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jackflash
15 abonnés
87 critiques
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4,0
Publiée le 1 décembre 2023
Chronique de la vie ordinaire de Hirayama, un travailleur de Tokyo responsable de l'entretien des toilettes. Joie simple et bonheur du rituel quotidien. Une plongée shintoiste dans les rues de Tokyo. Un chef OP au top, une Bo nostalgique du temps des k7. Sky tree comme un clin d'œil aux arbres, au soleil et à la mer. Deux heures qu'on ne voit pas passer. Un film un rien expérimental réservé aux seuls amoureux du cinéma.
Certes Wenders arrive à donner une dimension poétique à la vie banale d'un homme declassé. Quelques événements viennent en briser la monotonie, et aussi celle du film. Mais les deux heures passent lentement et on se prend à ressentir un certain ennui.
"Perfect days", ou Tokyo vu à travers un fil rouge étonnant que je vous laisse le soin de découvrir. Du grand Wim Wenders. Beau, poétique et contemplatif. 2 heures de parcours simples de Hirayama (Koji Yakusho, prix d'interprétation masculine Cannes 2023) à travers cette ville tentaculaire.
Un très beau geste artistique, indéniablement, mais auquel je n'ai pas été particulièrement sensible, pour les raisons suivantes.
- En se cherchant entre le ton poétique qu'il souhaite se donner et l'approche quasi documentaire pour témoigner du quotidien de cet homme, le film ne propose pas une image particulièrement esthétique : la caméra n'est jamais stable, le grain est marqué pour renforcer l'aspect naturaliste et les couleurs sont peu travaillées. Le rythme étant assez lent, l'on aurait aimé se délecter d'images encore plus belles et contemplatives.
- L'acteur principal a beau être excellent et parvenir à rendre son personnage très attachant, l'on peut finir par trouver agaçante cette façon de le dépeindre ainsi, d'humeur toujours égale, heureux en toutes circonstances, se contentant de si peu, sans jamais se plaindre (tout en nettoyant la merde des autres). Ainsi le film interroge sur une certaine propension à sublimer un réel certainement peu enviable dans les faits : les tâches ingrates, à la symbolique dévalorisante, voire humiliante, ne sont jamais vraiment mises en avant; la pression, à la fois des employeurs et des utilisateurs, est à peine suggérée ou à chaque fois traitée avec la même légèreté que le reste, sans que cela impacte le personnage. Il semble clair que le film ne prétend pas être un drame social mais il eût été préférable d'injecter quelques aspérités permettant de garder un certain contact avec la réalité. L'impact émotionnel n'en aurait été que plus fort et le film aurait moins donné cette impression d'asséner ce message quelque peu moralisateur et paternaliste : "Arrêtez de vous plaindre, regardez comme l'on peut être heureux avec si peu !".
Il reste tout de même des moments d'une très belle poésie qui surgit à chaque coin de scène (spoiler: la partie de morpions à distance, le danseur dans le parc, les rêves sur fond de rayons de soleil qui filtrent à travers les feuilles des arbres... ), la découverte de toilettes toutes aussi propres et originales les unes que les autres et un beau personnage, qui se révèle inspirant.
C'est un beau film mais pas un grand film. Le 4/3 donne une petite touche surannée au film, et le tour de force c'est d'avoir réussi à faire oublier la nationalité du réalisateur, on se croirait vraiment face à un film tourné par un japonais. L'histoire n'apporte pas grand chose et si un français avait filmé la même chose en France je pense que la critique n'aurait pas été aussi tendre.
Pendant une heure, on peut suivre le quotidien ascétique d'un homme solitaire qui récure avec rigueur les toilettes de Tokyo en écoutant dans sa fourgonnette des cassettes audio de rock. Il ne lâche pas un mot et son quotidien ressemble à "Un jour sans fin". Vous l'aurez compris, j'étais au bord de jeter l'éponge! Seulement, quand sa nièce débarque dans sa vie rangée, il va enfin s'ouvrir aux autres et montrer ses fêlures. Ce film qui s'avère finalement être très poétique souffre d'un scénario trop paresseux. Il laisse néanmoins la place aux doux rêveurs mais pour ma part, j'ai trouvé assez ennuyeux le mutisme de l'acteur principal. Certains crieront au génie de Wim Wenders, d'autres y verront un récit assez simpliste.
À Tokyo le quotidien banal rythmé par les mêmes gestes d'un laveur de toilettes amoureux des arbres, des livres et de Lou Reed. Dans ce film très épuré Wim Wenders touche à quelque chose d'essentiel dans la philosophie japonaise : la beauté de l'ordinaire. On peut être seul, avoir un métier que d'autres trouveront dégradant et s'émerveiller devant les feuilles d'un branchage, devant celles d'un recueil de poèmes ou devant cette route qui zigzague entre les tours de Shibuya alors que le soleil se lève et que Lou Reed nous susurre que "C'est juste un jour parfait". Toutes ces petites choses qui font qu'une vie est belle et vaut la peine d'être vécue. Un prix d'interprétation à Cannes totalement mérité pour Koji Yakucho qui est exceptionnel : sans un seul mot (où presque) il nous émeut par sa présence fantomatique et bienveillante.
Un film lent sur le quotidien répétitif d'un nettoyeur de toilettes. C'est ennuyeux mais serein. Les gens heureux n'ont pas d'histoire et c'est bien vrai.
