"Le tennis, c'est comme une relation."
Nouveau film signé par Luca Guadagnino (Call me By Your Name, Suspiria, Bones and All), ce «Challengers» s'avère finalement une chouette petite surprise à mes yeux, surtout au vu de sa bande-annonce, qui m'avait vraiment moyennement emballé.
Une œuvre pop et assez dynamique, dressant un parallèle constant et évident entre le tennis et les relations humaines, entre la compétition et les sentiments.
Ou comment un trio amoureux (2 garçons et 1 fille, tous spécialistes de la balle jaune), d'abord uni, va finir par se fracturer et aboutir à deux camps qui se font face, sur le court de tennis comme en-dehors, dont un duo d'amis inséparables devenus adversaires avec le temps.
Filmant les corps (entrelacés et/ou en plein effort) et les désirs (sexuels comme sportifs), ce drame romantico-sportif marche principalement pour deux raisons : son trio principal (Zendaya, Mike Faist et Josh O'Connor), follement charismatique et manipulateur, et en alchimie totale ; sa réalisation virtuose lors des matchs (jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais vécu le tennis au cinéma de manière aussi immersive et intense. Du grand art !), et de ce final symbolisant la fusion du feu et de la glace.
L'histoire quant à elle reste finalement assez classique dans les thématiques qu'elle aborde, mais le fait de jouer avec les différentes temporalités permet d'exploiter ce canevas connu de manière un peu différente et rendre l'ensemble un peu plus prenant à suivre, même si on pourrait lui reprocher d'être étirée artificiellement pour ce qu'elle a à nous raconter (ce que j'ai pu ressentir lors de sa 2e heure, un peu plus redondante).
Film à la mise en scène très stylisée, à laquelle on peut accrocher ou non (le choix de mettre des morceaux de musiques très bruyants lors de certaines scènes plutôt intimistes viennent amoindrir l'impact de ces moments-là, ce qui est dommage), «Challengers» nous parle d'amitié, d'amour, de jalousie, de stratégie, de dépassement de soi et d'objectifs, et nous démontre, dans ses dernières images, que ce qui compte finalement, ce n'est pas de gagner, mais de jouer.
Un bon moment de cinéma.
P.S. : d'un point de vue scénaristique, je recommanderai plutôt un autre film où l'on tâte également de la raquette et des sentiments : «Match Point» de Woody Allen, plus cruel et plus abouti à mes yeux.