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Mounir Ben Moussa
86 critiques
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2,0
Publiée le 13 octobre 2024
Biopic revisité post me/too d’une Sissi Gentille comédie britannique à partir d’un histoire vraie assez surprenante. Beaucoup de sentimentalisme et un fantôme de Richard III inutile et un peu grotesque névrosée en avance sur son temps. Trop d’anachronismes virants parfois au burlesque rendent le récit peu crédible
Effectivement ce n’est pas le faste de la vie de la cour qui intéresse la réalisatrice. Tout est plutôt sombre et solitude de tout le monde. « on est comme dans un musée ». Un monde restreint et ici peu joyeux. Aucune musique, aucun élan de caméra virevoltant. Étouffant au final comme ce corsage.
L’effronterie appuyée de Corsage demeure intentionnelle, lourdement construite par la réalisatrice à la façon des notes de bas de page qui explicitent au lecteur les références cachées du texte qu’il est en train de lire. Soucieuse de déboulonner la statue romantique érigée dans les années 50, Marie Kreutzer fait fumer, défaillir, jurer et toiser sa Sissi en cultivant l’anachronisme comme un caprice – ou une paresse – de mise en scène, qui ne saurait pourtant suffire à masquer la laideur de ses images et l’approximation de sa réalisation. L’interprétation atone et distante de Vicky Krieps, conforme à la démarche de celle qui la dirige, confère au personnage une froideur superficielle qui empêche toute implication du spectateur, à la différence des remarquables portraits de femmes que le cinéma nous a récemment proposés, de Tár (Todd Field, 2022) à Anatomie d’une chute (Justine Trier, 2023) en passant par La Syndicaliste (Jean-Paul Salomé, 2022), mises au tribunal parce qu’elles affirmaient malgré elles une féminité différente. Corsage n’est qu’un procès d’intention se repaissant du discrédit jeté sur une société pour mieux simplifier la figure de l’impératrice d’Autriche, pénible fantoche ricanant deux heures durant.
Quelle déception pour moi qui aime les films historiques. On nage ici en plein délire, où la vérité historique est largement bafouée, où les acteurs sont mal choisis : Sissi était brune et très belle, l’actrice qui la joue est rousse et a un physique plutôt difficile, quant à François-Joseph et au fils, il font tous les deux…inadaptés. Enfin, cette volonté d’ajouter au récit du modernisme, langage, doigt d’honneur de la Reine, obsession sexuelle, on frise ici le ridicule. J’aurais dû suivre la recommandation Allociné.
‘Corsage’, biopic partiel d’Elisabeth d’Autriche, prend l’exact contre-pied de la célèbre trilogie des années 50 avec Romy Schneider, cette pièce montée sirupeuse qui a enchanté des générations de petites filles et imposé l’idée d’une princesse Disney de char et de sang, fraîche, lumineuse et souriante. La démarche se voulant désormais d’un féminisme sans fard, celle qu’incarne Vicky Krieps est sans doute plus proche de son modèle historique : c’est une impératrice qui ne s’adapte pas et ne veut pas s’adapter aux contraintes de la vie de cour et à la froideur de son mari. C’est une femme vieillissante - elle a une quarantaine d’années à l’époque du film –, anxieuse à l’idée perdre sa légendaire beauté, qui ne mange pratiquement rien, s’astreint à des exercices physiques soutenus et au port d’un corsage particulièrement serré. C’est enfin une anti-conformiste, cyclothymique, mélancolique et capricieuse, bref, une personnalité pas forcément sympathique mais complexe et qui détonne au sein du cérémonial empesé de la cour viennoise. Avec ses décors austères et ses personnages tout en antériorité, ‘Corsage’ cherche (et parvient souvent) à décrypter la femme qui souffre derrière la souveraine, au point de vaire oublier l’icone virginale créée par le cinéma d’autrefois, sans vraiment s’attarder sur des considérations politiques et culturelles auxquelles Sissi n’accordait elle-même guère d’importance, et au prix de quelques anachronismes peu dérangeants mais dont on se demande un peu quelle est leur utilité.
Un biopic pas inintéressant de la vie de l imperatrice sissi s attachant à une seule année 1877-1878. La mise en scène n est pas dépourvue de qualité même si je trouve un certain classicisme, il tient à mon sens à l interprétation magistrale de Vicky krieps qui campent cette dame ravagée de l l'intérieur suite à la perte de son enfant mais aussi de l ennui et le désoeuvrement qu elle éprouve à chaque instant. Cette femme était moderne pas ne dans le bon siècle,on est bien loin de la sissi des contes de fée,mais elle reste une femme très attachante et courageuse aux drames qui ont jalonné sa vie
Film lent, sans rythme, bref très ennuyeux, j'ai dû m'y prendre à 3 fois pour le finir. Pourtant l'actrice Vicky Krieps est impeccable. D'étonnants partis-pris (anachronismes, faits inventés)
Certes, c'est effectivement authentique, épuré, sensoriel, et c'est long. Alors bien entendu, il faut bien retranscrire le mal être de cette impératrice qui s'ennuie, mais on finit par s'ennuyer aussi.
