4,0
Publiée le 1 novembre 2022
« La Côte d’Azur est une région très triste. Les très riches s’y ennuient ; les riches font semblant d’être très riches ; et tous les autres crèvent de jalousie »
Adrien (Pierre Niney) est un ancien danseur professionnel devenu gigolo après un accident de moto. Il vit dans une luxueuse villa près de Nice aux crochets de Martha (Isabelle Adjani), une immense actrice de cinéma et de théâtre sur le retour.
Margot (Marine Vacth) est une entraîneuse qui cherche désespérément à sortir de son état grâce aux hommes qu’elle séduit et qu’elle arnaque. Dans son collimateur : Simon (François Cluzet), un riche promoteur immobilier.

Le cinéma de Nicolas Bedos est décidément toujours aussi réjouissant. Après "Monsieur et Madame Adelman", après "La Belle Époque" et sans parler du troisième "OSS117", un impersonnel film de commande, le voici au sommet de son talent avec un film d’un romantisme échevelé, d’une drôlerie acide, d’un machiavélisme diabolique et d’une folle énergie.

Il est servi par un quatuor d’acteurs magistral. Pierre Niney est un elfe toujours aussi séduisant ; François Cluzet n’a jamais été aussi solide ; mais ce sont les deux héroïnes qui surprennent et enthousiasment. Isabelle Adjani a le culot de s’auto-parodier en diva hystérique et cougar, rongée par la peur de vieillir. On tremble à l’idée que le rôle aurait pu être confié à Isabelle Huppert, qu’on voit beaucoup trop, et on se réjouit qu’Isabelle Adjani qu’on voit trop peu, l’ait accepté.
Mais celle qui emporte les suffrages, c’est Marine Vacth, dans un rôle qui rappelle ceux que Dora Tillier interpréta dans les précédents films de son ex-compagnon. La jeune actrice, révélée depuis plus de dix ans par Cédric Klapisch et François Ozon (son interprétation dans "Jeune et Jolie" lui valut le César du meilleur espoir féminin en 2014), mais encalminée dans des seconds rôles, trouve ici peut-être le rôle qui fera rebondir sa carrière. Elle y est tour à tour sublime, indomptable, fragile et bouleversante.

