Il y a beaucoup à dire sur Ma mère, dieu et Sylvie Vartan. On peut reconnaître la qualité de la réalisation, de la production, de la reconstitution du Paris de l'après-guerre et après-colonisation, de la plongée ethnico-historico-documentaire chez les sépharades des quartiers modestes, l'apparition de Sylvie Vartan avant et après, des effets spéciaux plutôt réussis, la figuration amusante d'Ariane Massenet venue nous rappeller en souriant ce bon vieux temps du Grand Journal, mais rien ne permet de décrire l'interprétation de Leïla Bekhti. Tous les superlatifs n'y suffiraient pas.
Leïla Bekhti investit son rôle, un personnage de mère abusive qui a la réputation méritée, d'ailleurs c'est montré dans le film, de fournir une large part de la clientèle des cabinets de psychanalyste, avec une fougue qui dépasse l'entendement. Je n'y ai pas échappé, il paraît impossible de garder l'œil sec pendant toute la durée de ce film à voir absolument. D'ailleurs, après avoir vu le film à l'UGC des Halles, je suis par hasard tombé sur Leïla Bekhti devant un cinéma à la sortie d'une probable présentation du film en public dans le 14 ème arrondissement, et encore sous le choc, je lui ai fait une déclaration. On ne peut maintenant qu'attendre son couronnement à la cérémonie des César.