Film d'horreur, coécrit et réalisé par Fabrice Du Welz, dont c'est le premier long-métrage, Calvaire n'est malheureusement pas une réussite. L'histoire nous fait suivre Marc Stevens, un chanteur itinérant de charme pour personnes âgées dans des établissement spécialisés, qui, après un gala dans un village des Ardennes belges, tombe en panne en pleine forêt. Aidé par Boris, un jeune homme étrange à la recherche de sa chienne Bella, il est guidé vers une auberge tenue par un certain Bartel. Seulement, ce dernier voit en Marc une réincarnation de son ex-femme Gloria. Ce scénario, plutôt prometteur sur le papier, n'est malheureusement pas du tout concluant dans les faits. Malgré sa durée d'un peu moins d'une heure et demie, on s'ennuie ferme pendant la majorité du temps. Il faut attende la moitié de l'intrigue pour qu'enfin l'action arrive. Néanmoins, même sa deuxième partie ne parvient pas à décoller malgré plus de violence. La faute à un rythme lent, voir carrément mou, mais surtout à cause d'un manque d'identité flagrant. Rien n'est original, toutes les scènes ne sont que des successions de passages déjà-vu un nombre incalculable de fois. Absolument tous les codes du genre sont repris, à savoir un coin isolé, une panne tombant comme un cheveux sur la soupe, des habitants détraqués. On ne peut faire plus convenu. Résultat, c'est sans surprise et sans intérêt. D'autant plus que le récit manque cruellement d'ambiance. C'est plat et pas du tout assez inquiétant et oppressant malgré les quelques tentatives ratées de rendre l'ensemble malsain à la faveur de quelques séquences crades et glauques. Tout cela n'est pas aidé par des personnages creux et clichés, interprétés par une distribution loin de livrer de grandes performances, comportant entre autre Laurent Lucas, Jackie Berroyer, Jean-Luc Couchard ou encore Philippe Nahon dans les rôles principaux. Mais les relations entretenues entre tous ces individus ne fonctionnent pas. La faute à des comportements prévisibles et des dialogues d'une grande faiblesse. La forme n'est pas vraiment mieux loti que le fond. En effet, la réalisation de Fabrice Du Welz est assez sommaire. Sa mise en scène manque clairement d'à peu près tout. Même l'environnement n'est pas correctement exploité. Ce visuel austère est accompagné par une b.o. quasi absente, même si, paradoxalement, l'intrigue joue du sujet. Cet élément est en grande partie responsable du manque d'atmosphère, tout comme l'absence d'ambiance sonore permettant d'être menaçante. Ce stéréotype ambulant s'achève sur une fin totalement bâclée et sans idées, venant mettre un terme à Calvaire, qui, en conclusion, porte bien son nom tant c'est un film soporifique dont il est difficile d'en voir le bout à cause de sa médiocrité.