"Le pari était insensé, la marche beaucoup trop haute, la mission impossible!
Car tout film possédant dans son titre le mot "L'EXORCISTE" ramène inéluctablement, quasi mathématiquement, au chef-d' oeuvre absolu de William Friedkin. Un chef d'oeuvre déjà "vieux" de 52 ans (sorti en 1973); c' est dire si ce classique des classiques résiste bien au temps, ainsi qu' aux vaines tentatives de nombreux réalisateurs de surpasser l' original.
Car ce "L'EXORCISTE-DEVOTION", à l' image de ses prédécesseurs, ne fait illusion à aucun moment. Le pire? Il ne fait même pas peur; un comble! Si la bande annonce était assez bien fichue pour susciter un début d' engouement, le film nous ramène vite à la cruelle réalité. Pouvait-on d' ailleurs s' attendre à autre chose en intégrant au script cette idée farfelue de double exorcisme? Ni la reprise du thème musical original, ni les présences d' Ellen Burstyn et de Linda Blair (pour une apparition "météorique"!) toutes deux au générique du film de Friedkin, ne parviennent à éviter à l' embarcation de couler.
"L'EXORCISTE" (1973) distillait une ambiance oppressante, les personnages étaient fouillés, l' image volontairement froide ainsi que ce fameux thème musical obsédant, participaient à mettre le spectateur dans un état de transe et de fébrilité absolues. Combien de spectateurs ont-ils été traumatisés à jamais par ce film? Ici, rien de tout cela. Le scénario oublie d' explorer ses trop nombreux personnages (campés par des acteurs qui ne seront jamais "oscarisés"!), la scène de l' exorcisme frise le ridicule avec ce cocktail "vaudou-chrétienté" qui s' ambitionne naïvement gagnant. Tout comme on ne s' encombre pas ici du rôle de l' église, pourtant primordial dans le film original, avec ce prêtre inconsistant, aux antipodes des pères Karras et Lankester Merrin (inoubliable Max Von Sydow) dans le film de 1973. Si on ajoute aux scènes inutiles les approximations scénaristiques, on ne peut que dresser ce cruel constat: "L'EXORCISTE-DEVOTION" est une mauvaise production horrifique à ajouter à l' arsenal de films ratés sur le sujet. William Friedkin peut reposer en paix, et son chef-d' oeuvre dormir tranquille."