Scénario sans queue ni tête : les scènes s'enchainement, lentement, très lentement, sans aucune logique et surtout sans aucun intérêt. Encore un film primé sur son origine et non sur son contenu.
Un très beau film avec de l'amour dedans, traitant de thèmes comme le mariage, le genre, la place des femmes, ou l'homosexualité mais toujours au travers d'un scénario parfait sans aucune longueur et finalement assez loin des clichés. Un grand film.
Difficile de dire ce qui est le plus remarquable dans ce premier film de Saim Sadiq, qui a reçu le prix du Jury, section Un certain regard, au dernier festival de Cannes.
Le script est d'abord d'une grande qualité. Embrassant un nombre important de personnages sans en négliger aucun, l'histoire nous mène par le bout du nez, sans que l'on puisse jamais deviner quelle sera sa prochaine évolution. Dans ce registre, il n'y a que Leila et ses frères qui puisse cette année rivaliser avec Joyland.
Pour un premier film, la mise en scène est bluffante d'efficacité. Travail sur le son, cadrages osés, couleurs vives et lumières directes, lents mouvements de caméra, changements de ton assumés, gros plans, plan-séquence virtuose : le réalisateur pakistanais impose un style qui lui est propre, toujours au service de ce qui est raconté. Du grand art.
L'interprétation est enfin incroyablement convaincante. Du personnage principal (Ali Juheno) à la trans (Alina Khan) en passant par tous les personnages secondaires, la distribution brille par son homogénéité et son originalité : chaque personnage brille par une personnalité bien dessinée, à l'image de la femme de Haider.
Si on ajoute à toutes ses qualités intrinsèques l'intérêt du tableau que dessine Joyland de la société pakistanaise dans son ensemble, on tient vraiment là un des tous meilleurs films de l'année 2022.
Allez-y, vous passerez du sourire aux larmes, et de la curiosité à l'émerveillement.
Joyland, premier long-métrage du pakistanais Saim Sadiq, a obtenu le prix du Jury dans la catégorie Un Certain Regard au dernier festival de Cannes. Il devrait par ailleurs représenter le Pakistan aux Oscars. Le film repose sur un schéma mélodramatique type : l’aspiration à une émancipation individuelle d’une poignée de personnages se heurte aux pressions familiales et aux normes de la société patriarcale pakistanaise. À Lahore, Haider vit avec sa femme, son père et la famille de son frère. Sans travail et sans enfant, il ne se conforme pas aux canons de la virilité et suscite la déception de ses proches qui l’incitent à trouver du travail…et de devenir père . Il va en trouver comme danseur dans la troupe d’une belle chanteuse transgenre…dont il tombe immédiatement amoureux … Dans une société pakistanaise verrouillée, le désir se dissimule : l’émancipation ne prend pas la forme d’une affirmation à la vue de tous, mais passe plutôt par l’invention de lieux à soi où rendre possible l’expression de ses désirs. À ce titre, le cabaret se présente comme un lieu autre, en rupture avec le reste du monde. Il s’oppose à l’espace domestique, et plus particulièrement à la cour intérieure du foyer familial où Haider demeure sous les ordres du patriarche, garant du bon ordre moral . Les personnages secondaires sont généralement cantonnés à des fonctions bien déterminées (le frère et le père comme incarnations d’une norme) et explicitent lourdement les tiraillements vécus par les protagonistes. Seul le personnage de Mumtaz, la femme de Haider, échappe au programme attendu : en refusant d’en faire un obstacle à l’émancipation d’Haider, le cinéaste parvient à saisir en quoi l’injonction à la virilité et l’enfermement des femmes constituent les deux faces d’une même pièce. Hommes et femmes ont besoin l’un de l’autre pour subvertir ce système : Haider permet à Mumtaz de continuer à travailler, tandis que Mumtaz couvre Haider aux yeux de sa famille et des voisins. Les prises de vues peuvent être absolument superbes avec des couleurs, des clair-obscur sublimes… des vêtements aux couleurs chatoyantes…mais le film ne m’a pas convaincu . Et je suis resté un spectateur peu impliqué agacé par le personnage de Haider et son coté d’éternel chien battu.
