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Ricco92
224 abonnés
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5,0
Publiée le 11 octobre 2024
En 1952, le maccarthysme et la chasse aux sorcières bat son plein. Inquiet de cette situation politique (il sera d’ailleurs convoqué par la Commission des Activités Anti-Américaines pendant le tournage du film et sera obligé de fuir les États-Unis), Carl Foreman écrit Le Train sifflera trois fois en retranscrivant cette actualité dans le milieu du western. On y découvre un shérif choisissant, avec courage et au risque de sa vie, de rester fidèles à ses valeurs tout en devant faire face à la lâcheté de toute une ville cédant à la peur. Réalisé avec efficacité par Fred Zinnemann, ce long-métrage se déroulant quasiment en temps réel dépasse les codes traditionnels de son genre pour offrir une œuvre plus mature et plus crédible : le personnage principal est un être en proie au doute contrairement aux héros sans peur et sans reproche qui dominaient alors le cinéma hollywoodien. Porté par un éblouissant trio formé par Cary Cooper, Grace Kelly et Katy Jurado (moins connue que ses deux partenaires mais qui dégage la plus forte personnalité de l’œuvre) et la musique écrite par Dimitri Tiomkin s’axant autour de la mémorable rengaine Do not forsake me Oh my darling (ou Si toi aussi tu m’abandonnes dans la version française), Le Train sifflera trois fois est un western où l’action est peu présente mais qui offre surtout une réflexion autour de l’actualité politique de cette époque donnant donc un aspect plus adulte et contestataire à un genre qui tournait un peu en rond à l’époque. Ce dernier côté n’échappera pas aux traditionnalistes du genre qui auront tendance à le critiquer violemment comme le très réactionnaire John Wayne et Howard Hawks qui tourneront ensemble Rio Bravo en réaction à ce qui est malgré tout une pierre marquante du western.
Un bon western qui raconte l'histoire d'un shérif (interprété par l'excellent Gary Cooper) qui n'arrive à trouver aucun soutien auprès de ses concitoyens pour affronter Frank Miller, un ex caïd local fraîchement sorti de prison, qui veut se venger de celui qui l'a arrêté et fait condamner 5 ans plus tôt. Il va ainsi faire face à un véritable festival d'excuses en tout genre (par lâcheté, intérêt, vengeance....), le laissant seul face à son destin, ce qui entre en totale opposition avec le "Rio Bravo" de Howard Hawks qui sortira (en réaction à ce film) quelques années plus tard, avec le succès qu'on lui connaît, tout aussi important que celui de Fred Zinneman ici présent. Car même si il ne se passe pas grand chose en dehors de l'affrontement final, la tension, qui monte au fur et à mesure des refus subis par Will Cane, amplifiée par les nombreux plans sur les horloges (compte à rebours du moment fatidique) et par les percussions hypnotisantes de Dimitri Tiomkin, rend l'ensemble définitivement incontournable.
Face à une menace invisible, la lâcheté collective. Le shérif Kane plaque son mariage pour défendre la ville d'un bandit qu'il avait arrêté et condamné à la peine de mort cinq ans plus tôt. Tous les partenaires, sur qui il comptait pour l'aider à repousser le danger, trouvent des excuses pour se défiler.
Zinnemann met en scène l'implication collective pour le bien commun dans un film en temps réel. Certain d'y perdre la vie, Kane endosse sa responsabilité de shérif une dernière fois pour défendre la ville. Avec du soutien, cette mission aurait pu être gérée sans trop de dégâts ; mais seul, la tâche relève d'un suicide héroïque, auquel Kane se résigne, voyant que personne n'a le courage de lui venir en aide.
D'un côté, on comprend l'inquiétude des habitants à s'engager dans un conflit qui ne les concerne pas directement, face à une terreur des temps anciens – dépourvue de visage jusqu'au dernier quart du film – venue régler un différend avec le shérif ; de l'autre, on ne comprend pas pourquoi personne – y compris le juge, les amis et autres individus à la gâchette facile – n'apportent aucun soutien à l'homme qui a consacré sa vie à les protéger.
À contre-courant des westerns de l'époque, le héros avoue sa peur, appelle à l'aide, condamne l'inaction citoyenne. On peut ne pas apprécier la réponse au dilemme posé par Foreman, mais on salue la manière de l'amener et de transgresser les convenances hollywoodiennes, en donnant des seconds rôles féminins forts tels que la femme d'affaires mexicaine et la quakeresse tourmentée.
