Biopic, drame, érotique, révélateur d'une époque censée être lointaine et pourtant, cette 1h45 sur les coulisses de tournage d'un film culte, pour son cast, son réal, mais malheureusement pour une scène qui, d'une durée certes courte, sera celle qui fera passée l'âme de Maria Schneider du côté obscur. Un récit révélateur d'une époque ou les femmes n'étaient que des objets, simples fantasmes d'une gente masculine croyant en son plein pouvoir d'attraction, plein pouvoir de conquête. Une jeune femme n'ayant voulu qu'une, chose, devenir actrice tel son rêve de jeunesse et un jour, percée avec les plus grands. Mais sa route là conduit sur celle d'un cinéaste qui, dans son envie insaisissable de réalisme qui, tel Mel Gibson, voulait quasiment provoquer le dégoût et la peur aussi bien pour la presse que pour ses futurs spectateurs. Anamaria Vartolomei incarne donc cette femme ainsi que toute les autres qui, après elle, seront les victimes collatérales d'un système patriarcale instaurant sa loi. Un jeu percutant qui soufra quand même de bien des longueurs et c'est peu dire, aucun fond sonore, pas même une mélodie accompagnant un temps soit peu cette vérité. Matt Dillon en incarnation du légendaire Marlon Brando qui, de cette seule scène également, se verra lui aussi en victime involontaire de cette vision, victime car sur demande, il sera transformer en machine perverse, de l'autre il cultivera la réputation des acteurs puissants. Matt le déclara même dans Quotidien : "En tant qu'acteur, nous avons tous été en quelques sorte victime des réalisateurs car il nous ont changer en "prédateur", aujourd'hui évidement je le regrette". Une phrase qui en dit long et donne tous son sens. Un récit globalement d'une simplicité enfantine, relation professionnelles compliquer, familiale encore plus, une romance d'abords charnelle puis déchirée, le principal point faible ici reste les longueurs, le jeu lui est aussi bien percutant que banal suivant les instants. Enfin et bien sûr, Giuseppe Maggio en cinéaste tombeur, Bernardo Bertolucci se voulait visionnaire et obsédé du réalisme, devenant l'ennemi n°1 de Maria sur une seule scène dont il ne lui aura
glisser que ces seuls mots : "Je veux plus d'intensité, laisse toi portée par la scène". L'équipe, les spectateurs et la presse seront ainsi témoin du premier viol filmé pour un tournage, un viol qui devait être une scène simulée, seuls 2 hommes seront au courant de l'enjeu
. Message fort, morale puissante mais beaucoup de vide, la dernière scène sera géniale pour sa conclusion.