Derniers Avis sur La Conférence

Bonjour tout le monde,

Ce film , glaçant, retrace méticuleusement la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942 et qui a permis de planifier la mise en place de la solution finale de la " question" juive en Europe à l' époque du troisième reich allemand.

" Le ventre est encore fécond d' où a surgi la bête immonde" de Bertholt Bretch( une réplique dans l':épilogue de la pièce : La résistible ascension d' Arturo Ui).

Au fil de cette conférence, tout est structuré, strict, distancié, pour " traiter " définitivement le " problème" juif en prodiguant aux bons aryens l' espace vital germanique face aux dangers identifiés par le parti national socialiste des travailleurs allemands dont la " lumière" glauque est son führer un certain Adolf Hitler.

Voici une œuvre cinématographique précise, quasiment documentaire, sur le plus grand crime de masse programmé par les nazis.........

Les caméras filment les visages et les mots qui enfantent l' horreur absolue, à savoir la Shoad.Cela se déroule de manière fort courtoise autour de trois tables en U dans un petit château proche du lac de Wannsee .......La monstruosité policée se niche dans le banal, la distanciation et une vision abrupte du monde aryen , "race " des seigneurs selon les idéologies cosmiques et millénaristes du délire rationnel du nazisme.

" Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître, et c ' est dans ce clair obscur que surgissent les monstres........"
( Antonio Gramsci).


Ce film bouleverse nos idées reçues sur cette conférence immensément inique, cynique et technique à la lumière des récents travaux d ' historiens du " monde ' du nazisme et nous fait réfléchir sur '" la bête immonde " toujours là.........

" Je est un autre ".
( Artur Rimbaud).

Le silence des pantoufles colorées surgit aussi effrayant que le bruit des bottes cirées..........

L' un des messages pertinent et percutant de ce film sobre, clinique, froid,lucide et sans fard nous conduit à penser de maîtriser en chacun de nous la négation de l ' altérité et de museler la volonté de toute puissance sur autrui et de ne jamais est fasciné par quelque guide ou leader que se soit...........
Ici , rien d' illustratif, ni d' inutile ce qui met en valeur cette mise en image authentique.

"Soyons lucides et avertis, car le pire est toujours plausible ou possible" semble être le maître message de ce film fulgurant .
Qu' aurais - je fait ou pensé à cette époque cauchemardesque ? Et , vous ?

Bien à vous.

Gérard Michel

Absolument glaçante, cette conférence est une véritable banalisation du mal...ou "comment régler la question juive comme on décide de régler le problème de ses ordures ménagères, entre champagne et petits fours".
Même si certains personnages affichent un semblant de remords mal placé, la majorité d'entre eux sont exécrables, la palme revenant sur la forme à celui interprété par Jakob Diehl (qui ne doit certainement sourire que lorsqu'il se coince le doigt dans une porte) et sur le fond au représentant du gouvernement général de Pologne dont le seul soucis n'est pas de comment se débarrasser des juifs mais uniquement d'en être débarrassé en priorité (et qui n'en demordra pas tout au long du film).
Une belle brochette de monstres, persuadés d'être dans leur bon droit et qui vont, quasiment 2h durant et en huis clos, décider du sort de millions d'êtres humains avant de continuer, tranquillement, à vaquer à leurs occupations.
Même si sur le plan historique cette conférence n'est pas aussi centrale que cela sur la genèse de la solution finale, le film de Matti Geschonneck retranscrit l'essentiel, à savoir l'implacable inhumanité du régime nazi.

Très intéressant, et glacial.
Parce que "La conférence" devrait être vue par le plus de monde possible.
Cela ouvrirait peut-être les yeux à certains.

Et inciterait les gens à réfléchir sur une période effroyable, qui ne demande qu'à revenir...

Huis clos glaçant sur la 'validation' de la solution finale par les autorités Allemandes.
Le film est froid , on se demande toujours si un des participants n'aura pas un éclair de lucidité.
Une journée pour décider du sort de millions de personnes.

Les acteurs sont excellents même si Jakob Diehl se détache vraiment du lot.
Chapeau pour les costumes également.

