La Ligue des Gentlemen extraordinaire est un film que j’avais vu il y a quelques années, et que j’avais trouvé franchement pas terrible. Je l’ai revisionné récemment, histoire d’en faire une critique honnête, et curieusement, et si ce deuxième visionnage lui a été plus favorable, je n’ai pas été transporté.
Curieusement le casting n’est déjà pas des plus attrayants malgré les promesses sur le papier. J’ai le sentiment que d’avoir choisi Sean Connery en Quatermain était une erreur. L’acteur se débrouille, mais il ne se glisse pas avec aisance dans le personnage, se montrant de surcroit moyennement crédible, vu l’âge de l’acteur. Déjà qu’à l’époque du troisième Indiana Jones, je voyais mal Connery à la place de Ford, alors en 2003, voir Connery faire des cascades en Quatermain, c’est limite. Mais le souci vient surtout des autres acteurs. Hormis Stuart Townsend, qui m’a fait bonne impression en Dorian Gray, et Shane West qui endosse bien son rôle quoique celui-ci soit assez fade, les autres interprètes sont transparents. Jason Flemyng, ce n’est pas vraiment de sa faute puisqu’il apparait peu, tout comme Tony Curran, en revanche Peta Wilson est sans saveur, tout comme Richard Roxburgh ou encore Naseeruddin Shah. Alors pour être totalement honnête, ils ne sont pas entièrement responsables, leurs rôles étant en carton, mais ça manque de piquant, le souci est là.
L’histoire elle aussi n’est pas dépourvue de problème. La première partie est laborieuse. On découvre un à un les héros, et c’est long, lent, assez inintéressant. Heureusement le film arrive ensuite à embrayer pendant une heure environ sur une intrigue plus sympathique. Le film est assez rythmé, et n’hésite pas à l’occasion à jouer avec le second degré pour se sauver plus d’une fois du ridicule. Car oui, il y a des trucs assez ridicules, et des incohérences énormes (question à 100 euros : un paquebot pourrait-il flotter sans souci dans les canaux de Venise ?). Si l’on n’est pas trop exigeant, les péripéties pourront divertir.
La réalisation est bonne. Norrington est à l’aise avec ce genre de film, il l’avait prouvé dans Blade, et il s’amuse visiblement avec les scènes d’action, les cascades, qu’il multiplie comme le ferait un Stephen Sommers. C’est assez proche niveau réalisation, et c’est vrai que ça colle assez bien pour des films faiblards sur le fond, s’ils peuvent bénéficier d’une mise en scène punchie et réussie. Pour le reste le film est curieusement assez vilain. Si les effets spéciaux sont réussis pour les créatures, en revanche c’est vrai que pour les décors numériques c’est un ratage, et la photographie, grise et sans relief n’arrange pas les choses. C’est assez dommage car l’idée d’ambiance rétro-futuriste est sympa, et le film a quelques moments de réussites, mais l’impression générale est assez négative. Et le deviendra sans nul doute de plus en plus. La bande son est plaisante, heureusement.
Au final La Ligue des gentlemen extraordinaire n’est pas le nanar du siècle, mais c’est un film fade, à la narration chaotique, trop incohérent, et visuellement pas suffisamment réussi pour rattraper totalement l’affaire. C’est typiquement le blockbuster qui ne laisse pas grand souvenir, et qui remplit une soirée à l’occasion, mais sans plus. 2.