Petit film sympathique que Darkness, qui malheureusement souffre peut-être d’un scénario assez basique, qu’un dénouement agréable ne pourra pas complétement comblé.
Le casting est assez bon, avec des interprètes solides, qui tiennent bien leurs rôles dans l’ensemble. Lena Olin, Anna Paquin, Giancarlo Giannini, voilà des noms qui inspirent plutôt confiance sur le papier, et du point de vue de l’interprétation, même si on n’évolue pas dans l’exceptionnel, on reste sur des interprètes qui ont suffisamment d’allant et de conviction pour tenir la baraque. Dommage en revanche que les personnages ne soient pas aussi attrayants. On reste vraiment sur des personnages classiques, et si le père est bien construit, avec une explication rationnelle à ce qu’il est, le reste des personnages manquent parfois de subtilité et certaines réactions ne sont pas franchement crédibles.
Le scénario dispose d’une fin vraiment convaincante, c’est un fait. Malheureusement il faut pour en arriver là passer par une intrigue qui elle reste convenue, n’est pas très rythmé, et navigue vraiment dans les eaux désormais très classiques du cinéma de genre espagnol (qui aime bien les enfants d’ailleurs !). Darkness est espagnol, typiquement espagnol, et j’ai envie de dire qu’il ressemble beaucoup à des films concurrents comme L’Orphelinat notamment. Du coup il faut avouer qu’on pourra parfois s’ennuyer, et qu’on évolue dans un film qui propose trop un air de déjà vu, même si le film date de 2002, et qu’il n’était pas forcément le dernier à arriver.
Visuellement là aussi c’est typiquement espagnol. Photographie et décors soignés, élégance, recourt large aux teintes bleutées, pour ma par Darkness distille une ambiance agréable mais comme souvent dans les films de genre espagnols, un peu trop policée et pas assez prenante. Il y a presque toujours cette impression papier glacée qui ne parvient pas totalement à laisser respirer l’atmosphère. Balaguero signe une mise en scène académique, là aussi, propre, mais qui emprunte clairement aux pratiques classiques du genre. La bande son est raffinée mais sans plus, et il n’y a évidemment que très peu d’effets horrifiques, le film surfant sur un style épouvante peu graphique.
Il faut le dire, Darkness souffre d’un certain académisme et d’une histoire qui jusqu’au dénouement n’est pas forcément des plus accrocheuses. Mais enfin, et comme pas mal de production de la Factory de Yuzna, qui a produit ce film, on reste sur une petite série B de genre suffisamment soignée et suffisamment bien fichue pour rester tout à fait honorable. Je donne 3.