Hidetori Ichimonji est le grand seigneur qui va devoir choisir un de ses 3 fils comme héritier du trône. Sa décision est finalement que les 3 fils doivent s’unir pour être plus fort. Taro et Jiro se plient à ce choix mais Saburo, le cadet, refuse et se fait bannir. Malgré la sagesse d’Hidetora, il n’aurait jamais pu penser que ses aînés se retourneront contre lui et embraseront toute la famille dans le déshonneur et la guerre.
Kurosawa, après le château de l’araignée, reprend une œuvre majeure de Shakespeare, ici, le Roi Lear. Après sa tentative de suicide suite à l’échec des années 70, il se tourne vers le jidaï-geki (film historique). Comme Shakespeare, il montre que le pouvoir est une des loi qui régit le monde, Ran signifie Chaos.
Hidetori est condamné à vivre, son maquillage montre la mort qui a déjà pris le dessus. Il est pris d’une double folie moralisatrice et « réparatrice ». Au début du film, il nous paraît plus sage qu’à la fin, mais il comprend réellement ses actes dans sa folie. Ses anciennes conquêtes dans la violence et le feu n’ont mené qu’à attiser la haine et la violence. Sa folie est rédemptrice notamment lorsqu’il est confronté à ses anciens crimes comme chez Tsurumuru.
Kurosawa montre la dualité dans tout son film. Par exemple, la femme de Taro fait tout pour se venger et Dame Sué se réfugie dans le bouddhisme.
La mise en scène de Kurosawa est pleine de vie malgré le déchirement de la famille. Elle impose une sensation de sérénité, de douceur et d’équilibre. La dernière image est la plus terrible du film et montre que l’homme est constamment délaissé par les cieux et comme le disait Saburo, « l’homme seul est responsable de ses malheurs ».
Ran magnifique film de Kurosawa qui raconte l'histoire d'un seigneur qui va divisé son héritage pour ses trois fils mais l'héritage va détruire la famille. Tout comme le château de l'araignée Kurosawa retranscrit parfaitement la cupidité humaine et la soif du pouvoir . Au fur et à mesure il y a beaucoup de phrases qui dénonce la véritable nature Humaine [ Spoiler] lors de la mort de Saburo et d'Hidetota [ fin du Spoiler]Les scènes d'actions lors des batailles sont très bien faites et assez réaliste , les acteurs sont à fond dans leurs rôle . Pour beaucoup c'est le meilleur film d'Akira Kurosawa personnellement ce n'est pas mon préféré mais il reste magnifique avec un message fort/puissant toujours d'actualité.
Une œuvre cinématographique grandiose, nourrie de théâtre, de peinture et de danse. Le film est placé sous un double signe de théâtralité : la tragédie Shakespearienne et le théâtre No ; Libre adaptation du roi Lear, il a la profondeur tragique du premier en épousant souvent la forme du second (mimes, pantomimes). Kurosawa livre également une œuvre picturale, dans la composition des plans, et plus encore dans l’utilisation de la couleur. Quant aux scènes de bataille ou de foule, c’est de la chorégraphie qu’elles relèvent. Et, bien sûr, du cinéma. A cet égard, par son rythme, son alternance de plans généraux splendides et de plans de coupe terribles, la scène centrale de l’attaque du château est véritablement d’anthologie, paradoxalement à la fois d’une extrême violence et d’une extrême beauté. Cette scène marque une coupure dans le film, dont la seconde partie est plus intense et plus puissante que la première. Une seule réserve à ce monument : le manque de retenue dans le traitement du personnage principal, trop grimé, trop « présent » et au jeu démonstratif (le théâtre No…) Simple et symbolique, la dernière scène est elle aussi inoubliable……
Ran est un bon film, dans lequel on assiste à 2h30 de belle image dans de magnifiques décors. Les acteurs sont très bons, les costumes très beau et un scnéario intéressant. Ce film possède pour moi un seul défaut, c'est que malgré un bon scénario le film n'a pas réussis à me captivé, j'ai sentis des longeurs et parfois trouvé des scènes inutiles. L'ensemble reste bon et la beauté des images fait son effet.
Transposition japonaise du Roi Lear de Shakespeare, ce film du grand Kurosawa a nécessité un très gros budget en partie français. Tourné au Mt Fuji (le tournage lui-même a fait l’objet du film « AK », reportage sur les méthodes du Maître), la mise en scène et la photographie sont exceptionnelles avec des scènes très fortes (le vieux face à une de ses brus, la décapitation, les batailles, la prise du château) mais l’exposé de cette tragédie sur l’ambition et la vengeance demeure un peu confus.
L'univers d'Akira Kurosawa est tellement riche que je ne pourrais certainement jamais me faire toute sa filmographie si je veux continuer à m'ouvrir au reste. Les trois films que j'ai sélectionné sont Ran, Kagemusha et Les 7 samouraîs - Ran étant le premier que je regarde, je dois dire que la réalisation est déconcertante tellement tout cela semble facile entre les mains du maître japonais, même les effets sonores relèvent du génie. Je met un bémol car je suis sûr que celui-ci n'est pas son meilleur film mais je le recommande à tout ceux qui veulent aller plus loin dans la découverte ou la culture du cinéma japonais.
Une fresque sensationnelle de la part de Kurosawa. La réalisation est très propre, les costumes magnifiques, et l'histoire introduit des questions touchant directement à la nature de l'homme et à ses valeurs : loyauté, respect des ancêtres ( verticalité ) et fidélité pour la fratrie ( horizontalité ), ou encore préjugés et convoitises. Kurosawa rappelle également que si les femmes ne possèdent pas les capacités de décision dans un système patriarcal, celles-ci sont capables d'influer au plus profond des décisions prises par les grands hommes. Enfin, mention spéciale pour Nakadai qui se grime aussi bien en chef charismatique qu'en vieillard mystique et fou