Jusqu'à maintenant, on pouvait se demander pourquoi un biopic sur le destin tragique de cette chanteuse n'avait pas encore été fait, surtout dans une industrie où ce genre cinématographique est en plein essor. Mais quand on voit de quelle manière est narrée l'histoire d'Amy Winehouse dans ce film, on aurait mieux fait de lire trois paragraphes sur Wikipédia pour en connaître davantage.
Back To Black est le vide absolu, affligeant d'ennui. On suit, avec le désintérêt le plus total, la vie sentimentale de la chanteuse, dans ses hauts et ses bas. Sans surprise, elle s'énamoure du premier bad boy venu, dans une séquence de bar qui empile les clichés. Le type va même jusqu'à jouer les médiums à travers sa bière… et tomber juste !
Le problème fondamental – en plus de la futilité du récit qui nous est narré, alors qu'il y avait de quoi approfondir bien plus –, c'est la personnalité même d'Amy, qui n'est pas du tout attachante. On ne sait pas pourquoi, âgée de 18 ans, elle est déjà en proie à l'alcoolo-dépendance et au tabagisme. Son caractère arrogant, rentre-dedans, donne envie de ne plus la voir à l'image.
Et c'est bien dommage. Parce qu'il n'y a rien de plus fascinant, au cinéma, que les personnages ambivalents, qui nous séduisent autant qu'ils nous répugnent. C'est à travers leurs nombreux vices que l'on retrouve les péchés humains propres aux histoires troublantes, clivantes. Dans Back To Black, tout est édulcoré et rabattu.
On salue tout de même la performance vocale de Marisa Abela, ainsi que la photographie du film qui offre parfois de beaux plans.