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Mounir Ben Moussa
94 critiques
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5,0
Publiée le 13 octobre 2024
Love story enflammée entre un homme qui n’assume pas vraiment sa masculinité et une danseuse transgenre au Pakistan, un des pays les plus conservateurs au monde . Film bouleversant sensuel tout en nuances, sur les désirs interdits, les faux semblants, les chemins escarpés d’une masculinité en souffrance , la quête de liberté. Drame noir tragique rendu coloré et vivant par la caméra de Saim Sadiq
Se passe en Inde . Le sujet la famille la norme et la transexualité. Très bien jouer et interessant de voir comment un homme peut être écartelé entre traditions et sexualité.
Une réflexion poétique sur le besoin de liberté, sur les frontières imposées par les rôles gendrés, sur la domination masculine et la façon dont elle suffoque des destins.
"Joyland" nous expose un Pakistan écrasé par le poids de la tradition et de la religion. Une société très conservatrice qui ne tolère pas la différence et les écarts. D'où l'extrême marginalité des personnages composant ce long métrage: un homosexuel refoulé, un transexuel ne trouvant pas sa place et une femme au foyer cherchant la liberté. Le cinéaste montre surtout l'hypocrisie de ce genre de société dans laquelle les apparences sont essentielles. Un drame réussi et doté d'une solide réalisation. Beaucoup de tendresse et de bienveillance dans le traitement des personnages sans oublier la dureté et le tragique d'une telle intrigue. Très bon.
Une très jolie découverte d'un cinéma que je ne connaissais pas et qui mérite plus que le détour. Les plans sont travaillés, la lumière est très belle, esthétiquement le film est vraiment réussi, et la trame paraît improbable dans ce pays, mais c'est bien mal connaître son histoire, dixit les explications du réalisateur. J'ai passé un très bon moment en immersion, happé par l'intrigue et fasciné par les images, portée par une bande son très contemporaine. C'est un film à voir, mais surtout à regarder.
Du cinéma pakistanais on ne connait pas grand chose sinon qu’il existe à Lâhore sous une forme bollywoodienne. Joyland est un drame social teinté de romance transgenre qui reçut la Queer Palm et le prix du jury Un certain regard (Cannes 2022)... et un accueil critique favorable mérité. Le film va à l’encontre des clichés occidentaux sur la société pakistanaise (république islamique), car au départ, c’est l’homme qui reste à la maison, pour s’occuper des enfants de son frère, et sa femme qui travaille. On verra que revenir à «la norme» peut avoir de terribles conséquences. Joyland ne dénonce pas seulement le patriarcat ambiant, il donne une vraie visibilité aux femmes trans, importantes dans le pays, à travers le très beau personnage de Biba, danseuse vedette. Un film sensible et très prenant.
Joyland ou le pays de la joie, est en réalité dans le film un parc d’attraction. Celui-là même où l’on va traîner pour s’amuser quand on ressent de la tristesse. Heureuse d’avoir pu découvrir ce film, par le seul fait que le jeune réalisateur soit pakistanais et qu’il s’agit d’un 1er film. Les premiers films ont souvent la maladresse de toutes les émotions qu’ils veulent véhiculer mais aussi beaucoup de fraicheur. Dans le cas de Joyland, on ne retiendra que la fraîcheur, tant le film est maitrisé, Saim Sadiq a déjà été récompensé pour un court métrage. Il est talentueux, il sait diriger ses acteurs et raconter une histoire avec de belles images. Les acteurs et actrices sont très beaux, mais aussi très bons. La jeune femme qui interprète le personnage de Biba, imprime littéralement la pellicule de sa présence très forte. Elle accapare notre regard dès qu’elle apparaît à l’écran. Le sujet sans être semble-t-il autobiographique est imprégné du parcours de vie du réalisateur, tel un film initiatique imaginé. On va suivre l’évolution d’un jeune homme doux, très beau et pas très viril, dans son couple, sa famille et le monde extérieur où il va trouver un travail. Nous connaissons si peu le Pakistan. Comment vivent les gens depuis la partition des Indes ? Aussi passer 2 heures en compagnie d’Haider et de sa famille, nous fait voyager loin de nos codes habituels et schémas de vie dans un univers très patriarcal. Le film alterne des scènes intimistes et d'autres intenses comme celles des répétitions de danses de cabaret. Il y est aussi beaucoup question de sexe et des difficultés que les protagonistes ont à le vivre. Les contraintes nous apparaissent aussi fortes finalement pour les hommes que pour les femmes. Ces dernières osent davantage prendre la parole en réaction à l’enfermement dans lequel toutes ces conventions les briment tous ou les empêchent de vivre. Le film a remporté le prix du Jury de la sélection « Un certain regard » à Cannes, et on le comprend tant il nous emporte loin des clichés sur le Pakistan qui sont les nôtres en Occident.