4/5

Nous sommes donc spectateurs d'une conférence entre les hauts responsable du Reich pour trouver une solution finale sur les juifs de l'Europe. Durant le film nous verrons des personnes débattre comment il fait mettre en marche cette solution.
Dans une distribution 100% allemandes

Froid, épuré, macabre et efficace. Ce film ne laisse pas indifférent. Sa réalisation très classique équilibre son propos vertigineux.

Tourné pendant le confinement, sans répétition, le film endosse la froideur d'un documentaire clinique, cynique, qui colle bien à ce qu'a pu être cette conférence de Wansee. Dans des décors réalistes, Heyrich fait entériner aux caciques du régime une solution finale qui s'étendra sur tout le III Reich.
Le film parait bavard, et cependant il dure autant que la conférence réelle, dont existe un PV "corrigé". C’est-à-dire le peu de temps que dura cette "rencontre" face à l'énormité de la décision dont on discutait avec le même détachement que s'il fallait choisir un fournisseur de tenues de travail, chacun tirant la couverture à soi pour être livré en premier!
On ressort avec un sentiment d'universalité d'évocation de ces circonstances durant lesquelles un régime autoritaire, à un moment particulier de l'histoire, peut faire avaler les décisions les plus sauvages, et avec un mécanisme d'auto censure violent qui empêche les individus de reprendre un peu d'humanité, tout simplement pour ne pas perdre le pouvoir… ou la vie.
Toute comparaison avec des régimes en place en 2023 serait le fait du hasard ou pure coïncidence.
cinéma débat - décembre 2023

La Conférence, c'est celle de Wannsee, bourgade située en périphérie de Berlin. Nous sommes le 20 janvier 1942. Dans une splendide villa, Reinhard Heydrich a convoqué de hauts responsables du Troisième Reich En moins de deux heures, cette réunion va sceller le destin de millions de personnes, en dévoilant les futurs plans pour l'extermination programmée de façon industrielle des juifs d'Europe. Autrement dit, régler la question juive en organisant la solution finale.
D'emblée, ce film historique plonge le spectateur dans le vif du sujet. Pas de voix off, pas de musique. Tous les protagonistes restent sur le lieu de l'action, et tout se concentre sur ce qui se dit.
Tous les acteurs sont convaincants, dans leurs comportements ou dans leurs prises de paroles. Devisant d'un ton badin, ou se vantant des massacres qu'ils ont perpétrés, Ils nous envoient en pleine figure, mais avec justesse, l'atrocité des propos échangés.
La dernière partie, dans laquelle Eichmann, le secrétaire appliqué et concis d'Heydrich, ayant réponse à toute interrogation, dévoile la logistique du plan de mort industrielle, est terrifiante.
La Conférence est un film qu'il faut voir à tout prix. Courageusement réalisé et interprété par des allemands, il apporte un devoir de mémoire contre l'oubli. Effrayant mais essentiel.

Un huit-clos un peu trop bavard mais essentiel et terrifiant qui retrace avec une froideur clinique la genèse de « la solution finale » nazie.

Sans doute pas un grand moment de cinéma mais plutôt un compte-rendu historique aussi fidèle que possible : planifier un génocide n'est pas difficile quand les esprits ont été bien préparés par une propagande adaptée et que la société a perdu tout sens de l'humanité.

La conférence de Wannsee, dans la banlieue proche de Berlin, implique une bonne quinzaine de hauts fonctionnaires nazis pour débattre de la solution finale.
Tout ça avec un sérieux ponctué d’ironie ou de frustration feutrées pour chacun des débatteurs. Une réunion parmi tant d’autres, professionnelle, banale, quoi.
Il ne faut pas croire, il ne suffit pas de balancer une idée, il faut qu’elle soit réalisable. Ça demande toute une organisation comme la logistique ; trouver des camps prédisposés pour aménager des structures comme les fours ; de prévoir des rotations et d’employer à bon escient le Ziklon B.
Y en a même un qui s’est échiné à élaborer une estimation chiffrée ; de mémoire : spoiler: à raison de 932 juifs exécutés par jour durant 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, il est possible d’atteindre l’objectif de 11 millions de juifs exécutés sur 488 jours !


Le metteur en scène Matti Geschonneck me donne la sensation de suivre une réunion en temps réel. Je ne suis pas invité à la table, je suis en retrait, engoncé sur une chaise, en observateur privilégié avec pour consigne ne pas réagir.
Et en effet, engoncé dans mon fauteuil face à ce film, je ne réagis pas, je reste interdit devant autant d’horreur verbale débitée.

