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    Perfect Days
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    355 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2023
    Si le quotidien d'un nettoyeur de toilettes publiques, à Tokyo, vous passionne, alors les 30 premières minutes de Perfect Days, sans dialogues à signaler, vous ravira. Le film n'en restera pas là, bien heureusement, et la vie routinière de ce Monsieur Propre japonais est évidemment de celles qui donnent envie d'en savoir plus sur ce personnage énigmatique, au-delà de sa personnalité volontairement non-moderne, attachée aux livres, à la photographie argentique et aux cassettes de musique des années 60 et 70. Ce qui permet, au passage, au gré de balades dans un Tokyo familier à Wim Wenders, de réécouter Patti Smith, Lou Reed, Van Morrison ou les Kinks. Le héros de Perfect Days, atypique, est de ceux que l'on apprend à aimer, de par sa grande humanité, sa compréhension silencieuse des autres et son sourire irrésistible. Qu'il ait vécu une autre vie avant, avec des traumatismes, est une évidence, mais qu'importe ce qu'a été cette existence, celui qui nous émeut est l'homme qu'il est devenu. Portrait sensible d'un marginal (pour certains) et d'une ville fascinante, Perfect Days distille une certaine idée du bonheur, à l'ancienne dira t-on, en tous cas déconnectée des valeurs dominantes de la société capitaliste, et fondée sur les capacités d'observation et d'émerveillement. Au centre de cette leçon de simplicité et de paix se trouve l'immense Kôji Yakusho, prix d'interprétation masculine, ô combien mérité, à Cannes.
    Domnique T
    Domnique T

    68 abonnés 241 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2023
    C’est avec une grâce et une élégance indicible, une intense beauté que Wim Wenders nous livre un somptueux tableau de Tokyo à travers les yeux candides de Koji Yakusho (palme d’or). Cet homme d’entretien des toilettes de Tokyo s’émerveille de tout. Le parangon de l’épicurien ! Il s’applique à exécuter sa tâche – ingrate – avec perfection. Et W.Wenders applique au spectateur la langueur répétitive qu’il applique à son personnage principal. Au travers du refus d’une modernité fourmillante et parfois vaine (incarnée par son jeune collègue) W.Wenders nous invite avec douceur et élégance à recentrer nos existences sur l’essentiel.
    D’immenses « standard » des années 60 sont utilisés avec une grande pertinence ! "The House of the Rising Sun" pour illustrer les clés (la prison ?) du personnage principal, "Redondo Beach" de Patti Smith pour évoquer la tristesse d’une rupture, "Perfect Day" par Lou Reed évidemment, une superbe utilisation de "(Sittin' On) The Dock of the Bay" par Otis Redding … un réel moment de grâce du héros avec sa nièce ! Et puis les Kinks, Van Morrison et enfin, comme un résumé du film ; "Feeling Good" par Nina Simone.
    Et puis, par petites touches, on apprend que cette vie d’ascèse est un choix … Quand par un rappel subtil, il faut être conscient que rode la mort, alors, savourer le moment présent prend tout son sens !
    Un film « bonbon », qui fait l'éloge du contentement de l'instant présent. Avec, qui plus est, quelques perles d’humour totalement magiques !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 388 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mai 2023
    Le tant attendu nouveau long-métrage de Wim Wenders suit le quotidien routinier d'un agent d'entretien de toilettes publiques. L'homme parle peu et on ne sait pas grand-chose sur lui, à part qu'il vit seul et a une soeur et une nièce. Celui-ci semble se satisfaire de sa vie simple et précisément répétitive, même si la mélancolie transparaît dans son profond regard, notamment lors de ses écoutes des magnifiques chansons des années 60 et 70. "Perfects days" est beau et triste, calme et apaisant, doux et propre, tout simplement sublime.
    garnierix
    garnierix

    237 abonnés 462 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 décembre 2023
    Fable, poésie, poème philosophique ? Chacun décidera —à moins qu’il ne s’ennuie.

    On est en difficulté pour évoquer ce film, un peu comme on serait mis en difficulté si un étranger vous demandait de lui expliquer pourquoi des Français mangent des escargots, ou pire, de lui traduire un mot français intraduisible genre emberlificoter ou affriolant. Car c’est un film étrange ! Quand le spectateur est adepte de la contemplation, de la lenteur, de l'inexprimable (et de la sensibilité de Wim Wenders), ça devient vite un chef-d'œuvre. Pour les autres, ce n’est pas sûr (l’ennui les guettera).

