Panic Room est, comme souvent avec David Fincher, un film réussi. Pas forcément le chef-d’œuvre du suspens parfois défendu, mais clairement un film élégant, réussi, divertissant, bref, maitrisé.
Le casting est très bon. Kristen Stewart, honneur aux plus jeunes, se débrouille bien, et dénote un talent d’actrice certains, qu’on apprécie ou non ses rôles. Elle est aux côtés d’une Jodie Foster très naturelle dans son jeu, très juste, laquelle trouve un bon rôle, dans un genre qu’elle affectionne bien en plus. En face de ce duo, un groupe de méchant bien composé. Whitaker est toujours top, et il défend ici un personnage intéressant mais dont on aurait aimé éventuellement pouvoir avoir plus de dégrossissement. C’est le personnage le plus complexe du trio, il aurait mérité un traitement plus approfondi. Pour le reste, Jared Leto et Yoakam terminent le trio, avec solidité, et Patrick Bauchau nous offre une apparition, discrète, mais toujours bienvenue.
Un bon casting donc, au service d’une histoire bien menée. Si la fin un peu abrupte et un peu grandiloquente par rapport au reste pourra un peu décevoir, néanmoins le reste du film est efficace. Rythme soutenu, huis-clos maitrisé, rebondissement nombreux et départ rapide, Panic Room fonctionne sans difficulté sur une machine bien huilée. Quelques aspects attendus dans le genre, quelques petites facilités scénaristiques, mais vraiment rien de méchant, et le résultat est à la fois intelligent et divertissant. Ce n’est pas si fréquent que cela, et ça mérite donc d’être signalé.
Quant à la forme, c’est évidemment là que Fincher est au meilleur, puisque ça reste un esthète. Plan-séquence très « Dario Argento » dans l’esprit, ambiance finement travaillée, effets de style tout en maitrise et en intelligence, le tout servi par une musique d’Howard Shore simple mais bien intégrée au film, Panic Room est un film classieux et élégant avec beaucoup de sobriété. Il saura plaire aux amateurs de classicisme, mais de classicisme dans le bon sens du terme.
Pour ma part, Panic Room reste un des incontournables du suspens moderne, même si ce n’est pas forcément l’expression sommitale du genre. C’est le genre de film avec peu d’aspérité, et qui sans renouveler le cinéma parvient tout de suite à maintenir l’attention. 4