Sachez que ce n’est pas vraiment un film de mise scène, seuls les propos tenus permettent d’oublier une mise scène quasiment statique. Comme je l’écris souvent au sujet des adaptations théâtrales, si les dialogues sont généreusement bien écrits, brillamment bétonnés, la mise en scène m’est accessoire.
Là, ce n’est pas une adaptation théâtrale, toutefois, les lignes de dialogues débitées par les comédiens sont glaçantes… d’intérêt !
Ainsi, durant un peu plus d’une heure trente, j’assiste à des échanges courtois qui ont pour objectif d’acter la solution finale.

Matti Geschonneck réalise un récit sec, dispensé de musique, d’intrigues extérieures. Son film se focalise que sur cet ordre du jour où est enfermée une petite quinzaine de nazis.
Je peux comprendre que ça peut paraître fastidieux, en ce qui me concerne ça fonctionne bien.
Un challenge plutôt réussi et quelque part audacieux dans sa forme.

Glacial et sobre, La Conférence montre l'envers de ce qu'a été le plus grand génocide de l'histoire. Loin de vouloir dépeindre les dignitaires nazis comme des monstres, le réalisateur fait au contraire la preuve de l'aspect méthodique, froid et réfléchi qu'a été la "solution finale", se réduisant à une problématique de logistique et de praticité. Le visionnage n'est pas simple, et bien qu'il y ait très peu d'action, il y règne une tension et une nervososité folles. Les acteurs sont tous impériaux, et la mise en scène est terriblement efficace. On peine par moments à s'y retrouver entre tous les personnages, mais on parvient aisément à se raccrocher à l'histoire et à saisir les divergences qui émergent au cours de ces échange. Un film impérial, et qui mérite d'être vu et analysé.

Le processus génocidaire horrifique se décidera dans cette conférence, en janvier 1942.
L'horreur est dans l'aplomb de ces nazis, leurs sourires, leurs propos sur les parasites qui prospèrent...
Le postulat de base n'est jamais contesté, puisque le Führer l'assène : "C'est un devoir d'hygiène ethnique. Ce sont des agents pathogènes." Tout le reste n'est que techniques et méthodes pour réussir l'extermination en si grand nombre.
Certains moments sont passionnants car ils nous donnent l'espoir d'une humanité minimale, mais en vain : ce qui est inhumain c'est de traumatiser les soldats allemands - et d'éviter qu'ils deviennent cruels; ce qui est inhumain serait de considérer les demi-juifs (les sangs-mêlés) comme des juifs.
Et puis le problème c'est le nombre incalculable de fosses communes à creuser --> gazage au lieu d'exécution...
La mission est une chance donnée à leur génération : absolument édifiant, ce film pourrait remplacer les livres d'histoire!

Un film terrifiant qui rappelle à quel point l horreur pouvait être banalisée sous le nazisme. Voir des hommes être capable de discuter de l anéantissement d onze millions d êtres humains le matin et de la réforme de la poste l après midi fait froid dans le dos. Le film montre aussi la dangerosité Ue peut avoir le relativisme car dans ses joutes oratoires certains pourraient passer pour des modérés comparé aux autres alors que leur propos sont ignobles. Les dialogues du film sont glaçants, les acteurs participent à l excellente caractérisation de chaque personnage. La mise en scène très sobre est brillante et évite de faire basculer le film dans le théâtre filmé. Un film à la fois intelligent et nécessaire.

Un film absolument glaçant, mais vraiment passionnant du début a la fin, sur la conférence nazie présidée par reynard heydrich en 1942, pour organiser et planifier la solution finale, dans le but d’exterminer tous les juifs d’europe.
On a l’impression d’assister a une réunion organisée par une multinationale ou des cadres supérieurs argumentent pour trouver les meilleures solutions pour le bien de l’entreprise, alors qu’en fait il s’agit d’organiser l’extermination de 11 millions de juifs.
Ce huis clos, sans musique qui se passe quasiment intégralement dans la même pièce, aurait pu être fastidieux, mais malgré l’horreur du sujet, la mise en scène virtuose parvient a capter notre attention, durant tout le film, sans une seconde d’ennui.