Pour leur quatrième collaboration, Louis de Funès et Gérard Oury poursuivent leur entreprise de comédie en relation avec l’Histoire, non plus par un déplacement de l’intrigue durant l’Occupation allemande ou sous la couronne d’Espagne du XVIIe siècle, mais par un recentrement dans une France qui leur est contemporaine en prise avec la montée nationale et internationale du racisme et de l’antisémitisme : Louis de Funès interprète l’exemple même du Français tel que Christian Clavier s’y complaira quelques décennies plus tard – que ce soit dans la saga du Bon Dieu (Philippe de Chauveron, 2014, 2019 et 2021) ou dans le film Cocorico (Julien Hervé, 2014) –, soit un homme soucieux de préserver les valeurs et traditions de son pays en opposition aux communautés réputées étrangères aptes à les menacer. Le scénario veille d’ailleurs à le définir comme un ignare naïf aux préjugés d’autant plus inopérants qu’ils se heurtent à un vivre-ensemble célébré en clausule – le remariage, le rassemblement des principales communautés religieuses – mais déjà présent dans le quotidien du chef d’entreprise par le biais de Salomon. La très grande force du long métrage réside alors dans son dynamisme et dans le mouvement de ses personnages : les premières minutes concilient par un fondu enchaîné sur des fleurs, symbole de mariage et de fête, deux cultures, l’urbanisme de New York et la ruralité d’une route non loin de Paris ; cette transition figure la démarche esthétique de Gérard Oury et de sa co-scénariste Danièle Thompson, c’est-à-dire la rencontre de ce qui, à première vue, apparaissait comme des contraires : pour cela, ils utilisent tous les ressorts du comique et confèrent à Louis de Funès un ample espace de jeu. Les nombreux déguisements, de la couche de chewing-gum vert à l’habit de rabbin, servent certes le rire mais davantage encore l’idée que Victor Pivert se met dans la peau d’un autre, dans la peau de tous ces autres qu’il détestait tant en théorie, mais qu’il finit par aimer en pratique. Autrement dit, voilà une comédie populaire dont la forme sert le fond, une comédie populaire qui pense le rire comme politique – ce qu’il est toujours d’ailleurs –, une comédie populaire qui fait du cinéma. Bravo.
" Les Aventures de Rabbi Jacob " réalisé par Gérard Oury est un grand classique de la comédie française , c'est le seul film avec Louis de Funès jusqu'à maintenant où je mettrai 4 étoiles. De part son scénario, son humour et sa morale, je ne peux que mettre cette note là . Pour commencer , la réalisation, les plans sont réussis, les costumes et les lieux tournages aussi . Le film n'as pas trop veillit là dessus ,il ya juste un petit faux raccord au début ( Lors de la scène avec le taxi quand la famille va devoir la soulever , on voit qu'ils ont touts vidés pour qu'elle soit plus légère). La musique est très bonne composé par le célèbre Vladimir Cosma, elle est entraînante et colle parfaitement au thème du film. Le jeu d'acteur est pas trop mal , les répliques sont cultes et drôles, on ne s'ennuie pas ! Pour les personnages, Victor Pivert ( De Funès) est bon et j'aime son évolution, il passe de raciste et xénophobe à celui qui est ouvert d'esprit , le reste des personnages est plutôt bon ainsi que les méchants. Le scénario est tant à lui très bien et entraînant, les péripéties s'enchaînent et ce que j'ai aimé particulièrement dans ce film au delà des gags et de la découverte de la religion juive , c'est que les personnages se trompent de l'identité des autres, c'est qui augmente le rire et le suspense. Le film est doté de quelques passages parfois exagérés dans les mises en scène mais rien de grave. La morale est bien évidemment bonne centrée sur le racisme ce qui est bon pour un film de comédie, certes le film met plus en avant le fait de respecter la religion juive , mais aussi les autres communautés et religions spoiler: ( Un moment, Salomon demmande à Pivert d'avoir comme jours de congés les fêtes juives ainsi que les fêtes musulmanes, ce n'est qu'un détail mais cela veut dire que Oury tient à respecter aussi les autres religions) .