Haider étouffe. Sa femme, Mumtaz, aussi. Ils se sont mariés pour obéir aux injonctions patriarcales de leurs familles. Mais Haider a de plus en plus de mal à refouler son homosexualité et Mumtaz n’accepte pas de renoncer à travailler pour se replier sur son foyer. Le père d’Haider qui dirige d’une main de fer sa maisonnée exige de son fils qu’il trouve un travail et de sa fille qu’elle lui donne enfin un petit-fils. Pour se plier au diktat paternel, Haider rejoint la troupe de danseurs de Biba, une transexuelle. Leur relation deviendra de plus en plus tendre alors que Mumtaz découvre avec appréhension qu’elle est enceinte.
"Joyland" est un film qui a fait sensation à Cannes où il a reçu le prix du jury dans la section "Un certain regard" et la "Queer Palm", une distinction créée en 2010 qui a notamment consacré Carol, 120 bpm, Girl ou Portrait de la jeune fille en feu. C’était le premier film pakistanais jamais diffusé sur la Croisette. "Joyland" a été tourné au Pakistan par un réalisateur et des acteurs de ce pays, notamment Alina Khan, une actrice transgenre née en 1998, en butte à la transphobie depuis qu’elle se revendique femme. Ovationné à Cannes en mai, Joyland a bien failli ne pas sortir en salles au Pakistan. Mais le hashtag #ReleaseJoyland a fait ployer les autorités qui en ont finalement autorisé la sortie. "Joyland" représentera le Pakistan à la prochaine édition des Oscars et figure sur la shortlist des quinze films retenus le 21 décembre dernier (avec "Saint Omer" pour la France, "Corsage" pour l’Autriche ou "Close" pour la Belgique).
Mais "Joyland" ne se résume pas aux débats politiques qu’il a suscités. C’est aussi un film intelligent et sensible. Il aurait pu se focaliser sur l’histoire d’amour qui lentement se tisse entre Haider et Biba. L’affiche ne retient qu’elle et la plupart des critiques font de même. Pourtant, au risque de lester la barque et d’allonger le film de trente minutes (il dure 2h06), Saim Sadiq entend maintenir la part égale entre les dilemmes de Haider et ceux de Mumtaz. Ce parti est scénaristiquement périlleux. Mais il fait sens. Car il montre deux facettes du patriarcat : celui qui étouffe les hommes assignés à une irréprochable virilité et celle qui emprisonne les femmes condamnées à veiller au bon ordre du foyer et à l’éducation des enfants.
Excellent film. Plusieurs thèmes sont abordés avec réalisme, intelligence, finesse et sensibilité. Dans la société pakistanaise d'aujourd'hui une histoire d'amour exceptionnelle nous est montrée. Le titre du film ne représente pas la réalité de ce drame concernant la liberté des femmes, le patriarcat, le genre. Mais il représente la force des principaux personnages à se réaliser malgré les obstacles. À voir. Peut-être le meilleur film de l'année dernière.
Film pakistanais qui dénonce le poids du patriarcat et donne un exemple de ce à quoi cela mène d'empêcher les femmes de travailler. La tromperie avec le transgenre aurait pu se faire avec une femme, l'aspect Queer n'est finalement pas central dans le film. Un beau père avec ses 2 fils, les femmes de chacun et les enfants de l'un des couples vivent tous ensemble dans une maison. Cela fonctionne sur la solidarité et l'entraide familiale. Le jour où Haider trouve un travail, sa femme doit alors arrêter le sien afin de s'occuper du beau père. Et tout bascule. Tout d'abord parce que le mariage arrangé entre les deux protagonistes avait pour condition que la femme travaille et ensuite parce que le travail de l'homme est d'être danseur dans un cabaret erotique et il se découvre une attirance pour la transgenre qu'il a pour boss. Des non dits, une absence de l'homme va alors apparaître et cela sera très mal vécu par sa femme. Intéressant.