Cette idylle transgenre dans un Pakistan patriarcal, archaïque et ultra-conservateur, laissait augurer le pire de la tragédie misérabiliste. Piège évité très adroitement par l'écriture de personnages si fondamentalement libres qu'ils irradient la société corsetée qui les entoure jusqu'à la fissurer... Un contraste vibrant, bien servi par une esthétique soignée, qui exerce une forme de fascination sur le spectateur, emporté par cette ode libertaire qui refuse de se laisser plomber par des frustrations sociales. Courageux donc et forcément politique, le film n'abdique toutefois jamais de sa légèreté et de sa délicatesse. L'ensemble se révèle alors troublant et attachant, exotique et intrépide, exaltant et courageux, mais, comme effrayé par la radicalité de son sujet, tempère ses ardeurs par l'humour, la sensualité, un optimisme un peu artificiel qui ne permet jamais au film d'être aussi bouleversant qu'il l'ambitionne (ou qu'on l'espérait?).
Il n'y a pas de spoilers (soit indo dans BA soit dossier de presse mais apparemment si spoiler: On constate vite que les hommes sont les plus forts, mais parce qu'il y a aussi des siècles de patriarcat, car à y regarder de plus près les hommes de la maison restent composés d'un vieil handicapé, d'une caricature de virilité et d'un lâche soumis au desiderata de la maisonnée. Mais elles ne sont pas dupes. Evidemment, on est au Pakistan terre d'Islam, le spectateur occidental ne va rien voir d'érotique dans les spectacles qui sentent surtout bon l'amateurisme. Niveau artistique rien de bien folichon, on se moquerait presque s'il n'y avait les drames sous-jacents. Biba est une femme trans qui doit se battre bien plus qu'en Occident on s'en doute mais le film reste pourtant très soft sur ces combats, comme si il n'était pas question d'aller trop loin, comme une sorte d'indulgence envers la société pakistanaise où est-ce encore des clichés occidentaux ?! Le film reste sans passion pourtant, aucune étincelle sincère entre Haider/Junejo et Biba/Khan dont la relation n'est jamais très probante ce qui reste très problématique vu le sujet. Par contre magnifique Rasti Farooq en épouse et bon retour du vétéran Salmaan Peerzada en patriarche frustré. Site : Selenie.fr
Premier film pakistanais que je vois de ma vie. Super. On croit avec la bande-annonce que le sujet sont les femmes trans, mais progressivement le film dévie sur un autre sujet, un drame qui arrive à la fin.
Radiographie audacieuse du Pakistan d'ajd, à travers le portrait sensible et émouvant d’une famille écrasée par le poids du patriarcat et des traditions affectant aussi bien les hommes que les femmes. 3,25
Prix du jury Un Certain Regard et @queerpalm au dernier Festival de Cannes, ce film pakistanais aborde avec une grande sensibilité la question de l'identité sexuelle, mais pas seulement. Le film traite également de la difficulté, que l'on soit femme ou jeune homme réservé, à exister dans une société patriarcale où le poids des traditions vient empêcher toute tentative d'émancipation. Des acteurs formidables, une cinématographie impeccable (mention spéciale aux très beaux cadres). Le rôle de la femme du personnage principal est bouleversant. Énorme coup de coeur de ce début d'année.
Comme le réalisateur Saim Sadiq l'a lui même expliqué, le film, son sujet sur la trans identité, fait écho à sa propre histoire à bien des égards. Même les personnages sont parfois inspirés de sa famille. Porté par des comédiens remarquables, ce film troublant dans un pays où la société musulmane est très conservatrice est dans la mouvance actuelle des sujets souvent abordés, la question de son identité sexuelle et sa revendication. Mais Lahore au Pakistan pourrait surprendre. Pourtant, même ostracisés, les trans sont nombreux et visibles dans ce pays. Récompensé par le prix du Jury au festival de Cannes en 2022 dans la catégorie "un certain regard", "Joyland" surprend, même si parfois son ton un peu linéaire plombe la narration et son évolution dramaturgique.
Un film pakistanais dont l’interet est de montrer la société pakistanaise patriarcale de l’intérieur. Malheureusement même si ce n’est pas nul, c’est beaucoup trop lent et c’est assez vite l’ennui qui l’emporte. Difficile pour moi de comprendre les critiques hyper élogieuses…