    On a donc un homme qui sourit à tout, au jour, à ses plantes, aux SDF... Il se tait beaucoup aussi. Il semble ne pas entendre lorsque quelqu’un lui parle —est-ce le "irusu" japonais ? ("se faire le plus discret possible et prétendre ne pas être chez soi lorsque quelqu’un sonne à la porte"). Mais en même temps, il mérite la béatification tellement il est généreux (en fait, il observe, il est loin d’être lisse).

    Hirayama est bourré d’habitudes (son job d’abord, mais aussi le parc, le sandwich, le resto, la photo, les bains-douches, la lecture, la laverie, le temple, etc). Il est ancré dans le passé : il est resté dans l'analogique (que ce soit la photo ou les K7) ; il écoute en boucle des chansons des seventies : Perfect Days de Lou Reed (on aura aussi la version piano) ; The House of the Rising Sun (on aura aussi la version japonaise) … — la musique est le grand second rôle du film, compagnon puissant et enivrant (du personnage et du spectateur). Beaucoup concluraient que Hirayama s’encroûte.

    Pourtant non, il s’ouvre au nouveau quand du nouveau se présente, et même quand il ne se présente pas (le film rembobine ce rituel du quotidien et du weekend, pour qu'on comprenne bien, et aussi pour montrer qu'aucun jour n'est le même grâce à de nouveaux angles de caméra). Il photographie le komorebi —le jeu d’ombres et lumières entre feuillage et soleil (autre chose d’intraduisible dans une autre langue). Il lit Les Palmiers Sauvages (William Faulkner) ou Eleven (Patricia Highsmith). Il s’interroge sur le degré d’opacité d’une ombre qui se chevauche avec une autre…

    Ce personnage n'est donc pas ordinaire. Il est même extraordinaire. Un homme ordinaire s’épanouit dans les habitudes et se méfie du nouveau ; ou alors, il s’épanouit dans le nouveau et se méfie des habitudes. Ce personnage, admirablement joué et filmé, n’est ni l’un ni l’autre.

    Mais faut-il voir un modèle, une morale, une hygiène de vie, une recette du bonheur ? Rien n’est moins sûr. Ce personnage a une disposition pour tout cela. Ça ne s’apprend pas. Ça ne s’hérite pas. —Et c’est pareil pour le spectateur : soit il s’épanouit dans l'habitude (et se méfie du nouveau), soit c’est le contraire (et réciproquement) : le spectateur étant de l'un ou de l'autre monde, il est prêt à applaudir le film, ou ne pas applaudir (en particulier celui qui est né dans l'hyperconsommation et avec un smartphone dans les mains) —d’ailleurs, sur ce dernier point, on peut affirmer que le film renferme une nette férocité à l'égard du monde d'aujourd'hui.

    Et Hirayama n’est pas un extra-terrestre. Ce film c’est l’histoire d’un homme « comme ça ». D’ailleurs, il a ses faiblesses (la seule chose qui l'a fait pleurer c'est quand sa sœur lui a demandé s'il nettoyait vraiment les toilettes publiques). Et ça, ça nous ramène sur terre. Mais ce n'est quand même pas un hasard si le film est tourné au Japon (bien qu'une mauvaise langue dirait que les toilettes là-bas brillent comme un sou neuf et n'ont sans doute pas besoin d'être nettoyées). C’est quand même une vieille terre d’élection —comment Wim Wenders en a eu l’idée ? On aimerait bien savoir…

