Ce film est un véritable chef d'oeuvre ! Scénario d'une simplicité biblique, donc, mais aussi d'une efficacité redoutable et qui ne se limite pas comme on pourrait le craindre à une longue course-poursuite émaillée de fusillades au pistolet-mitrailleur. Sarah, Kyle, le professeur Silberman ou Vukovich, le flic joué par Lance Henriksen, sont autant de personnages tri-dimensionnels qui nous valent aussi des scènes d'une grande justesse psychologique. Son scénario est l'un des plus intéressants de ces dernières années: deux hommes venus du futur s'affrontent dans le présent, avec pour enjeu la survie de l'humanité pour l'un, sa destruction pour l'autre - un cyborg, programmé pour tuer une cible désignée. Ce canevas est le prétexte pour nous offrir d'éblouissantes images, d'une inoubliable brutalité, que ce soit dans le domaine des décors, des effets spéciaux et de l'action. Dès le début, Cameron nous montre ce qui reste de notre monde après une guerre nucléaire, et ça suffit pour que l'on soit d'entrée cloué dans notre fauteuil. Les nombreuses scènes d'action - courses poursuite en voiture, fusillades (je vous conseille la séquence du commissariat) - et les effets spéciaux (le squelette métallique du Terminator) sont étonnants quand on pense que le budget du film n'est que de six millions de dollars. Ajoutez à cela une tension qui ne se relâche jamais - la faute, sans doute, à une bande-son renversante, signée Brad Fiedel - et vous vous retrouvez avec un classique. Les acteurs sont parfaits: Schwarzenegger, même s'il n'a pas à jouer, est plus impressionnant qu'il ne le sera sans doute jamais, et le trop rare Michael Biehn - que l'on reverra pour notre plus grand plaisir, dans "Terminator 3" - est absolument remarquable. Même si les deux acteurs jouent dans des registres totalement opposés, leur complicité à l'écran est évidente. Mais ce qui fait tout l'attrait de ce film, c'est en fait le caractère inégal du combat qui oppose le Terminator à Kyle et Sarah. Mitraillé, écrabouillé, dynamité, le robot se relève toujours. Il paraît aussi indestructible que ses proies paraissent vulnérables et Arnie excelle à jouer cet androïde par définition impassible, programmé tel un ordinateur, incapable de pitié ou de remords. Un terrifiant sentiment d'inexorabilité traverse ce film et l'on en vient à se demander si nos deux «gibiers» humains parviendront finalement à échapper à cette machine à tuer, et surtout de quelle manière. Ajoutez à cela une bande-son envoûtante et un réalisateur de qualité et vous avez le meilleur film de science-fiction des années 80 ! Toujours un grand plaisir à regarder ce film, classique parmi les classiques, absolument incontournable dans toute vidéothèque qui se respecte.