Jusqu'à maintenant, j'ai aimé tous les films de Fincher que j'ai vu, peut-être un peu moins The Game (même si c'est pas mal). Du coup, je lance Panic Room sans appréhension particulière, m'attendant à aimer le film, et heureusement je n'ai pas été déçu.
Bon on va commencer par ce qui fâche, les personnages. Faut avouer que la mère célibataire qui emménage avec sa fille après avoir quitté son mari, on tombe bien dans le clicheton de service du film hollywoodien moyen. Non parce que bon, la relation entre les deux, j'en ai un peu rien à foutre, ce n'est clairement pas l'intérêt du film. Et ça tombe bien parce qu'il ne met pas l'accent là-dessus.
En effet, après avoir assez simplement planté le décor, le film commence vraiment et ma foi, je n'ai pas grand chose à redire dessus, c'est efficace. D'abord parce que, bien que le film soit une commande, Fincher n'a pas perdu son sens de la mise en scène en route, je l'ai trouvée plus inspirée que dans The Game (ça n'engage que moi). Alors j'avais un peu peur qu'il en fasse trop avec son joujou numérique, qu'il s'amuse trop à faire le mariole avec ses travellings qui font passer la caméra n'importe où, mais bon, c'est presque expédié dans le début du film, et à l'exception d'une explosion numérique toute moche, c'est pas si désagréable que ça. Je dirai même mieux, ça lui permet de faire de très belles choses. J'aime bien le plan au début du film, quand les cambrioleurs arrivent, on reste toujours à l'intérieur de la maison, on est déjà enfermé, en train de regarder les mecs essayer d'entrer, alors que la panic room n'est pas encore entrée en scène.
Pour le reste, j'ai trouvé ça assez inspiré dans la manière de relancer l'intrigue quand une situation semble bouchée, d'habitude on aurait eu droit à des ficelles trop grosses, mais là je trouve que ça passe bien, il n'y a pas de moment où je me suis dit que c'était trop, que ça allait trop loin, que je n'y croyais plus. Le film parvient à être tendu jusqu'à la fin, sans grosse baisse de rythme, tout en nous épargnant quelques clichés sur les personnages et en restant assez vraisemblable pour ne pas perdre l'intérêt du spectateur. Franchement c'est pas mal.
Parce que pour en revenir aux personnages, à un moment, j'ai eu peur de la psychologie trop lourde du côté des méchants, et le coup de la famille recomposée unie dans l'effort et qui se rabiboche à la fin (je déteste ça). Quand un personnage intervient je me suis dit "ah merde, ça va en finir en niaiserie cette histoire", mais finalement non. Tant mieux.
Bon après je ne dis pas que tout est parfait, vers la fin l'ensemble devient plus convenu que le reste, et si on commence à chercher la petite bête on va vite découvrir qu'il y a des problèmes. Mais bon, heureusement, pour une fois qu'on a pas un tâcheron derrière la caméra, il a assez d'intelligence et de talent pour faire monter la sauce.