    A.G.
    mcdeux
    mcdeux

    24 abonnés 50 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2023
    Quelle pépite !
    Superbe film au charme et à la douceur infinis...
    Très silencieux et très contemplatif, tout passe dans les regards des personnes, la beauté du ciel, les arbres dans le vent, les gestes du quotidien .
    Koji Yakusho montre une présence formidable .
    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2023
    "Perfect days", « journées parfaites », un titre qui trouve sa source dans la chanson « Perfect day », « journée parfaite » au singulier, que Lou Reed a composée en 1972 et qu’on entend dans le film. Ces journées parfaites, ce sont celles que vit Hirayama, un homme âgé qui travaille avec une grande méticulosité au nettoyage des toilettes publics du quartier de Shibuya,un des vingt-trois arrondissements spéciaux de Tokyo. Ce que recherche et qu’apprécie Hirayama dans ces journées, c’est la modestie, la simplicité et le côté routinier de leur déroulement, en complète contradiction avec sa vie antérieure au sein d’une famille opulente, une vie qu’il a rejetée, une famille avec laquelle il n’entretient plus de bons rapports. Une journée type commence par un réveil qui intervient toujours à la même heure, suivi d’un peu de rangement et de toilette. Un peu de temps sera ensuite consacré à ses plantes vertes, avant le départ dans son van vers son lieu de travail. Un véhicule dans lequel l’élément le plus important pour lui est le lecteur de K7 de l’autoradio qui va lui permettre d’écouter, selon les jours, les Animals, les Rolling Stones, les Kinks, Van Morrison, Nina Simone, Patti Smith, Otis Redding, et, bien entendu, Lou Reed, en solo ou au sein du Velvet Underground. Pour lire la suite : https://www.critique-film.fr/critique-express-perfect-days/
    Aubert T.
    Aubert T.

    126 abonnés 139 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2023
    Calme, beau, et lentement se desine le portrait de cet homme doux dont on devine qu'il a eu un passé compliqué.
    Et ce film de nous montrer que l'indolence impassible n'empêche pas la profondeur.
    Henning P
    Henning P

    64 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 novembre 2023
    Réalisateur culte de Paris Texas et des ailes du désir notamment, Wim Wenders nous livre dans son dernier film un petit bijou de réalisation. Vu en avant première dans une salle comble. Amis cinéphiles courrez-y !
    Si vous aimez la philosophie et le questionnement sur le sens de la vie, ce film apporte une réponse tout en nuances. Le protagoniste principal a choisi une vie simple, pleine de rituels. Peu de mots prononcés, peu d'interaction avec les autres si ce n'est des sourires et des remerciements et une curiosité presque naïve sur les gens qui l'entourent. Une vie ascétique qui semble lui convenir parfaitement. Même routine au travail et en dehors. Pourtant cette vie est-elle parfaite ? La fin du film nous éclairera spoiler: . Si rien ne change c'est absurde, la réponse est donnée par Hirayama lui-même
    . Un grand rôle pour un acteur remarquable. La musique a un tout premier rôle 18/20
    Audrey L
    Audrey L

    647 abonnés 2 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2023
    Koji Yakusho est l'âme vivante de ce film-hommage aux doux rêveurs du quotidien, à ceux qui aiment lever le nez vers les rayons de soleil qui percent joliment au travers d'un feuillage bruissant, à ceux qui profitent du temps plutôt que de le subir, à ceux qui trouvent un équilibre en-dehors du modèle idéaliste de la famille avec une grande maison, enfants, chien et belle voiture. Wim Wenders signe un film d'une tendresse assurée, qui met en valeurs son personnage très attachant, rappelant ceux de Jacques Tati, témoins muets de sociétés pressées et absurdes, poètes déambulant parmi les gens désabusés... Ajoutez à cela une bande-son qui fait saliver (Lou Reed, The Rolling Stones, The Animals, Ottis Redding, Patti Smith...), dont une reprise de The House of the Rising Sun en japonais qui nous a fait dresser les poils, mais aussi une mise en scène qui prend le temps de nous faire ressentir la douce lenteur du quotidien de cet homme, ne nous ennuie jamais, mais laisse infuser l'indolence dont il se satisfait (une ode aux "petites journées"). Le scénario s'offre aussi un virage plus dramatique, triste, lorsque le personnage spoiler: doute finalement de son propre bonheur dans ce quotidien solitaire, amenant la dernière scène imagée : après quelques flashes rouge et vert qui rappellent Paris Texas (justifiés ici par les feux routiers tricolores, une excellente trouvaille) qui entament un passage vers le rêve, on assiste à pétage de plombs de cet homme en gros plan, dans une séquence qui dure suffisamment pour qu'on remarque son plein épanouissement d'en avoir fini avec ses démons (le lien rompu avec sa sœur - dont on ignore la raison - qui se reconstruit, la découverte du célibat de la femme qui l'intéresse, et surtout de l'ex-mari de cette dernière avec qui il sympathise en apprenant que le malheureux était en fin de vie...).
    Le jeu d'acteur maitrisé à la perfection, suivi de la belle image finale de spoiler: cette voiture montant vers un soleil radieux
    , sur une élégante musique, tout nous prend au cœur dans ce Perfect Days, dont la Palme pour Koji Yakusho nous paraissait une évidence. Ce personnage "Tati-esque", petit travailleur qui se satisfait de peu, et s'émerveille de tout, est une leçon de poésie à suivre. Faites comme lui : asseyez-vous, levez les yeux, inspirez, et profitez.
    Bertrand Barbaud
    Bertrand Barbaud