Ne vous fiez pas au titre, le film n'est pas franchement joyeux, tant la petite bourgeoisie patriarcale de Lahore qu'il dépeint est dure à tous ceux qui sortent du moule - pas simple d'être homo dans cette société -. Toutes celles aussi, car la condition des femmes, surtout considérées pour leur capacité à mettre des garçons au monde, n'est guère réjouissante (la manière dont la vieille voisine obligée de découcher est traitée par son fils est terrible). Cette chronique d'une vie familiale où s'accumulent les frustrations m'a paru subtile et intéressante. Le film est également construit comme une tragédie grecque, qui démarre de manière plutôt légère, avec notamment des scènes de danse de cabaret qui apportent des respirations bienvenues, une drôle de relation amoureuse qui se noue, mais dont l'impossibilité apparaît rapidement, et des personnages qui prennent progressivement de l'épaisseur et de l'humanité (notamment la belle-soeur). Bref, un film original qui vaut le détour tant pour sa dimension "exotique" (je crois n'avoir jamais vu de film pakistanais jusqu'ici) que pour son scénario.
La bande annonce nous vend une relation entre un homme et une personne transgenre : ce n’est qu’une petite partie du scénario qui a son importance certes mais ce n’est pas l’essentiel .
C'est un voyage beaucoup plus profond qui nous est proposé.
Un scénario au cordeau associé à une mise en scène et une image magnifiques .
C’est le genre de film qui continue de remuer bien après l’avoir vu : superbe !
Ai vu "Joyland" premier film du réalisateur pakistanais Saim Sadiq qui a reçu le Prix du Jury Selection "Un certain regard" et la Queer Palm au dernier Festival de Cannes 2022. Les films pakistanais sont très rares et celui-ci est une pépite au niveau mise en scène, scénario et interprétation. Saim Sadiq a écrit un scénario absolument tenu, tout en nuance et qui laisse aux personnages le temps de se poser et d'évoluer. Très loin du mélo et du film Bollywood, "Joyland" est un film de société qui nous raconte la vie de Haider et de sa femme qui vivent sous le même toit que le patriarche et le reste de la famille. Haider sans emploi depuis longtemps, c'est sa femme qui travaille, est engagé comme danseur (ce qu'il n'est pas vraiment) dans un cabaret où règne Madame Biba. Cet emploi inattendu et ubuesque va changer la vie de cet homme qui enfant jouait le rôle de Juliette dans "Roméo et Juliette". Aucune scène n'est gratuite et renvoie immanquablement à une autre qui lui répond où la complète. C'est magnifiquement construit. Saim Sadiq est aussi un metteur en scène avisé, qui sait construire un cadre, manie le non-dit et l'ellipse à la perfection. La lumière est sublime. Le réalisateur sait filmer la chair sous toutes ses formes qui est le thème principal de ce film. Beaucoup de pudeur et la caméra reste toujours à la bonne distance des corps. Sans jamais appuyer évidemment ce long métrage nous parle aussi du poids du patriarcat, de la société, du quand dira-t-on, des apparences à sauvegarder avant tout. Le film prend une direction tout à fait inattendue où les rôles secondaires deviennent capitaux, dans sa deuxième partie. La direction d'acteurs est superlative et quel bonheur que de découvrir la subtilité de jeu, de regards, de maladresse corporelle de Ali Junejo (Haider) qui envoute les spectateurs. Un vraie découverte inattendue et ce sont les critiques unanimes du Masque et la Plume qui m'ont fait aller voir ce film aujourd'hui. La nouvelle année cinématographique commence très bien.
Regard sur le Pakistan d'aujourd'hui, film superbe, qui confronte les traditions patriarcales, la condition à la fois des femmes sous tutelle et des hommes qui ne correspondent pas aux schémas de la virilité. À la fois esthétique et politique, ce film nous montre une société fracturée entre désir et poids des traditions.
J'ai beaucoup aimé ce film qui m'a fait découvrir le Pakistan, et la vie difficile de ces personnages très attachants. beaucoup de nuances dans la psychologie des personnages, une belle musique. le film est lent mais cela est voulu je pense. Le réalisateur et les acteurs ( trices) sont très courageux ( ses) d'avoir tourné au Pakistan ce film qui est une ode à la liberté bravo!