Une Corse nationaliste virant à l'extrême qui meurtrit les relations.
"À son image" suit l'ascension du militantisme très radical des nationalistes corses à travers une jeune photographe, intégrée à un groupe d'amis composant ces rangs. On y observe la montée de l'extrémisme en parallèle de la dégradation des relations personnelles. Chaque personnage défend la même cause, mais avec une intensité et des méthodes différentes. Pour certains, la lutte est prioritaire, tandis que d'autres cherchent avant tout à fonder une vie stable. La protagoniste veut se battre avec son appareil photo, mais elle ne suit pas la ligne éditoriale des journaux, alors que les hommes autour d'elle se battent avec une violence croissante. Comment concilier ces deux approches ? Qui doit faire un pas en arrière pour accepter le mode de vie de l'autre ?
Tous ces thèmes sont intéressants, mais la question de fond, "Pourquoi cette volonté de nationalisme ?", est à peine évoquée, si ce n'est à travers un graffiti disant "Les colons dehors". Pourtant, c'est l'un des points centraux du contexte du film. L'actrice principale m'a laissé indifférent, et bien que le montage tente d'alterner entre des scènes de la photographe et des images d'archives, cet effort n'a pas apporté grand-chose selon moi. Les dialogues et les scènes sont inégaux : certains moments sont captivants et constructifs, tandis que d'autres paraissent inutiles et longs, notamment la partie en Yougoslavie. Celle-ci ne semble là que pour illustrer la transformation de la Corse en scène de guerre dans la dernière partie du film, mais tout ce passage long où il ne se passe rien pour ça...
J'ai beaucoup apprécié la bande sonore, notamment les chants corses, qui ajoutaient une belle touche d'authenticité. On sent que le réalisateur est lui-même de cette région, ce qui confère au film une certaine sincérité.
Ce n'est pas un chef-d'œuvre, mais le sujet, bien qu'inégalement traité, mérite d'avoir été présenté.