Pour son trentième anniversaire il était bien normal de l’honorer en le visionnant encore une fois. Et oui cela fait déjà trente ans que le premier Terminator est sorti dans les salles obscures américaines et qui à l’époque fut une véritable révolution cinématographique. Aujourd’hui il fait figure de chef-d’œuvre culte du cinéma, adulé par les cinéphiles, la critique, les fans et considéré comme un monument de la science-fiction au cinéma. A Los Angeles en 1984, un Terminator, cyborg surgit d’un futur où les machines ont pris le pouvoir, a pour mission de trouver et d’éliminer Sarah Connor, une jeune femme dont l’enfant à naître doit sauver l’humanité. Kyle Reese, un résistant de ce lointain futur apocalyptique, débarque lui aussi en 1984 pour combattre le robot, et aider la jeune femme. On peut dire que l’année 1984 fut une glorieuse année en terme de cinéma où se sont succédés une ribambelle de films, tous devenus au fil des années des œuvres totalement cultes telles que S.O.S. Fantômes d’Ivan Reitman, Gremlins de Joe Dante, Les Griffes de la Nuit de Wes Craven, Amadeus de Milos Forman, Le Flic de Beverly Hills de Martin Brest ou encore Indiana Jones et le Temple Maudit de Steven Spielberg. Mais s’il fallait en sélectionner un, se serait sans doute Terminator de James Cameron qui est devenu à l’époque un véritable phénomène. Aujourd’hui, il semblerait que ce phénomène soit toujours intact puisque cette franchise, qui a connu des hauts et des bas, va s’agrandir d’un cinquième volet en 2015 avec Terminator : Genisys réalisé par Alan Taylor, preuve que cette saga culte du cinéma continue encore d’inspirer les studios américain car connaissant la grande popularité des deux premiers films auprès des cinéphiles et même des non-initiés. Qui n’a jamais entendu le nom de Terminator ou la réplique culte par excellence « I’ll be back » traduite chez nous par ce fameux « Je reviendrai » ? Personne à part un ermite et un enfant de cinq ans. Tous ceux qui sont nés durant la fin des années 1960 et au début des années 1970, on forcement entendu parler, lorsqu’ils étaient assez âgés pour aller s’enfermer dans les salles de cinéma, de Terminator de James Cameron. A l’époque de sa sortie, les films traitant d’un futur apocalyptique étaient très à la mode comme New York 1997 de John Carpenter, le mythique Mad Max 2 de George Miller ou Le Dernier Combat de Luc Besson, qui montraient une vision assez sombre et violente de notre futur, souvent ravagé par une guerre nucléaire mondiale. Et en reprenant cette idée, James Cameron développera autour de ceci un scénario totalement inédit pour l’époque et qui est devenu un classique du genre aujourd’hui, souvent imité mais rarement égalé, où interviennent tous ces éléments : le voyage dans le temps, les robots tueurs, un futur ravagé par une guerre entre Homme et machine, le personnage de Sarah Connor, son destin à mettre au monde le sauveur de l’humanité,… bref tout le monde connaît cette histoire qui est presque une sorte de « mythe du XXème siècle » crée par ce grand cinéaste qu’est James Cameron, une histoire qu’il a par ailleurs imaginée durant son sommeil alors qu’il était fiévreux. Et donc, James Cameron se lance dans le tournage de ce qui sera sa deuxième réalisation, la première ayant été Piranha 2 : Les Tueurs Volants film à la limite nanar renié par le réalisateur. Avec un budget de 6,4 millions de dollars, qui est avouons-le assez dérisoire, James Cameron livre un film de science-fiction révolutionnaire scénaristiquement avec les thèmes du voyage dans le temps et de la machine traquant ce qui semble être son inventeur : l’Homme. Le film se constitue de quelques scènes permettant aux spectateurs d’avoir quelques visions du futur apocalyptique d’où viennent le Terminator et le personnage de Kyle Reese, des villes à l’état de ruines, des carcasses de voitures calcinées, des crânes humains qui jonchent le sol, quelques survivants humains qui se cachent sous terre et luttent contre les machines, des lasers qui fusent dans la nuit,… bref James Cameron montrait une vision apocalyptique noire et pessimiste, où seul règne la violence, la peur et où tout espoir de victoire pour les Hommes semble avoir disparu. Mais le film ne s’intéresse pas plus que ça à ce lointain futur puisqu’il reste localisé en 1984 où nous assistons à une intense course-poursuite où les deux héros tentent d’échapper à un robot tueur implacable et déterminé à mener à bien sa mission. Le film se passe rarement le jour, le réalisateur donne la vision d’un Los Angeles noir, sale et qui semble empreint de violence, en fait si l’on enlève le côté science-fiction, Terminator a tout d’un film d’horreur où deux jeunes gens sont poursuivis par un monstre mécanique fabriqué pour éliminer ses cibles. La scène finale de l’affrontement où le robot coupé en deux qui essaie d’en finir avec sa cible, sous le son d’une musique angoissante et la peur du personnage de Linda Hamilton, fait passer le cyborg pour un monstre de film d’horreur. Ensuite nous pouvons noter que le film est très rythmé car étant une sorte de jeu de chat et la souris