Pour conclure " Les Aventures de Rabbi Jacob " est un très film avec un bon personnage de Louis De Funès, des scènes drôles et une bonne morale. Un film familiale et un bon film de comédie .
Rôle emblématique de Louis de Funès ce Rabbi Jacob a certes un peu vieilli. Mais la bonne humeur générale et surtout l’implication physique de De Funès et sa gouaille permettent de passer un agréable moment. Le message de tolérance est certes naïf mais en ce moment fait du bien
Un de mes Louis De Funès préféré, si ce n'est le numéro 1. Une comédie très bien scénarisé, toujours un plaisir de le revoir avec la danse légendaire. A voir absolument !
C'est le quatrième film de Louis de Funès -en tête d'affiche- avec Gérard Oury, mais c'est aussi le premier où il n'a pas à partager la vedette. De fait, c'est à one-man-show souvent irrésistible auquel se livre le comédien, bien que Gérard Oury, contrairement à beacoup d'autres réalisateurs de le période, ne lui sacrifie pas tout le film. Car l'intrigue, pour aussi peu crédible qu'elle soit, s'impose aussi par ses nombreux rebondissements et par la cohérence de la mise en scène. Elle se résume à une course poursuite où les auteurs mèlent, de façon "oecuménique", juifs, musulmans et catholiques en s'amusant sans malveillance des particularismes de chacun. Dans un genre qu'il connait par coeur, Louis de Funès compose un industriel teigneux, égoiste et particulièrement infâme, contraint par d'improbables concours de circonstances, de jouer, lui le médiocre franchouillard, les rabbins. Malgré des seconds rôles de qualité et d'incessants effets comiques, le film n'est jamais meilleur que lorsqu'Oury, plus efficace dans la comédie qua dans l'action, laisse de Funès s'exprimer totalement.
Film très drôle avec un peu d’action qui serait interdit de nos jours … mais que Louis de Funès a réussi a rendre drôle et caricatural sans être lourd tout en jouant sur les clichés.
Cultes au possible ces Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury sont particulièrement efficaces et rythmées. C’est surtout l’occasion pour Louis de Funès de se déchaîner entre grimaces et répliques cultes bien aidé par son personnage raciste basique embarqué dans des situations plus qu’improbables. On rigole beaucoup ici grâce à un beau comique de situation et une pléiade d’idées de mise en scène savoureuses. Mais la vraie forces du récit c’est de parodier la communauté juive en jouant des clichés pour un résultat très attachant. Il y a évidemment quelques creux et notamment dans la longuette première partie mais une fois De Funès et son acolyte grimés c’est l’autoroute du délire qui s’ouvre à nous avec cette fameuse et tordante danse notamment et cette bande originale mythique. Oury se permet même quelques messages politiques osés et l’on se dit que les temps ont bien changés, imaginons ce genre de films aujourd’hui …. C’est presque impossible et c’est bien dommage car ça a donné l’une des meilleures collaborations Oury/De Funès. Une régalade en somme.
Dans la mosaïque cinématographique française, "Les Aventures de Rabbi Jacob" se démarque comme une pièce éclatante, pleine de couleurs vives mais légèrement fanée par endroits. Ce film, réalisé par Gérard Oury et animé par la performance inoubliable de Louis de Funès, brille par sa capacité à entrelacer comédie, satire sociale et un message de tolérance interculturelle. À travers les mésaventures burlesques de Victor Pivert, un industriel français bourré de préjugés, qui se retrouve malgré lui plongé dans une aventure rocambolesque aux côtés de Mohamed Larbi Slimane, le film navigue habilement entre rire et réflexion.
La force du film réside dans son humour universel, porté par le talent comique de De Funès, dont les mimiques et le timing impeccable ne cessent de captiver. Les scènes d'action, notamment celle de l'usine de chewing-gum et la danse hassidique, sont des morceaux de bravoure qui allient prouesses physiques et comiques de situation avec une maîtrise remarquable. La musique de Vladimir Cosma, avec son thème entraînant, ajoute une couche supplémentaire d'identité et de charme au film, en soulignant les moments d'action et en enrichissant l'expérience cinématographique.