Le génie de Nicolas Bedos tient à une construction très savante mais parfaitement lisible d’un film qui s’organise autour du procès de Simon pour un crime dont on découvrira progressivement les circonstances dans une série de flashbacks.
Il tient aussi à la complexité de l’intrigue – qui s’enrichit pour notre plus grand délice d’un ultime rebondissement – et à l’épaisseur des personnages, jusqu’aux plus secondaires (ainsi de Laura Morante dans le rôle d’une ancienne maîtresse d’Adrien, séduite quand elle était la propriétaire établie d’un palace puis quittée une fois ruinée ou d’Emmanuelle Devos dans celui de l’épouse vieillissante et trompée de Simon). Comme dans "La Règle du jeu" de Jean Renoir – si on m’autorise cette comparaison flatteuse – tout le monde a ses raisons dans "Mascarade". Aucun personnage n’est tout blanc ni tout noir. Longtemps après la séance, leurs attitudes continuent à nous interroger et suscitent le débat. C’est la marque des meilleurs films.
4,0
Publiée le 12 novembre 2022
Moins original que la Belle Epoque, Mascarade est néanmoins un très bon film de Nicolas Bedos qui prouve, s'il en est besoin, qu'il est un grand directeur d'acteurs et d'actrices. Le scénario est habilement mené même si la réalisation reste conventionnelle. Tous les acteurs sont donc extrêmement convaincants, Adjani en tête, qui même si elle reste dans un rôle convenu, parvient à nous toucher. Pierre Niney est toujours aussi parfait et Marine Vacth excellente. Quel plaisir de voir Laura Morante. Le démarrage est un peu lourd, avec une vulgarité un peu trop forcée. La deuxième moitié du film est beaucoup plus réussie, au scalpel, avec des rebondissements intéressants. Le décor de la Riviera est parfait pour servir ce film tout en faux-semblants, plus profond qu'il n'y paraît, sur les affres du lien entre sentiment et argent. La morale du film est glaçante.
3,5
Publiée le 31 octobre 2022
Nicolas Bedos prouve de nouveau qu’il est un très bon directeur d’acteurs et, mieux encore, un excellent directeur d’actrices. En effet, si Pierre Niney, dans le rôle d’Adrien, François Cluzet dans celui de Simon Laurenti et Charles Berling (Jean-Charles, un ami de Martha) sont égaux à eux-mêmes, c’est-à-dire très « solides », ce que Nicolas Bedos obtient d’Isabelle Adjani (Martha), de Marine Vacth (Margot), d’Emmanuelle Devos (Carole, l’épouse de Simon Laurenti) et de Laura Morante (Giulia, une amie d’Adrien. Quel plaisir de « retrouver » cette magnifique comédienne !) est exceptionnel, même si on connait le grand talent de ces comédiennes. Le côté pathétique de Martha, l’amour blessé que ressent Carole, la colère de Margot et de Giulia face au comportement de la gent masculine envers elles, tout cela est particulièrement bien rendu dans "Mascarade". Et à la fin du film, face à ces portraits de femme fatale, de femme trompée, de femmes rouées, on ne peut s’empêcher de se demander si Mascarade est un film féministe ou bien un film misogyne ! Voir critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-mascarade/
4,0
Publiée le 27 octobre 2022
Nouveau film de Nicolas Bedos après mon coup de cœur pour « La Belle Epoque » , le film m'a un chouilla moins conquise que son dernier mais reste relativement de qualité. Changement de décor, on plonge du côté de la Côte d'Azur. Plusieurs thèmes se mélangent, entre amour, arnaque et argent, entre tendresse, trahison et dilemme, cette mascarade va devenir un feu d'artifice dont personne n'en sortira indemne.
Le casting est top et chacun a ses caractéristiques et ses ambitions propres : Pierre Niney en gigolo de service, Marine Vacht en femme fatale arnaqueuse, François Cluzet en patron immobilier et Isabelle Adjani en star avide de reconnaissance. Tous ont leurs failles, ce qui ne manque pas d'attirer ce jeune couple pour en tirer un profit financier, quitte à aller très (trop?) loin.
Nicolas Bedos nous peint l'envers du décor de cette French Riviera, ce contraste entre ce luxe omniprésent et les personnes qui le convoitent.
Quelques petites longueurs mais qui seront vite oubliées car l'enjeu de cette histoire passionne. Un film original dans sa mise en scène et très plaisant à voir.