dans un Los Angeles très sombre, le Terminator dans le rôle du chat et Sarah Connor dans le rôle de la souris. Avec sa réalisation ultra-maîtrisée, James Cameron filme de multiples courses-poursuites, pour donner au film un ton nerveux et intense pour ne jamais lâcher le spectateur. Mais là où le film est très fort dans ses scènes d’action, cela ne peut qu’être que dans ses gunfights, très bien filmés par James Cameron avec son style « tech-noir », nom donné en hommage au night-club du film où a lieu la fusillade entre le Terminator et Kyle Reese où les deux personnages s’affrontent à coups de mitraillettes et de fusils à pompe. Mais le gunfight le plus remarquable reste sans doute celui du commissariat de police, ma scène d’action préféré du film, véritable carnage où le Terminator massacre tous les policiers : violence, intensité, exécution méthodique du robot, quelques plans en vision à la première personne où l’on voit le cyborg pointer son arme, de courtes scènes qui annoncent les FPS dans le domaine des jeux-vidéos, de petits ralentis lors des scènes d’exécutions du cyborg… bref Terminator est un vrai film d’action typique des années 1980 qui est révolutionnaire au niveau de son scénario et dans sa réalisation très bien maîtrisée et le tout rythmée par une bande-originale juste culte à souhait avec des morceaux électro-pop, la musique de générique est culte et celle où apparaît le Terminator quand il s’apprête à aller éliminer une des trois Sarah Connor est superbe et se fait souvent entendre pour maintenir le suspense. Bon il vrai que trente après sa sortie aux Etats-Unis, le film a tout de même pris un petit coup de vieux notamment dans les dialogues, les scènes de poursuites en voiture et sur les maquillages du robot, on distingue très bien les masques en silicone quand le robot se répare où quand sa chair humaine est abimée. Alors certes on ressent ces petits coups de vieux mais le film lui ne vieillit pas, et ne vieillira sans doute jamais dans l’esprit des cinéphiles, il restera toujours cette œuvre culte du cinéma, où se mêlent habilement science-fiction et action. Car si Terminator est autant resté dans les mémoires des spectateurs, c’est grâce au Terminator lui-même interprété par Arnold Schwarzenegger. A l’époque de la sortie du film, l’ex Mister Univers commençait à peine à se faire connaître, Conan le Barbare de John Milius avait déjà permis à l’acteur de se faire très remarquer, et Terminator fut donc le rôle qui permit d’installer définitivement l’acteur à Hollywood, et ce personnage de cyborg restera à jamais comme le plus grand rôle de la star au cinéma. Depuis la sortie du film, tout le monde connait l’histoire, à l’origine Schwarzie devait interpréter le héros du film tandis que Lance Henriksen partait favoris pour jouer le fameux T-800. Mais une fois que James Cameron eu rencontré Arnold Schwarzenegger, le réalisateur comprit tout de suite que c’était lui qui devait jouer le Terminator et non pas Henriksen, moins imposant et massif que Schwarzie, qui était de son côté peu enthousiaste à l’idée de tourner dans ce film. Depuis cet évènement vous connaissez la suite : Schwarzie obtenu le rôle du Terminator faisant de lui une star planétaire, Michael Biehn obtenu le rôle de Kyle Reese et Lance Henriksen celui du détective Vukovich. Et jamais Arnold Schwarzenegger n’avait été aussi bon en bad guy, l’acteur a su se fondre d’une manière bluffante dans la peau d’un robot qui parle très peu, seulement 17 répliques, sa démarche mécanique est démente, son visage reste inexpressif, il ne ressent aucune douleur, il est implacable, froid, méthodique, violent et déterminé à éliminer sa cible. En bref, personne ne peut l’arrêter. Le film repose en partie sur ses épaules et c’est grâce à lui que Terminator est resté dans les esprits des spectateurs du monde entier. Après le grand succès du film, plus de 38 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, plus de 78 millions de dollars de rapportés dans le monde et plus de trois millions de spectateurs dans les salles françaises, Arnold Schwarzenegger enchaîna avec de nombreux films, dont certains entrèrent dans l’Histoire tels Total Recall de Paul Verhoeven, Predator de John McTiernan, Last Action Hero du même John McTiernan et bien évidemment le monumental Terminator 2 : Le Jugement Dernier de James Cameron, suite du film de 1984 qui fut l’un des phénomènes des années 1990. Pour terminer, Terminator est donc un film culte, une œuvre sombre et violente qui marqua toute une génération de cinéphile et qui continue encore de passionner grâce à son scénario imparable sur le voyage dans le temps, le futur apocalyptique, la guerre contre les machines, le destin de l’enfant de Sarah Connor, la traque effectuée par le T-800 pendant tout le film,… bref James Cameron a réalisé un chef-d’œuvre aussi inoubliable que Schwarzenegger dans le rôle d’un robot tueur qui fit de lui une star mondiale. Mais ce premier Terminator n’était que le début, car sa suite, évoquer ci-dessus, fit de cette saga de science-fiction un élément phare de la SF au cinéma. « I’ll be back » !