Cependant, le film n'est pas sans ses imperfections. Certaines blagues et situations, bien qu'hilarantes, semblent par moments appartenir à une époque révolue, ce qui peut provoquer un léger malaise chez le spectateur moderne sensibilisé aux questions de représentation et de stéréotypes. De plus, l'intrigue, bien qu'efficace dans son ensemble, souffre parfois de longueurs et de détours qui diluent l'impact de son message central.
Là où "Les Aventures de Rabbi Jacob" excelle incontestablement, c'est dans son appel à la fraternité et à l'acceptation de l'autre, transcendé par la transformation de Pivert. Cette évolution, de l'ignorance à la compréhension, bien que traitée avec humour, porte en elle une profondeur et une pertinence qui résonnent encore aujourd'hui. Le film utilise le rire comme véhicule pour aborder des thèmes de tolérance et de coexistence pacifique, ce qui en fait une œuvre à la fois divertissante et porteuse de valeurs.
En somme, "Les Aventures de Rabbi Jacob" est une comédie qui, malgré quelques défauts inhérents à son temps de création, demeure un classique du cinéma français. Son cocktail d'humour, de spectacle et de message humaniste lui confère une place de choix, bien que son éclat soit par moments terni par des aspects datés. C'est un film à savourer, à réfléchir et, finalement, à apprécier pour son audace et sa capacité à faire rire tout en évoquant des questions toujours d'actualité.
Ce film joué par un De Funès immense au sommet de sa popularité est révélateur d'une époque révolue car il serait inimaginable de le tourner aujourd'hui. On ne compte pas les morceaux de bravoure mais ce qui reste, c'est l'humain qui est ici mis en valeur, le rapprochement des religions. Quelle tristesse de voir que 51 ans plus tard, un tel film ne pourrait voir le jour...
Comédie, coécrite et réalisée par Gérard Oury, Les Aventures De Rabbi Jacob est un film divertissant. L'histoire nous fait suivre Victor Pivert, un industriel français empli de préjugés xénophobes et antisémites, ne demandant rien d'autre qu'à se rendre au mariage de sa fille, qui va malgré lui se retrouver englué dans de folles péripéties. En effet, le malheureux va se voir embarqué au cœur d'un conflit suite à une révolution dans un pays arabe. Pourchassé par des hommes à cause d'un quiproquo, il va se faire passer pour un véritable rabbin revenu d'Amérique dans le quartier juif de Paris. Ce scénario atypique est plaisant à visionner pendant toute sa durée d'environ une heure et demie, malgré quelques défauts. Pour commencer, il faut être patient puisqu'il faut attendre près de la moitié du métrage pour enfin accéder à la promesse initiale et enfin voir l'usurpateur endosser son costume. Avant cela, on assiste à une très longue mise en place permettant d'enfin justifier cette seconde partie. Mais cela prend beaucoup de temps et, si la première partie est sympathique, elle aurait gagnée à être raccourcie. Résultat, l'intrigue comporte des longueurs et fini par devenir redondante dans ses situations. L'humour prend au début mais fini par s'estomper au fil des minutes à cause de son aspect répétitif le rendant usant dans le temps. Mais ce ton parvient heureusement évidemment également à amuser à travers des scènes aussi créatives que farfelues. L'autre élément comique central se trouve dans le rôle interprété par un Louis de Funès qui s'en donne à cœur joie. Il est entouré par de nombreux autres protagonistes joués par une distribution comportant entre autre Claude Giraud, Henri Guybet, Renzo Montagnani, Suzy Delair, Marcel Dalio, Claude Piéplu, Janet Brandt ou encore Miou-Miou. Tous ces individus entretiennent des rapports conflictuels saugrenus, soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation de Gérard Oury s'avère de qualité. Sa mise en scène est assez classique mais évolue dans des environnements variés démontrant une certaine ambition. Ce visuel comique est accompagné par une b.o. signée Vladimir Cosma, dont les compositions collent parfaitement à l'esprit et au images. Ces dernières sont appréciables, notamment le thème principal qui donne au film une véritable identité musicale. Cette série de mésaventures s'achève sur une fin attendue mais satisfaisante. En conclusion, Les Aventures De Rabbi Jacob est un long-métrage faisant passer un bon moment.