Même s’il était devenu un second rôle très remarqué et s’était retrouvé en tête d’affiche sur plusieurs films (Ni vu, ni connu, Taxi, roulotte et corrida…), il a fallu attendre que Louis de Funès ait 49 ans pour qu’il puisse devenir une véritable star du grand écran au succès jamais démenti avec Pouic-Pouic. Il faut dire que cette adaptation par Jean Girault de sa pièce coécrite avec Jacques Vilfrid, Sans cérémonie, met en scène le prototype du personnage que notre Fufu national incarnera avec brio tout le restant de sa vie, à savoir le bourgeois avare, sournois, hypocrite et très colérique. On se demande même comment la pièce dans laquelle jouait pourtant Louis de Funès (il incarnait Charles, le majordome) pouvait mettre en scène quelqu’un d’autre que lui (Albert Préjean) tellement le rôle semble taillé pour lui. Accompagné par des comédiens aussi aguerris que Mireille Darc, Roger Dumas, Jacqueline Maillan (qui reprend le rôle qui, chose amusante, était tenu au théâtre par une certaine… Claude Gensac, qui sera considérée plus tard comme l’épouse attitrée au grand écran de de Funès) ou Christian Marin, le futur interprète du Gendarme s’en donne à cœur joie au sein d’une mécanique parfaitement menée. Comme ce sera toujours le cas dans leurs collaborations futures, la mise en scène de Jean Girault est parfaitement accessoire mais cela est justement l’idéal pour se laisser porter par l’enchaînement de rebondissements typique de la comédie de boulevard. Ainsi, Pouic-Pouic fait partie des grandes réussites de Louis de Funès et reste une comédie hilarante de bout en bout qui résiste totalement au poids des années. À voir et à revoir !