Walincourt est une petite commune du Cambrésis, qui ne conserve de son glorieux passé minier qu'une « harmonie », datant de la grande époque. Quand le chef de celle-ci
accepte de partir pour la Roumanie (sans pouvoir l'avouer à ses camarades) où la seule entreprise du coin délocalise sur fond d'occupation d'usine, c'est l'avenir immédiat de la fanfare qui est en jeu, à savoir la participation à un concours régional... « Jimmy », employé de cantine scolaire, qui y joue du trombone, détient peut-être la solution... Il vient en effet de faire la connaissance d'un frère qui lui est tombé de nulle part et auquel il va rendre un signalé service. « Thibaut » est un musicien célèbre, chef d'orchestre du plus récent des « Big Five » classiques américains, Cleveland, souvent invité en Europe, en particulier dans sa France natale.
Il faut accepter l'argument de départ, un peu « chevelu », sur une trame de
double adoption
– ainsi que certaines péripéties, plutôt acrobatiques sur le plan dramaturgique (cinq coscénaristes, dont le réalisateur). Ceci posé, voilà un film hexagonal qui réussit plutôt bien (une fois n'est pas coutume) dans la « comédie sociale »... à l'anglaise (avec supplément « force du destin ») ! Le vétéran Emmanuel Courcol, acteur chevronné et scénariste pour d'autres (Philippe Lioret notamment) confirme ici la bonne impression de « Un Triomphe » à la mise en scène, comme à l'écriture. On goûtera particulièrement, après
la version de Claude Lelouch (en 1981), dans « Les Uns et les Autres », le finale « Boléro »
. Casting parfait, emmené par les deux frères, alias Benjamin Lavernhe (sans surprise - Thibaut) et Pierre Lottin (étonnant transfuge de la série des nunucheries « Tuche », alias Jimmy).