Deux idées et un vide sidérant.
Le problème c’est que les deux idées en question se situent au tout début du générique… du début et l’autre à la toute fin du générique… de fin. Quant au néant, au vide, au trou noir – vous appellerez ça comme bon vous semble -, ce sont les 95 minutes de film ! Et en plus, les deux soupçons d’idées n’ont rien à voir avec les Tuche… donc le sujet de la comédie de Jean-Paul Rouve. Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff et Cathy est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise, qui n’est pas prête d’oublier leur séjour ! On a le vertige devant tant de nullité.
On se contentera de dire que les 11 millions de budget du n° de visa 160809 n’ont pas été utilisés à très bon escient – comme on dit en Arménie -. Ça, c’est la version aimable. Mais pour dire la vérité, on frise l’insulte envers un Art qui se nomme le Cinéma. Olivier Baroux avait réalisé les 4 premiers opus de la saga de la frite et du mauvais goût, le dossier de presse nous révèle qu’avec le producteur il y eu un désaccord financier et… artistique (???) – il est des mots décidément trop souvent galvaudés ! -. C’est donc Rouve lui-même qui s’y est collé. Côté réalisation, rien à dire, vraiment rien, mais que c’est lent, que c’est mou, les effets – qui se veulent comiques – sont appuyés, répétés, voire expliqués au cas - pas si improbable – où les spectateurs des Tuche soient aussi bas de plafond qu’eux. Du lourd, du vulgaire à foison qui noie le peu de gags qui auraient pu fonctionner avec un peu plus de rigueur. Car oui ! Le comique exige de la rigueur à tous les niveaux, dans l’écriture, la mise en scène et le montage. Ou alors, c’est ça le « comique » des Tuche : pas de complexe et surtout ne jamais chercher le juste niveau dans la bêtise.
L’autre grande incompréhension, c’est le casting. Comment des acteurs et actrices de la qualité de Jean-Paul Rouve, - bon, lui, il n’a même pas d’excuse il a écrit et réalisé ce nanar XXL -, Isabelle Nanty, Pierre Lottin, Caire Nadeau, Sarah Stern, Théo Fernandez acceptent encore de se fourvoyer dans une pareille forfaiture ? Pour faire bon poids – et pourtant, dans le genre pesant, c’est un record -, on a exhumé Bernard Ménez en roi des english et dont le non-accent britannique fait pitié. La tentative d’humour absurde insufflé par Jean-Paul Rouve dans la saga fait flop. Les frites sont de moins en moins croustillantes, la bière est éventée, les Tuche tournent en rond à vous en filer la nausée. Désolant, consternant… les mots me manquent.