http://cinephile-critique.over-blog.com
4,5
Publiée le 15 novembre 2022
Excellent film. J’ai été bluffé par Marine Vacth, qui tient là son meilleur rôle. Évidemment, Adjani est incroyable dans son rôle de grande bourgeoise foldingue, et réussit même à nous émouvoir (scène de fin mémorable).
Tout est brillant dans ce film, depuis la mise en scène jusqu’aux surprises du scénario ; ça m’a fait penser à Park Chan-Wook, mais aussi à du Claude Sautet et du René Clément.
Bien sûr, la forme très années 60-70 de l'œuvre fera qu'une certaine presse va détester, ce qui est le meilleur gage de qualité (elle déteste aussi Sorrentino). Un classique instantané qui restera dans les vidéothèques.
4,5
Publiée le 2 novembre 2022
Excellent du grand cinéma. Un thriller bien ficelé des acteurs exceptionnel. On s'ennuie pas une seule seconde . Et le film monte en puissance de façon incroyable. Personnages bien travaillé. Et une histoire originale bien pensée. Allez le voir vous serez pas déçu . J'ai adoré.
0,5
Publiée le 12 novembre 2022
Derrière les masques de Mascarade, se cache surtout l’envie de Nicolas Bedos d’être pris pour un grand auteur. Mais c’est fou ce que ça se voit ! Alors il déploie une armada de « trucs » d’auteurs, de clichés d’auteurs, de références copiées/collées à des auteurs, en espérant qu’à la longue on finisse par le confondre avec eux. Hélas, tout bouffi de bonheur à contempler son intrigue à twist final qu’il doit trouver si originale ! Si smart ! Si féministe ! Si jamais vue ! (sauf pour les cinéphiles ayant bonne mémoire), il oublie une chose essentielle qui obsède normalement les grands auteurs : la justesse ; l’humanité ; l’incarnation, ce qui fait qu'un personnage existe vraiment. Hélas les personnages de Bedos ne servent à rien si ce n’est à lui renvoyer une image chatoyante de lui-même, jusque dans l’auto-dérision. Il ne les aime pas, il les méprise, il croit qu’en se moquant d’eux il se moque de lui-même et que c’est brillant. En fait il se moque de nous. Sans même le savoir, c’est le public qu’il méprise en lui servant sur un plateau d’argent ce brouet d’intrigue sans intérêt, cette pâtée de psychologie à deux balles, ce montage qui se veut nerveux mais n’est qu’énervant, et ce film qui n’a pas d’autre propos que de régler des comptes avec lui-même. Du coup il faut attendre une heure pour que se dessine enfin un commencement d’histoire, pour que le cabotinage de Niney, Vacth, et Adjani, semble enfin aller quelque part. Mais l’embellie est de courte durée et les minutes s’égrennent, longues, lourdes, pesantes et sans humour. Le seul intérêt de ce film sans grâce est qu’il m’a donné envie de revoir un Lubitsch, ou un Paul Thomas Anderson; ou un Forman. Enfin un auteur, quoi.
2,0
Publiée le 1 novembre 2022
Vu en AVP, cette mascarade n'a pas pris sur moi. Trop long, trop bavard, trop d'effets, trop de démonstration. Le film aurait mérité d'en faire moins pour (me) toucher plus. L'image soignée et le jeu des acteurs restent à noter. L'ambition aussi. Reste qu'au bout d'une heure et demi on commence à trouver le temps long et que la mascarade (dangeureux titre) a assez duré.
0,5
Publiée le 24 février 2023
Le gigolo (Pierre Niney), la gigolette (Marina Vacth) et leurs pantins (Isabelle Adjani pour lui - pathétiquement figée sous son placard de Leichner dans un éternel rictus - François Cluzet pour elle) - plus accessoires (Laura Morante, la contemporaine d'IA, mais en beaucoup plus frais et Emmanuelle Devos, au premier chef, qui s'en tirent mieux que les rôles principaux, côté ridicules)... 2 h 14 interminables, hésitant entre vaudeville et mélodrame (et ratant les deux). Nicolas Bedos, fils de, se vautre dans l'enflure boboïsante au "style" et le bling bling chichiteux à l'image : rasoir !... à fuir.
2,0
Publiée le 29 mai 2022
Mascarade part très mal avec des témoignages lors d'un procès, qui vont revenir à intervalles réguliers, et des flashbacks qui vont nous guider (lourdement) pour comprendre le pourquoi du comment d'une affaire nébuleuse. Sauf que, d'emblée, tous les personnages y sont antipathiques au possible, la plupart étant surjoués par des interprètes prestigieux (voir plus loin) mais très mal dirigés par un Nicolas Bedos que l'on a connu bien meilleur dans cet exercice. Le scénario n'est pas fameux, il est vrai, habillé de chausse-trappe plus ou moins grossières, et dominé par le sexe, l'argent et le pouvoir, trilogie reine en surcote d'Azur, région privilégiée par les cinéastes pour diffuser une amoralité sans complexe. Tout semble factice dans Mascarade, qui porte bien son nom : le récit, qui plus est, parait interminable, les personnages, se révèlent imbuvables, à commencer par le gigolo et la gigolette d'opérette, sans oublier leurs victimes. C'est une vraie désillusion pour qui apprécie habituellement l'écriture de Bedos car ici c'est la vulgarité qui s'impose de bout en bout, un théâtre de marionnettes qui a dû amuser l'auteur mais qui n'est jamais drôle et au contraire pathétique. Quelle tristesse de voir les rôles qu'ont à défendre Isabelle Adjani, qui se la joue Bette Davis, ou François Cluzet, peu crédible (ce n'est pas mieux pour la merveilleuse Laura Morante). Pierre Niney semble lui étrangement peu présent, peut-être conscient du ridicule des situations et des dialogues alors que Marina Vacth s'en tire bien mieux, n'hésitant pas à se donner à fond. Hors de prix, de Pierre Salvadori, sur un registre voisin et dans quasiment les mêmes lieux, possédait un charme cruellement absent de cette peu aimable Mascarade.
5,0
Publiée le 1 novembre 2022
J'ai adoré et bien ri, bon scénario, humour grinçant à la Nicolas Bedos et si vrai, femmes et hommes dans le même bateau, bon moment de ciné
5,0
Publiée le 2 novembre 2022
Grosse claque, ça faisait longtemps que j'avais pas aimé autant un film, chapeau pour le scénario et la justesse des acteurs
4,0
Publiée le 1 novembre 2022
Film complexe alliant flashbacks et réalités. Une image décapante de la Côte d'Azur avec un casting impressionnant. Nicolas Bedos a su s'entourer d'une pléiade d'acteurs tous plus convaincants les uns que les autres. Un film parfois décalé et malgré quelques moments de flottement le temps de se repositionner dans le passé, le présent et le futur on se laisse prendre au jeu.
4,5
Publiée le 2 novembre 2022
J’adore le travail de Nicolas Bedos, c’est donc avec logique que j’ai foncé vers son tout nouveau film. Et je trouve que son film est excellent, il est incroyablement bien ficelé ; la mise en scène est très qualitative et le scénario nous tient jusqu’à la dernière minute.

