Disons que d'emblée, Sur la branche est le genre de longs-métrages que l'on rêverait d'aimer davantage, parce qu'il contient une bonne dose de fantaisie, d'absurde et de laisser-aller, bref, de liberté, que l'on ne trouve pas si souvent au cinéma. Donc, oui, le film suscite un certain attachement, pour ses personnages sensibles, en particulier, que des porcelaines fêlées, handicapés d'une façon où d'une autre, pour trouver leur place dans la société. Mais en contrepartie, le fil narratif du film est bien trop lâche, racontant des débuts d'histoire, d'amour, d'amitié, de travail, sans qu'aucune d'entre elles ne connaisse d'épanouissement, et encore moins d'issue. Le récit mérite quelques sourires et attendrissements mais tourne quand même assez vite à vide, en dépit d'une mise en scène qui ne manque vraiment pas d'élégance. Faute de consistance, il est conseillé de se rabattre sur l'interprétation, avec au premier chef celle de Daphne Patakia, qui saisit parfaitement l'occasion de montrer une palette de jeu étendue, entre l'euphorie et l'abattement. En revanche, les autres comédiens sont servis en deçà de leur potentiel, à commencer par Benoît Poevoorde et en poursuivant par Raphaël Quenard, lequel n'a cependant pas besoin de plus d'une scène pour imposer sa singularité, et surtout Agnès Jaoui.