À défaut d’être un film transcendant, Comme Chiens et Chats avait été une petite surprise de l’année 2001. Une comédie sur le papier insensée qui opposait chiens et chats en mode agents secrets QUI s’était révélée être un agréable divertissement familial, avec un score honorable au box-office. Néanmoins, il n’y avait pas suffisant de critère pour que l’on voie un jour débarquer une suite sur grand écran. Véritablement sorti de nulle part, voici qu’arrive, neuf ans après le premier opus, un tout nouvel épisode des aventures délurées de nos amis à quatre pattes, pour un long-métrage qui allait passer inaperçu s’il n’avait pas commencé sa promotion seulement quelques semaines avant sa sortie. Dans un sens, il aurait peut-être mieux fallu que ce soit le cas !
Du film précédent, ce Comme Chiens et Chats 2 ne reprend que seulement quelques détails : le concept de base (les chiens affrontant les chats dans un univers d’espionnage) et certains personnages. Ni plus ni moins ! En y regardant bien, le long-métrage peut se regarder sans avoir vu le premier, tant les liens avec ce dernier sont faibles. D’accord, on y retrouve Butch parmi les protagonistes, mais les liens qui l’unissent aux autres de la bande ne sont jamais relevés dans cette suite. Du coup, les autres personnages que vous auriez aimé (Lou, Peek, Sam, M. Tinkles…) sont relégués au rang de figurants sans aucune importance. À la place, nous avons droits à de tous nouveaux personnages qui en jettent moins à cause d’un manque de charisme flagrant, se montrant agaçants au plus haut point (notamment Diggs et Seamus, à cause de leurs innombrables jérémiades). Même la méchante du moment, Kitty Galore, qui pouvait être une antagoniste de taille (chat sans poil avec un regard plutôt maléfique), n’impressionne guère, nous faisant regretter M.Tinkles et sa folie des grandeurs.
Au lieu donc d’une véritable suite, Comme Chiens et Chats 2 se présente à nous comme une une nouvelle mission pour nos amis à quatre pattes qui lorgne bien plus vers la parodie de James Bond, sans chercher à creuser ce qui avait été mis en place par le film précédent. Il se permet même d’oublier de mettre en avant des personnages humains qui auraient pu apporter un semblant d’émotion pour le jeune public, comme l’avait fait le film de Lawrence Guterman via Lou et la famille Brody. Ici, les humains ne servent à rien. Juste de bouche-trous dans le script quand les scénaristes cherchaient une transition à faire entre deux scènes. Du coup, on plaint les acteurs comme Chris O’Donnell qui se retrouvent à jouer pendant 5 minutes pour un rôle sans aucune saveur et d’une platitude exaspérante. Non, ce qui semble avoir importé aux producteurs en faisant Comme Chiens et Chats 2, c’est de surfer sur le succès surprise du premier. Problème : la fraîcheur n’est plus au rendez-vous et du coup, les nombreux gags et situations tombent à l’eau.
Le film s’appuie même sur un humour totalement bas de gamme, ne visant que les jeunots de 5-6 ans, qui s’amuseront sans l’ombre d’un doute de la rivalité entre chiens et chats déjà exploitée à fond dans le premier opus. Juste quelques moments qui peuvent faire sourire (comme un pigeon qui se met à chanter I Believe I Can Fly) arrivent à sortir du lor. Sinon, nous avons une trop faible comédie familiale qui se perd dans les références alors qu’il n’y en avait nullement besoin. Si James Bond est clairement la cible de cette suite (la méchante Kitty Galore faisant penser au personnage de Pussy Galore, Roger Moore répondant présent à la VO, le générique du début…), le film se permet également d’autres clins d’œil qui n’ont rien à faire ici, notamment en ce qui concerne la perception auprès du jeune public. Exemple : la séquence où l’on retrouve M. Tinkles est clairement inspirée du Silence des Agneaux, le fameux matou remplaçant Hannibal Lecter. Le problème, c’est qu’il s’agit d’un film au public très avertis, et non pour les enfants qui passeront à côté de la référence. Tout cela pour dire que ce soit au niveau de la trame ou bien de sa construction humoristique, Comme Chiens et Chats 2 se montre amplement maladroit au point de perdre bon nombre de spectateurs dès les premières minutes.
Il faut bien admettre que le film saura divertir. Surtout quand on écoute les doubleurs (VO et VF) qui semblent s’amuser. Malheureusement, cette Revanche de Kitty Galore loupe son tir en étant un divertissement rarement drôle et intrigant, qui ne nous sert sur un plateau que des animaux parlants (parfois mal) digitalisés ou remplacés par des animatroniques un peu trop repérables à l’œil nu. Si le premier opus savait apporter joie et bonne humeur le temps d’un visionnage, cette suite ne sera que purement anecdotique et synonyme de perte de temps.