Tout d’abord, l’histoire est vraiment prenante et le rythme est bon ; effectivement, le film dure quand même 2h14 et malgré tout, je n’ai pas senti une seule longueur et chaque moment à son utilité et finit par apporter quelque chose au scénario. En fait, le récit est très intéressant et à aucun moment j’ai eu l'impression de m’ennuyer. Sans compter que les personnages sont tous différents et ont vraiment leur pierre à mettre à l'édifice du finale. Le final du film est vraiment incroyable et je trouve que cela est amené de manière très intelligente et nous pouvons avoir une interprétation différente selon notre ressentie.

En ce qui concerne la réalisation, je la trouve très millimétrée et Nicolas Bedos n’a négligé aucun aspect de la mise en scène. Que ce soit le cadrage ainsi que les mouvements de caméra qui sont vraiment bien travaillés et réalisés ; mais ils ne seraient rien sans la musique (composée également par Nicolas Bedos) qui accompagne chaque plan de façon merveilleuse. Elle n’est pas trop présente mais elle l’ai suffisamment et ne rend pas les séquences too much. Sinon, chaque plan pourrait être analysé tant ils sont tous millimétrés et les détails ne sont pas mis au hasard.

C’est donc sans grande surprise que je recommande ce film car Nicolas Bedos ne fait pas les choses à moitié et son film en est un exemple. Son scénario et sa réalisation sont vraiment complémentaires et le tout crée un résultat captivant.
2,0
Publiée le 1 novembre 2022
« Mascarade » le dernier méfait cinématographique de Nicolas Bedos se veut une critique de la superficialité des mœurs et des personnes qui peuplent la Côte d’Azur.

Lorsqu’un jeune gigolo tombe sous le charme d’une sublime arnaqueuse, c’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s’offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d’une ancienne gloire du cinéma et d’un agent immobilier ?

Par une ironie dont seul le cinéma français a le secret, la médiocrité tant dénoncée s’appliquerait davantage au film qu’à son sujet.

Car Nicolas Bedos a réussi à rendre son film blingbling, peu crédible et finalement assez ringard.

C’est un peu comme si on avait accouplé un remake de « l’année des méduses » avec « Sunset Boulevard » et que par manque de budget on l’avait achevé avec un épisode de « Sous le soleil »

Blingbling, le film l’est par son casting choisi par Nicolas Bedos pour des raisons qui lui sont propres.

Isabelle Adjani et Laura Morante pour le tableau de chasse, Marine Vatch, pour le tableau de chasse (mais pas le même qu’avant), Pierre Niney pour la crédibilité made in Comédie Française (quoique ce film devrait encore une fois faire baisser sa cote ciné).

Peu crédible pour un détail qui a toute son importance quand on connaît le CV du Nicolas…dans cette Cote d’Azur livrée aux riches et aux profiteurs, on ne se drogue jamais….

Dans cette galère, les bons acteurs jouent mal ou sont sous-employés, l’impression de pastiche au début de chaque scène continue à faire sombrer le maigre espoir de sortir de la salle avec des belles images.

Mais non, quand ça veut pas, ça veut pas.

Même le budget synchro est médiocre puisque « Can’t get you out of my head » de Kylie Minogue resonnera à deux reprises pendant les scènes de boîtes de nuit.

Beigbeder devait être en petite forme ce jour-là.

Bref fuyez !
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