    205 abonnés 396 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 décembre 2023
    Parfait, brillant et minimaliste. Superbe et contemplatif avec du rock sixties dans la bande-son. Un film tendre, doux, poétique sur le bonheur qui se trouve dans les choses les plus simples. Balade envoûtante, hypnotisante dans l'ultracontemporaine Tokyo. Jeu impeccable de l'acteur Kōji Yakusho. Le film nous conduit vers une méditation intérieure sur la beauté essentielle du monde.
    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2023
    Figure éminente du renouveau du cinéma allemand des années 70 avec Fassbinder, Herzog, Schlondorff, Shroeter, Von Trotta, Wenders est l'auteur d'une filmographie dominée (selon moi) par deux titres majeurs ("Alice dans les villes" et " les ailes du désir").

    Cinéaste voyageur dont le thème de l'errance parcoure l'oeuvre, il revenait à Cannes (2023) en CO ou " perfects days" obtenait le prix d'interprétation masculine.

    On sait que Wenders est un amateur de la musique américaine des années 60 et 70 et le titre est bien sûr tiré de la chanson éponyme de Lou Reed.

    Proche du documentaire, " perfect days" est le portrait d'un homme d'âge mûr ( l'action se déroule à Tokyo), agent d'entretien, dont on comprend qu'il s'est éloigné d'une famille bourgeoise, sorte de Diogène dans son tonneau, dont le travail socialement peu valorisant mais qu'il accomplit avec sérieux, la solitude, ne l'empêchent pas d'être heureux.

    Il trouve ses sources de bonheur dans la lecture, la contemplation de la nature, la photo, la musique rock ( Van Morrison, Patti Smith, Otis Redding, Nina Simone, Lou Reed, The Animals)

    WW propose le portrait d'un amoureux de la vie, personnage en phase avec une sorte de philosophie épicurienne ( évidemment pas pris dans le sens vulgaire ou commun, mais au sens de frugalité, de simplicité)

    Bercées par " I'm feel good" de Nina Simone, les dernières images montrent, alors que le jour se lève, le sourire du personnage principal, brièvement effacé par un voile de tristesse ( la tragédie de la vie et du monde est présente dans son esprit) mais la joie demeure.

    La seconde partie comporte les scènes les plus émouvantes ( la visite de la nièce et celle de la sœur notamment) dans un film intimiste ou là monotonie et le caractère répétitif donne une certaine austérité. Wenders propose une réflexion existentielle qui ne laisse pas indifférent.
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    137 abonnés 251 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 novembre 2024
    Un peu déçue .
    L’intention est bonne , suivre le quotidien d’un homme qui a choisi l’ascèse d’une vie simple . Un travail trivial,répétitif et dévalorisé qu’il s’emploie à faire à la perfection , le tout sans doute pour pouvoir se consacrer à la contemplation du monde, la lecture et la bienveillance. Se singulariser de sa condition Initiale pour voir la beauté du monde dans un reflet de couleur, le ciel, les arbres. Tout cela est très beau et correspond d’ailleurs à ma vision de la vie!!
    Mais le problème c’est que tout est sur signifié ! Artificiel .
    Le réalisateur ne s’efface jamais derrière son sujet. Il multiplie les gros plans lourdingues, les sourires extatiques. Il sur-esthetise la moindre image et empêche ainsi le spectateur de se créer sa propre poésie.
    Cela enlève tout charme et émotion .
    On se croirait dans une pub coca cola.
    Ce film se veut naturaliste et poétique. Il transpire maladroitementg l’artifice et la pause.
    Malgré la bonne volonté de l’acteur qui est amené à surjouer ( la dernière scène!!) la bonté et le bonheur. J’ai trouvé que tout sonnait assez faux.
    Quand on pense à la poésie folle de films merveilleux comme l’ Envol ( France) ou le retour des oiseaux ( Chine), l’odeur du vent ( Iran) ou encore , dans un autre style mais avec beaucoup de poésie et de sensualité un hiver à yanji.
    Wim wenders s’est regardé filmer et a cru qu’un sujet minimaliste suffirait pour faire un grand film , il a oublié de faire simple et épuré. Il n'a pas fait confiance à son sujet en fait ni aux spectateurs .
    Le film reste agréable à voir et la bienveillance fait du bien. Mais je n’ai pas été touchée ni emportée .
    Dommage quand même.
    julienjux
    julienjux

