Valeur sûre du cinéma, Cameron signe avec Terminator un film de SF de qualité qui a inspiré pas mal de métrages de série B. Si ce n’est pas le meilleur de la saga, ça reste très efficace, et c’est bien là l’essentiel.
Car en effet, Terminator n’est pas un film exceptionnel du point de vue de l’histoire. Un méchant, un gentil, une fille au milieu, tout cela sur fond de voyage dans le temps (à un stade où c’est encore compréhensible). Perso, l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard, et est un peu moins trépidante et tendue que dans la suite, néanmoins le spectacle est au rendez-vous, il y a de vrais bons morceaux de bravoure, notamment le final, et pour tout dire, Cameron maitrise son récit. C’est fluide, ça ne s’égare pas en séquences inutiles, et le plaisir de cette confrontation est là.
Le casting est bon. Bien sûr Schwarzie trouve un de ses rôles les plus fameux, même s’il sera encore meilleur en gentil dans la suite. Charismatique, robotique à souhait, il était tout trouver pour jouer ce tueur froid, impitoyable. Il fait face à une Linda Hamilton et un Michael Biehn, dont les carrières semblent aujourd’hui faibles par rapport à ce qu’ils promettaient à l’époque. De bonnes prestations de leur part, avec une Hamilton à contre-emploi par rapport à la suite, et qui parvient à s’en sortir plus qu’honorablement. A noter la présence toujours sympathique de Lance Henriksen.
Après, Cameron assure niveau réalisation. Doté d’effets spéciaux qui n’ont pas vieilli (la scène finale est toujours excellente, et le fait à l’ancienne me paraît toujours la solution la plus intelligente pour éviter le pontifiant), le métrage offre des scènes d’action prenantes, et le réalisateur démontre tout son talent pour les orchestrer. On sent qu’on n’a pas un simple réalisateur de série B derrière la caméra, et je dois dire que la légende Terminator doit beaucoup à lui, car sans sa mise en scène (l’attaque du commissariat, le final) ça ne serait pas pareil. La bande son est excellente elle aussi.
En conclusion, Terminator n’est pas un chef-d’œuvre, contrairement à sa suite, mais c’est un moment de cinéma toujours plaisant à voir. On ne s’en lasse pas, et une légende est née ! 4