Dommage parce que niveau décor, photographie, costume et mixage sonore le travail est énorme. Et c'est seulement pour ces qualités là que je mets 3 étoiles au lieu de 2.
L’évocation très libre mais malgré tout un peu plombante du mal-être et de la quête d’émancipation d’Elizabeth d'Autriche, incarnée par la lumineuse Vicky Krieps.
Forte déception. Pourquoi ne pas faire un biopic de lady Di, puisque les faits se rapportent plus à cette dernière qu'à l'impératrice de la fin du XIXème siècle. Sans doute parce que ça a déjà été (mieux) fait dans the Crown. Et si on pouvait cesser de déclarer féministes ces portraits de femmes égoïstes et capricieuses, qui s'ennuient, certes. Mais bon, la seule conclusion à en tirer, c'est la profonde vacuité de ces systèmes monarchiques cumulant tous les privilèges, toutes les richesses, au risque de la neurasthénie, la question du genre demeurant au final secondaire.
Le trait est évidemment grossier : il n’y a pas que le corps qui est corseté, comprimé, contraint, il y a aussi le mental. Je n’ai jamais été fan des Sissi et avoue à ma grande honte ne rien connaitre sur Elisabeth d’Autriche. J’ai vite saisi le parti pris artistique de Marie Kreutzer avec ses anachronismes assumés ; elle veut donner à son biopic une dimension hors du temps, une dimension intemporelle. Si on accepte ce postulat artistique, les faits historiques sont secondaires, aucune raison de s’accrocher à la Grande Histoire puisque la rencontre avec Louis Le Prince n’a jamais eu lieu, par exemple. Cette séquence s’ajoute à toutes celles (parfois historiques) qui s’inscrivent dans les anachronismes, elle nous dit qu’Elisabeth aurait pu connaître les joies du cinématographe.
En soi, Marie Kreutzer nous dit qu’Elizabeth, femme reconnue moderne pour son époque, n’est pas née à la bonne époque ; elle avait des années d’avance sur le monde, un monde qu’elle n’aura pas le bonheur de connaître car née trop tôt et dans lequel elle aurait pu s’épanouir. Un fantasme de metteur en scène.
L’important c’est de suivre le spleen de cette impératrice qui ne se reconnaît ni dans sa posture, ni dans sa condition féminine ni dans son époque. Donc je me suis laissé emporté par ce que me raconte Marie Kreutzer. Emporté par la prestation toujours aussi juste et talentueuse de l’actrice Vicky Krieps sans qui le film n’aurait sans doute pas dégagé autant d’émotion. La scène finale m’a ému et me fiche de savoir qu’Elisabeth d’Autriche-Hongrie soit morte assassinée à 61 ans en 1898. Le spleen que traîne cette Elisabeth est éprouvant. A cela s’ajoute une bande son où je reconnais « As Tears Go By » les Rolling Stones et la composition délicate de Camille. Tout ça participe à l’émotion.
En soi, le film de Marie Kreutzer se résume au geste de l’impératrice quand elle décide de sortir de table lors d’une soirée où elle s’ennuie avec ostentation : elle fait un doigt d’honneur, un geste certainement moderne. Un doigt d’honneur à tous les protocoles royaux et mondains. Doigt d’honneur au conformisme. Doigt d’honneur à la Grande Histoire.
D'Elisabeth d'Autriche au cinéma, on en garde le souvenir de la trilogie avec Romy Schneider dans le rôle-titre mettant en scène la romance entre elle et François-Joseph.
Dans "Corsage", pas d'amour et de légèreté. On y retrouve une Sissi en pleine dépression, ne supportant plus la lourdeur de sa charge, du protocole, la froideur de son mari et globalement sa vie en Autriche. La cinéaste Marie Kreutzer revisite librement (ne vous attendez pas à un biopic fidèle) la vie de cette femme pour un résultat plutôt réussi. Le long métrage souffre de quelques longueurs mais l'approche plutôt moderne y est intéressante. Bon casting, bon choix de musique et belle photographie. Un peu froid au niveau de l'ambiance et des émotions cependant.
Un bon film d'époque sur la pression social et son émancipation.
Si le but était de faire oublier, en le saccageant de toutes les manières, le film magnifique de Ernst MARINSCHKA, avec Romy SCHNEIDER et Karlheinz BÖHM, il est atteint au delà des espérances. La réalisatrice nous fabrique de toutes pièces une nouvelle Sissi, accumule les anachronismes, les incongruités et pense sans doute retirer une gloire éternelle de la fin qu’elle a imaginée pour faire oublier l’assassinat de l’impératrice à Genève en 1898. Ce n’est que grotesque.