« Parce que j’aime autant vous dire que, pour moi, Monsieur Eric, avec ses costards tissés en Ecosse à Roubaix, ses boutons de manchettes en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, eh bien c’est rien qu’un demi-sel. Et là je parle juste question présentation, parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j’ajouterais que c’est le roi des cons. »
Après un classique « Touchez pas au Grisbi », « Le Cave se rebiffe » est l’adaptation du deuxième volet des aventures de Max le menteur, trilogie écrite par Albert Simonin, co-scénariste ici, avec Gilles Grangier (aussi réalisateur) et Michel Audiard (aussi aux dialogues). Malgré la présence de l’auteur, déjà scénariste du premier volet, ce second film s’éloigne assez profondément du roman initial, comme ce sera aussi le cas pour « Les Tontons Flingueurs », adaptation du troisième roman (« Grisbi or not Grisbi »). D’ailleurs, le personnage principal, interprété de nouveau par Jean Gabin, ne s’appelle plus Max mais Ferdinand Maréchal (Maréchal qui sera le nom également du personnage principal de « La métamorphose des cloportes », Pierre Granier-Deferre, 1965, scénarisé par Albert Simonin, qui semblait vouer un culte à un certain maréchal). Enfin, du côté de l’interprétation, on retrouve plusieurs noms de la bande à Audiard : Maurice Biraud (au jeu millimétré et presque touchant), Bernard Blier (égal à lui-même), Robert Dalban (figuration),
On aurait pu craindre qu’avec trois scénaristes portés sur l’argot et le milieu, on serait tombé dans l’exagération, le cliché, le folklore et il n’en est rien. Certes on n’atteint pas les sommets de « Touchez pas au Grisbi », ni à la réalisation, ni dans le réalisme de la fresque mais l’oeuvre de Grangier fait plus que tenir sa partie, notamment grâce à l’interprétation 5 étoiles et à la finesse des dialogues, ni plats ni outranciers, pile ce qu’il faut.
Une comédie immanquable.