On peut légitimement se demander ce qui a pris Kasdan de nous servir un film pourtant prometteur en le gâchant de la sorte.
Dreamcatcher est en effet un film franchement manqué sur bien des points, et c’est d’autant plus frustrant qu’il n’est pas assez médiocre pour nous laissait croire qu’il ne valait rien.
L’histoire est vraiment ma conduite. Le film semble beaucoup trop court pour ce qu’il a à dire, et en même temps il se disperse dans des séquences inutiles (notamment au début). Le mélange des genres et des propos prend très difficilement, avec des ellipses énormes, des raccourcis, des facilités, et une narration catastrophique. On a l’impression que le film cherche à empiler les choses, mais sans rien dégrossir, et le résultat est médiocre, malgré quelques passages qui surnagent. On sent un peu la patte de King, notamment pour faire monter le suspens, mais quelle déception malgré tout. Comme je le dis c’est frustrant, car il y a de bonnes idées, la dimension métaphorique n’est pas forcément mauvaise, mais c’est très mal conduit.
D’ailleurs Kasdan ne semble pas trop savoir où aller avec son film. Hésitant entre les séquences à effets spéciaux (moyens d’ailleurs), parfois horrifiques, bref, le grand spectacle d’un blockbuster, et des séquences plus intimistes, il nous livre un métrage brouillon. Une photographie réussie et quelques beaux décors enneigés peinent malheureusement à sauver ce film dans lequel on sent que le réalisateur n’est pas à son aise (il loupe la plupart de ses scènes d’action), et qui malgré un design des créatures amusant n’est pas vraiment un modèle de perfection. En fait c’est visuellement assez grandiloquent, mais il n’y a pas eu beaucoup de soin, notamment dans l’incrustation des créatures.
Reste le casting, peu exceptionnel. Freeman est bon, comme souvent, mais confiné à un rôle assez peu marquant. Officier radical dans ses décisions, heureusement qu’il a du charisme et une présence évidente, car son rôle reste limité. Face à lui un groupe de jeunes acteurs qui ne m’a guère marqué. Pour ma part ça confirme que Thomas Jane et Timothy Olyphant, qui depuis lors se sont souvent retrouvés cantonnés à des films secondaires, n’ont jamais vraiment été mémorables. Damian Lewis en fait un peu beaucoup aussi. En revanche très bon Tom Sizemore, et je dois dire que Donnie Wahlberg livre une prestation intéressante et audacieuse.
Enfin, malgré cette bonne touche finale, L’Attrape-rêve est un film pas terrible, qui ne mérite le visionnage que si vous ne craignez pas les films foutraques et lacunaires. Franchement, il y a de bonnes choses, et parfois le film arrive à installer un climat mystérieux et prenant, mais c’est beaucoup trop gloubi-boulga et fourre-tout pour pleinement convaincre. 1.5