Alors oui, ça mal vieilli sur beaucoup d’aspects, mais pour l’époque c’est incroyable ! Ne vous attendez pas à vous prendre une claque, surtout quant aux attentes d’aujourd’hui, mais c’est un très bon western.
je viens de finir de le visionner après plusieurs années, presque une décennie sans l'avoir vu. Je dois dire qu'il est toujours aussi beau et toujours cette pointe de suspense qui nous mets parfois a cran est parfaite. La preuve que dans les westerns de ces années la, on savait faire un bon . Le casting est parfait, la musique de Tiomkin est mélancolique a souhait.
Un film lent où il ne se passe pas grand chose. De plus Gary Cooper a presque 30 ans d'écart avec Grace Kelly. Ça aurait pu être sa fille, on ne croit pas une seconde à leur couple.
Encore un film avec Gary Cooper qui est entré dans la légende, rien que le thème musical place le film dans une mémoire éternelle. Alors tout le monde sait que Howard Hawks détestait ce film, car pour lui, le sheriff qui cherche de l'aide auprès des habitants, qui montre ses failles, ses peurs, n'a pas sa place dans l'univers hyper masculin du western. Toujours est-il que nous ne sommes pas obligé de suivre ce point de vue, et ce film mérite tout l'attrait qu'il provoque. Tourné en noir et blanc, économie de décor, économie d'action, seule la grande carcasse de Cooper traverse l'écran, pas besoin de chercher à en mettre plein la vue pour donner de l'envergure à un personnage. Un film assez court, qui montre la faiblesse des hommes, leur lâcheté, thème qui sera souvent repris dans le même genre.
Dans ce classique de western, Gary Cooper est excellent, la chanson est entraînante, la photographie est soignée et le film est plein de tensions grâce au fait qu'on nous fait redouter tout le film l'arrivée d'un certain personnage qu'on nous décrit comme fou dangereux et que personne ne veut affronter, que l'action se deroule en tant réel spoiler: et que le super acteur principal transpire quand il regarde l'heure et qu'il se rend compte qu'il est seul face à une mort certaine. La scène d'arrivée du train est énorme, la succession de plans sur tous les personnages et lieux ainsi que la montée d'intensité c'est si simple mais c'est genial cinématographiquement. En plus de ça on a une gamme de personnages bien développés et dont la psychologie et la lâcheté sont bien expliqués. La femme du personnage principal suit une évolution previsible mais intelligente. Mais la fin ! spoiler: Miller n'est pas si terrible et sa mort est décevante, d'où une étoile en moins.
Le neuvième film de Fred Zinnemann est surement le meilleur et le plus connu : Le train sifflera trois fois. Cette petite pépite du western est assez différente de ce que l'on n'a l'habitude de voir. Les codes du western sont bien présents mais ce film se démarque des autres grâce au développement du héros. Le film nous le montre comme un shérif qui vient de prendre sa retraite et qui a peur face aux bandits alors que dans les autres westerns, le protagoniste est toujours un homme sans émotion qui fume, boit et sait tirer à la perfection. Un autre fait qui est très bien pensé et réalisé : l'histoire se déroule en même temps que réalité (par exemple, 5 min du film correspondent à 5 min dans la vrai vie) ce qui rend le film d'autant plus réaliste. Ce phénomène est renforcé par les nombreux plan sur les horloges pendant le film. Le petit (je dis bien petit) défaut est la longueur du film. 1h30 c'est correct mais le milieu du film est assez répétitif. Alors bien sur, cela renforce la crédibilité du film mais je pense que 10 min en moins de cette séquence ne seraient pas dérangeants. Sinon, tout le reste est super. Je pense bien évidemment à la musique, aux décors aux acteurs… Tout est très bien maîtrisé. Là je vais un peu chipoter mais le train siffle 4 fois et non 3 comme nous le dit le titre. Dommage que cette erreur n'a pas été rectifier mais bon, ce n'est pas trop grave.
Malgré le fait que le titre de ce film est ultra connu, je ne l'avais jamais vu et je ne savais pas quoi mettre derrière. Chose réparée dorénavant: c'est un western de Zinnemann avec Cooper et Kelly dans les rôles principaux. Ce n'est pas le western traditionnel: ici pas de chevauchées dans les plaines ou de nuits à la belle étoile. Seulement un village, une bourgade quelconque, un shérif et un train qui va amener à midi pile (High Noon, titre original du film) un bandit tout juste libéré qui veut faire la peau au shérif. C'est très personnel, le film se concentrant sur la mise en place, avant la fusillade finale juste après l'arrivée du bandit. C'est plus ou moins en temps réel. La scène lorsque midi sonne est une belle réussite et cristallise la tension accumulée. La fin est décevante.
Magnifique western, et belle leçon de vie. Je voudrais le montrer à mes enfants pour leur apprendre le sens des responsabilités, et surtout la liberté de penser.
