Depuis 2014 et "Zouzou", moment qui la vit abandonner sa carrière de comédienne pour embrasser celle de réalisatrice, Blandine Lenoir alterne le très bon et le moins bon : après "Zouzou", très bien, "Aurore", plutôt raté par manque de choix clair entre comédie déjantée et comédie romantique "normale", "Annie colère", très réussi, voici donc "Juliette au printemps", adapté de "Juliette, les fantômes reviennent au printemps", un roman graphique de Camille Jourdy. Un film qui a tout pour plaire sauf qu'on ressent trop son origine BD, sauf que la réalisation manque de souffle, sauf qu'on a le regret de perdre en route des personnages. Juliette est illustratrice de livres pour enfant, elle a "fait une petite dépression, mais ça va mieux maintenant" et elle a décidé de venir passer quelques jours chez Léonard, son père, un homme que Noémie, sa femme, a quitté depuis longtemps, un homme à la fois inconsolable et aimant jouer avec les mots. Ce petit séjour va permettre à Juliette de renouer le contact avec Marylou, sa sœur aînée, une femme mariée avec Stéphane, la maman de 2 filles, une femme qui trompe son mari avec Adrien parce qu'elle trouve que "ce n'est pas sexy de coucher avec un membre de sa famille", en l'occurrence son mari. Juliette va aussi retrouver sa mère, une peintre très fantasque, ainsi que Simone, sa grand-mère. Juliette va faire connaissance avec Pollux, avec qui elle va adopter un caneton. Et puis, elle va apprendre des choses importantes relatives à sa petite enfance et que sa famille lui avait toujours cachées. Dans ce film sur la dépression et qui a donc tout pour plaire, la distribution est excellente avec Izïa Higelin, Jean-Pierre Darroussin, Sophie Guillemin, Noémie Lvovsky (oui, même elle que j'ai le plus souvent beaucoup de mal à supporter), Eric Caravaca, le jazzman Thomas de Pourquery, Liliane Rovère qui porte très bien ses 91 ans et l'excellent Salif Cissé qu'on avait déjà beaucoup apprécié dans "La vie de ma mère". Un film qui a tout pour plaire sauf qu'il y a trop de scènes qui sont acceptables dans le cadre d'une BD mais qui le sont beaucoup moins au cinéma; Sauf que la réalisation, trop paresseuse, aurait pu, aurait dû être beaucoup plus pétillante. Sauf qu'on perd en route 2 personnages importants : le chat qui, au début du film, tombe sans arrêt du toit et puis, d'un seul coup, on ne le voit plus ; et puis Pollux, le personnage très attachant joué par Salif Cissé, dont on aimerait savoir ce qu'il est devenu. Et puis, on regrette de voir Blandine Lenoir tomber dans 2 des regrettables modes du moment : la séance de trémoussage et la chanson plus ou moins scénarisée qu'on entend du début jusqu'à la fin.