L’argent ne fait pas le bonheur
… Enfin surtout celui des spectateurs. Le réalisateur inspiré de Tout ce qui brille ou Un homme pressé, Hervé Mimran est tombé bien bas avec cette énième comédie poussive de « chez poussive » sur une arnaque au loto gagnant. Deux amis de toujours vivent sur une petite ile de Bretagne et découvrent que l'un des habitants a gagné le gros lot à la loterie nationale. Les deux vieilles canailles se mettent alors à la recherche du mystérieux gagnant afin de s'assurer ses faveurs avant que la nouvelle ne se répande. Mais lorsqu’ils découvrent que ce dernier est mort, ticket gagnant en main, ils décident d’organiser avec la complicité de tout le village une grande arnaque au loto pour prendre sa place. 90 minutes sans queue ni tête, où le scénario brille par son absence et les acteurs par leur cabotinage. Insipide !
L’arnaque au gros lot devient un genre en soi au cinoche. Le problème, c’est que ça donne rarement des bons films… et je mesure mes propos. Du Boulet ou encore Ah ! Si j’étais riche en 2002 au Gagnant de 1979, en passant par Qui perd gagne en 2004, sans oublier le britannique Vieilles canailles de 2015, que Mimran a copieusement plagié, vu que la comédie de Kirk Jones était complètement passée inaperçue à l’époque. Alors, allons-y, pourquoi se priver ? – Le seul film original sur ce sujet restant Heureux Gagnants de Maxime Govare sorti au printemps dernier dont la morale « l’argent ne fait vraiment pas le bonheur » était assez réjouissante -. Ici, le seul aspect qui pourrait le film sympathique c’est que les héros ne sont pas des flambeurs. Leurs rêves sont modestes. Et, au passage, il pose une question de moralité : est-ce que le plus amoral, ce n’est pas de faire miroiter de telles sommes d’argent à gagner ? Et donc, finalement, est-ce que voler des voleurs c’est vraiment du vol ? Bon, à part ça, c’est tout de même la vulgarité qui submerge cette comédie franchouillarde, effectivement très à l’ancienne.
Malgré son faux accent, british, ses mimiques et une forte propension à se retrouver à poil, Didier Bourdon ne parvient pas à faire rire. Même son duo d’escrocs - qui se voudrait à l’italienne -, avec Gérard Darmon fonctionne moyennement, sinon dans les sommets du cabotinage. La pauvre Chantal Lauby, réduite aux utilités fait peine à voir. Et je ne dirai rien de Laurent Capelutto, dont on ne comprend pas ce qu’il fait là. Un seul rayon de soleil et un peu de fraîcheur avec Paloma Coquant, merci à elle. Sans être aussi affligeant que certains aiment à le dire, c’est lourdaud et maladroit. Parfaitement évitable !