https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/08/26/maria-reve-critique/
Le film est dédié à toutes les Maria, toutes les discrètes au mieux, les invisibles au pire, qui rendent la vie plus belle, plus propre, et que plus personne ne voit. Et pourtant, comme il est affiché à un moment sur la devanture de l’école des beaux-arts, » Nous sommes tous des poèmes ».
Le film est nuancé autant qu’il est coloré, il nous parle avec justesse de l’audace, de l’espoir. Dans une mise en scène par moment fantaisiste, qui fait du bien et s’explique par le lieu. Les beaux-arts, forcément foutraque, exponentiel, démesuré, et avec un débordement de bizarreries contemporaines et abstraites, avec par moment des œuvres pour le moins douteuses, notamment l’art du pourrissement, légèrement moqué dans le film…
Si le film est dédié à toutes les Maria, il pourrait l’être à toutes les Jacqueline, caissières sous-payées, aux horaires découpées, à toutes celles qu’on ne voit plus tant on se regarde, tant on se plonge dans nos smartphones, à toutes celles et ceux que l’on a glorifiés il y a peu, quand masqués tout le monde a substitué l’invisibilité à l’utilité absolue. Maria rêve permet sans jugement, tout en finesse, un rappel d’utilité public, mais surtout vient nous dire que ça va vite, et qu’il est urgent non seulement de rêver mais encore plus de les réaliser ces rêves…