Une ode à la nature, au temps qui passe et à la vie tout simplement. Ce film arrête pendant 2heures nos vie remplis injustement de tout et nous offre justement rien, si ce n'est ce qui est présent en face de nous. Un acteur magistrale porte ce sentiment.
A Tokyo, un homme d’une cinquantaine d’années, Hirayama, vit seul dans une petite maison de quartier. Il se lève tôt et part sereinement travailler au nettoyage des toilettes, rutilantes, de la ville. Sa vie est réglée comme du papier musique. Il est avare de ses mots, n’a ni famille ni amis, mais sait profiter des moments de beauté que l’existence peut apporter. Le film de Wenders a une beauté formelle indéniable mais les rituels et les contemplations d’Hiramaya ont un côté répétitif qui plonge le spectateur dans un relatif ennui. Une tension apparaît quand sa nièce, en fugue vient se réfugier chez lui. On comprend que l’élégant Hiramaya, à l’allure de patricien, vient d’une famille aisée dont il s’est éloigné à cause du père mais le film n’exploite pas cette information majeure. Il exploite mieux l’attirance d’Hiramaya pour la patronne d’un bar qu’il affectionne, Mama, et livre deux très belles scènes : une chanson de Mama, magnifique, et une rencontre avec son ex-mari, mourant. Wenders avait un excellent sujet qu’il exploite mal sur le plan de la tension narrative, mais le film est formellement beau et certaines scènes valent, à elles-seules, le détour.
Un peu plus de 2 h pour un docu sur le nettoyage des chiottes de Tokyo, c'est beaucoup demander au spectateur ! Le film est amusant, l'interprétation parfaite( mais prix d'interprétation à Cannes, était ce utile?), bref un reportage d'une heure aurait fait le job. Sympathique sans plus.
La grande force de Wim Wenders c’est d’avoir réalisé avec Perfect Days un film typiquement japonais. Il a su capter le ton, l’air, la sensibilité d’un cinéma qui, depuis Ozu, mêle observation du Monde, poésie, délicatesse, relations humaines, avec une certaine forme de minimalisme.
Ici, le réalisateur allemand nous raconte la vie d’un homme qui, un jour, a décidé de couper avec son passé pour vivre chichement et travailler comme agent d’entretien dans les toilettes publiques de Tokyo. On suit cet homme dans son quotidien répétitif, dans ses activités les plus insignifiantes, du matin jusqu’au soir. Pourtant, derrière l’apparente banalité des choses du quotidien, se cache une foule de petits détails que Wenders transforme en moments de grâce. Et puis, il y a la musique, qui tient ici une place presque plus importante que les dialogues (si peu nombreux), quand notre homme, part tous les matins avec son véhicule, en écoutant ses vieilles cassettes de Lou Reed, Animals, Kinks ou Patti Smith. Wenders arrive à faire faire de ses petits moments de vie, parfois puretés méditatifs, des moments de cinéma gracieux et qui touchent directement à l’âme et au cœur. https://www.hop-blog.fr/perfect-days-film-magnifique-de-wim-wenders/
Hirayama, employé très consciencieux de l'entreprise d'entretien des toilettes publiques de Tokyo, vit modestement et trouve son plaisir dans la contemplation des arbres et des gens, dans la lecture et dans l'écoute de ses vielles cassettes audio. Il semble vivre dans un quasi mutisme, ses contacts se limitant à des salutations lointaines et à des sourires juste polis. Et puis, cet univers parfaitement réglé finit par montrer quelques failles...
L'acteur principal, Koji Yakusho, est magnifique, très belle gueule, très expressive. La modestie de son ambition (tirer plaisir de l'observation bienveillante du temps qui passe) fait presque envie jusqu'à ce que son extrême solitude devienne trop évidente au spectateur. Sa dernière scène, entre sourire à la vie et désolation est un monument. Le choix de son métier est une excellente trouvaille cinématographique, avec la visite quotidienne d'une série de sanisettes tokyoïtes, toutes originales, belles architecturalement et très fonctionnelles ; leur entretien en est valorisé à nos yeux. La solitude pesante apparaît bien sûr progressivement ; la partie de morpion jouée en quelque sorte par correspondance marque excellemment sa soif d'échanges et, par là, la douleur diffuse de sa solitude.
Une jolie leçon de vie, éloge de la recherche de la beauté dans le quotidien, mais aussi, un plaidoyer contre la solitude.
Mais la solitude ne favorise-t-elle pas la capacité de contemplation ? Il faudrait interroger des moines...
Qu'attend-on d'un film ? qu'on nous raconte une histoire et que cette histoire soit le plus proche possible d'une leçon d'humanité, d'une leçon de vie. Quel regard pouvons-nous porter sur la vie en général, sur son sens, sur les choses les plus triviales que nous faisons ou que nous faisons faire ? Qu'est-ce qui vaut la peine d'être vécu, et comment allons-nous passer les quelques années du restant de notre vie ? Voilà une série de questions auxquelles ce film fait penser. A contre-courant du libéralisme, de l'argent et de la surconsommation, la complexité dans la simplicité. Un film qui ne convient pas à tout le monde parce que beaucoup seront incapable de faire cet effort de prise de recul sur eux et sur le monde.