J'ai vu un film... L'un des plus grands films de guerre du cinéma français... Un chef-d'oeuvre d'Henri Verneuil, tiré du roman de Robert Merle... qui tournera tant avec Belmondo (Un singe en hiver en 1962, Cent mille dollars au soleil en 1964, Le Casse en 1971, Peur sur la ville, en 1975, Le Corps de mon ennemi en 1976, enfin pour Les Morfalous en 1984)... Parlons du casting... La fine fleur du cinéma français ( Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Pierre Mondy, François Périer et tant d'autres).
Ce week-end à Zuydcoote, c'est la débandade des armées françaises et anglaises face à la Blitzkrieg des Panzers Allemands et de l'aviation allemande... La guerre moderne face à la piétaille... On suit, pendant 3 jours (entre le 1er et le 3 juin 1940), un groupe de militaires, survivants de ce qui reste de la glorieuse armée française... Belmondo est toujours ce héros magnifique dans un monde en déroute. Les moyens mis en place sont extraordinaires (rien de numérique, hein ?). Il y a des milliers de figurants, de tanks abandonnés, de canons inutilisés... Les attaques d'avions sont spectaculaires, angoissantes, pesantes... On voit tout ce matériel abandonné, enfoui sous le sable, détruit, sous les coups de boutoirs allemands... Et petit à petit, la guerre se fait plus réelle, plus violente, plus meurtrière... Le rythme irrégulier du film montre qu'entre deux attaques, tout se ralentit... Mais, malgré la guerre, une vie se met en place, des normes, des règles, des histoires d'hommes, d'amour, de mort... La société se reconstitue, avec une poésie funeste... C'est admirablement bien fait...
- Dunkerque a duré 9 jours du 26 mai au 4 juin 1940. Cette bataille a fait 40 000 morts (20 000 de chaque côté). 370 "petits bateaux" anglais ont rapatriés 100 000 soldats (en majorité des Anglais). il y eut au total plus de 338 000 rescapés. Près de 200 000 Britanniques, dont 13 000 blessés, et presque 140 000 Français et autres alliés (dont Belges et Canadiens) parviennent à franchir la Manche sous le feu de l'ennemi – l'état-major anglais espérait sauver 45 000 hommes tout au plus. 40 000 soldats français furent faits prisonniers.
Ce film rend hommage à cette défaite, avec d'un côté, l'Histoire (avec Churchill qui dira : "Nous combattrons sur les plages [...] dans les champs et dans les rues, nous combattrons dans les collines, jamais nous ne nous rendrons.") et de l'autre, l'histoire des hommes qui vivent, qui aiment, qui pleurent, qui meurent...