Avec « Le train sifflera trois fois », priorité n’est pas donnée à l’action, mais à la psychologie. Le générique du début pose l’histoire et l’on comprend vite que les trois types qui se dirigent vers la ville ne sont pas des rigolos. L’intrigue se met progressivement en place, le retour du méchant qui veut se venger du gentil shérif qui ne trouvera aucun soutien dans sa communauté. Fraîchement marié, il est abandonné par sa femme (avant un volte-face en toute fin de film), par son adjoint, par son ami le juge, par ses amis fidèles, par la communauté religieuse, par son adjoint, par son mentor… Enfin par toute la ville sauf un borgne alcoolique et pré-ado, mais là le shérif décline. « Le train sifflera trois fois » est une sorte 85 minutes « chrono » où la tension, qui s’est installée, dans une chaleur qu’on devine oppressante, dès le générique, va croitre jusqu’à un gunfight assez stratégique voire peu conventionnel où triomphera… Je vous laisse découvrir ! Un très beau western lumineux en noir et blanc où rayonne le charismatique Gary Cooper. Seul bémol, cette chanson (en français dans la VF) un peu pénible car trop redondante. Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1).
Chef d'œuvre absolue du western américain, que le grand Gary Cooper et la grâce de Grace Kelly, subliment déjà un film bien passionnant et excitant. Un suspens implacable quand on attend l'arrivée de Mille; le sherif, Will Kane, cherche des hommes pour défendre Hadleyville, et n'en trouve pas, a cause d'un passé houleux. Et de sa démission pour un mariage et vivre d'horizon lointain. Mais apprenant le retour d'un tyran, il revient défendre Sa ville. Il décide donc d'y aller seul. Ou presque. On retrouve, Lloyd Bridges, et Lee van Cleef, qui étaient bien jeune au moment du film. L'un en tant sherif adjoint et l'autre en homme de main. Aussi certain que le finale, bien plus romantique que je ne l'aurais pensé, ce termine en partant sur le soleil couchant. Formidable.
Dans une petite ville du far-west, le shérif Will Kane (Gary Cooper) a exercé son travail d'une manière exemplaire mais vient de rendre son étoile et d'épouser la jeune quaker Amy Fowler (Grace Kelly). Alors que les deux époux s'apprêtent à partir, Will Kane apprend que Frank Miller, un dangereux criminel qu'il a fait mettre en prison cinq ans plus tôt, a été libéré et doit arriver par le train de midi. Ses trois comparses l'attendent à la gare et les quatre hors la loi ont l'intention de se venger de Kane. Or celui-ci sait pertinemment que s'il s'en va ils le poursuivront impitoyablement, et croyant pouvoir obtenir l'aide des habitants qui lui doivent leur sécurité, il décide de les attendre....Mais contrairement à ce quoi il s'attendait, tous font preuve de lâcheté et l'abandonnent à son triste sort. Réalisé par Fred Zinnemann, "Le train sifflera" est sorti en 1952 mais n'a pas pris une ride. La réalisation, d'une rigueur et d'une précision magistrales, atteint la perfection et le récit, filmé en tant réel, a une portée universelle et intemporelle. Comme dans certaines pièces de théâtre du répertoire classique, chacun des personnages (même ceux ne faisant qu'une brève apparition) symbolise une caractéristique de la nature humaine. Seul et abandonné par tous, Will Kane incarne bien sûr le courage et la droiture morale. Dans ce rôle, Gary Cooper est d'une sobriété impériale. Sa jeune épouse candide, interprétée par une Grace Kelly divinement belle, et l'impétueuse Helen Ramirez (Katy Jurado) symbolisent deux aspects en apparence opposés mais en réalité complémentaires de l'éternel féminin. A l'inverse, les autres personnages représentent divers aspects de la lâcheté, du déni, du cynisme et de l'opportunisme (la scène de l'église est une critique du capitalisme américain) _ à l'exception d'un marginal borgne et d'un adolescent, seuls traits de lumière au sein de cette population qui n'est pas sans me rappeler...Il serait possible d'écrire un ouvrage entier sur ce classique indémodable, tant tout y est pertinent et d'une grande richesse autant morale qu'esthétique. Le chef-d'œuvre du western américain.
Ce film décrit bien comment uspoiler: ne communauté villageoise qui se déclare prête à mourir les armes à la main pour se protéger des gangsters s'efface rapidement derrière des prétextes une fois venu le moment de la confrontation .
Gary Cooper incarne la rectitude morale, vis à vis de ses concitoyens comme devant sa conscience. Face à la lâcheté des autres protagonistes, il est le phare moral que met en avant le film.
Bien qu'intéressant sur le plan des relations interpersonnelles, le film tourne parfois un peu en rond, avec un rythme assez lent et une fin courte et brutale, qui laisse un peu sur sa fin. Cela reste néanmoins un beau film.