Deux arachnophobes devant ce film, on vous laisse imaginer le festival de la transpiration, des mains devant les yeux, et des "Elle est passée où ?!! Je regarde pas !"... Clairement, on est ressortis de Arachnophobia épuisés, mais très heureux de sa générosité à exploiter toutes les peurs liées aux araignées (le fait de les avoir dans les cheveux, dans le lit, qui descendent sur nous au bout de leur fil, les petits tapotements qu'elles produisent sur surface dure, les sauteuses...). On a même droit à une parodie de Psycho avec une araignée à la place de Norman Bates en ombre menaçante derrière le rideau de douche... Oui, on ne manquera pas d'humour, avec le personnage de Jeff Daniels qui a peur de ces bébêtes et devient souvent ridicule dès la présence d'un spécimen "moyen" de cinq centimètres (se colle aux murs, suffoque, fait les yeux ronds...), et on aime bien se moquer de son personnage car on sait pertinemment qu'à sa place on courrait partout les bras en l'air... Mention toutefois à l'utilisation de vraies araignées, d'une part une réussite puisqu'on évite les gros animatroniques ou effets spéciaux numériques qui font souvent faux, cela nous habitue peu à peu à leur image (on arrive à regarder, au bout d'un moment), mais qui a nécessité de leur faire du mal (certaines sont écrasées ou noyées), et cela fait vraiment peine à voir (là on aurait préféré des trucages, même moches). Le film reste dans son jus des années 90, avec les doublages qui vont bien, un Jeff Daniels et un John Goodman au top, de rares animatroniques (pour le final surtout) qui sont faits mains (et peu convaincants, on sait pourquoi la caméra fait en sorte de les montrer très rapidement), une bonne BO, et surtout une vraie envie de verser dans le film spectaculaire malgré la petitesse de ses monstres (compensant par leur nombre et leur agressivité). On a perdu dix litres de transpi devant Arachnophobia, mais on a vraiment apprécié la générosité des méthodes d'effroi avec les araignées (Jeff Daniels qui se baisse au fur et à mesure que les bestioles lui descendent dessus en rappel... On en a encore des frissons).