    5 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2023
    Contrairement à la présentation de certains critiques, Perfect Days n'est pas vraiment un éloge des petites gens, Wim Wenders montre assez bien que son personnage Hirayama est plutôt un favorisé déchu ou qui a choisi de refuser la "belle" vie (la raison est à peine évoquée). Il profite d'une vie modeste parce qu'il peut porter un regard intellectuel, esthétique, philosophique, parce qu'il choisit sa situation... Il mène une aventure intérieure intense à travers la lecture, la contemplation de la nature, la photo, le jeu du morpion, la musique, la compassion pour les humains dans leurs petits travers comme dans leurs bons côtés...
    En cela, ce personnage est plutôt une illustration des réponses proposées par Schopenhauer à la question primordiale : comment sortir de l'égoïsme ? Hirayama s'impose une vie ascétique, un retrait du monde, non pour fuir la réalité mais pour fuir ses pulsions égoïstes, l'accomplissement individuel proposé dans le monde moderne : réussite sociale et professionnelle, profit, mise en valeur de soi, jouissance du corps, compétition d'ethos par la parole... Cet arrachement au fonctionnement du monde et aux privilèges auxquels il avait accès ne se fait pas sans souffrance, sans remontée d'égoïsme ravalé, sans solitude, sans inconfort. Mais le personnage en retire aussi une aura de martyr, héros du refus impossible, figure quasi christique du sacrifice de soi pour les autres. Bien qu'il vive dans une sorte d'autosuffisance soliste, il ne refuse jamais l'autre, donnant aux dépends de lui-même. C'est plutôt ces autres qui, happés par leur folle course vers eux-mêmes, sont bien incapables d'enrichir cette vie qu'ils subissent. Ils effleurent seulement, en croisant Hirayama, cette épaisseur de vie qu'ils recherchent désespérément et maladroitement, dans les codes usuels de réussite (l'argent au delà de la morale, l'image, les conquêtes amoureuses...). Ils s'arrêtent un temps, au détour d'un heurt dans leur vie - maladie, fugue, difficulté financière... - sont émerveillés par sa capacité à élever l'absurde d'une vie répétitive à la Sisyphe en art de vivre. Après cette rencontre lumineuse, suivront-ils cet exemple dans la nage à contre-courant ? Ou le sage restera-t-il seul et incompris, et l'humain prisonnier de ses passions ?
    PL06
    PL06

    10 abonnés 139 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 novembre 2023
    Perfect days est curieux mélange de drame social réaliste et de conte philosophique humoristique sur l’art d’être heureux malgré tout.
    Hirayama est un déclassé qui aurait bien des raisons de sombrer dans le désespoir. On appréciera l’intention de Wim Wenders, cette ode aux invisibles – ici magnifiquement représentés par Koji Yakusho ; et l’originalité de la réalisation : un film au scénario minimaliste, la répétition à l’extrême du quotidien de Hirayama, du lever au coucher et même de ses rêves, avec des plans différents à chaque fois.
    Avec une caméra souvent au plus près du visage d’Hirayama, Wim Wenders rapporte donc lentement, trop pourra-t-on dire, des journées qui ne diffèrent que par quelques rencontres tantôt anodines (les utilisateurs pressés du service), tantôt marquantes (l’arrivée inattendue d’une jeune nièce qui l’adore). Le spectateur se laisse prendre au jeu de savoir ce qui va advenir le lendemain. Avec une constante : ses journées sont placées sous le signe d’une sérénité constante et choisie. Sourire d’Hirayama au jour qui se lève, soin apporté à un travail par nature rébarbatif, patience pour accueillir l’imprévu (une petite fille perdue, des usagers pressés qui gênent son travail).
    Une immense bonté transparaît par cet homme au passé peut être douloureux, que certains ne remarquent même pas, ingrats inconscients qui font notre monde anonyme. Oserons-nous la colère contre cette indifférence, nous-laisserons-nous bercer par ce témoignage de simplicité heureuse ?
    Sylvain Lamotte
    Sylvain Lamotte

    7 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 décembre 2023
    Comment un film peut vous donner envie de nettoyer des chiottes à Tokyo pour le restant de vos jours ?
    Les meilleurs films de tous les temps
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