Fallait pas toucher au gosse. Kevin Costner et Robert Duvall sont deux compères cowboys qui ne pensaient pas devoir faire parler d'eux, mettre la pagaille dans un village perdu, devenir les figures de la rébellion contre un Maire tyrannique, celui-là même qui a commandité le passage à tabac du petit mexicain qui accompagnait gentiment les compères, l'affront de départ qui va prendre des proportions démesurées. Open Range utilise bien ses 2h20, avec les péripéties de ses deux héros qui ont du mal à trouver la faille pour atteindre le maire dans un village qui se ligue contre eux par peur de représailles... On comprend très facilement les enjeux, on les suit avec envie, et la petite histoire d'amour permet à ce récit "guerrier" (comme les héros partent en croisade pour préparer une guerre finale qu'on attend de pied ferme) de respirer un peu, de s'alléger avec des scènes plus fines (quand les deux gaillards n'arrivent pas à attraper les tasses en porcelaine du service à thé délicat de la Dame : on adore la scène), on redécouvre fréquemment la sensibilité d'un Kevin Costner derrière la caméra, donnant à voir des westerns moins bourrins et machos que la majorité (et ça fait un bien fou). Le combat final est très copieux, car on ne s'attend pas à ce que
tout le village décide de prendre les armes pour se faire justice contre les Hommes du Maire, ce dernier interprété par un Michael Gambon gueulard au centuple (il décrasse les oreilles), et avec le mexicain convalescent qui déambule au milieu de la bataille (on a transpiré).
Quelques traits d'humour peuplent les dialogues, allégeant encore un peu le récit et la durée du film (
quand ils s'échangent leurs vrais noms ridicules, et que cela ressert pour remettre un gag dans les dernières répliques),
faisant de ce Open Range un western vraiment accessible. Le montage est parfois un peu raté (on a l'impression qu'il manque des scènes), on ne voit pas beaucoup de rôles féminins (en-dehors de "la fille à marier", comme dans tous les westerns...), mais dans l'ensemble, on passe un très bon moment en compagnie de ces deux indécrottables compères, prêts à secouer toute une ville pour retourner la politesse à celui qui ose tabasser un gamin. Et ça, on valide.