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Alain D.
580 abonnés
3 273 critiques
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4,0
Publiée le 8 mai 2019
Malgré quelques réticences dues à une certaine langueur, " Parle avec elle" reste un très bon film écrit réalisé et produit par Pedro Almodóvar. Son scénario nous propose une histoire passionnelle et dramatique démontrant l'importance du dialogue. Le cinéaste Espagnol nous délivre des scènes fortes, d'une grande sensibilité, des images d'une grande précision et d'une grande beauté. La BO grandiose, signée Alberto Iglesias, nous cueille dès l'introduction ; elle est un point très fort du film avec de superbes insertions classiques ou la célèbre " "Cucurrucucu Paloma" interprétée par Caetano Veloso. Ce Drame nous offre également un très bon casting avec la belle Leonor Watling (Alicia), la participation de Geraldine Chaplin et les excellentes prestations d'acteurs de Dario Grandinetti (Marco) et Javier Cámara (Benigno). Cette réalisation mérite amplement les multiples récompenses reçues : Oscar du Meilleur scénario original, César du Meilleur film de l'Union Européenne ...
Comme souvent chez ce cinéaste, l'histoire (complexe et pleine de rebondissements) est totalement incroyable. Comme d'habitude, au début, il n'est pas si facile de s'immerger dans l'univers baroque du metteur en scène, où l'amour et la mort se disputent sans cesse le premier rôle, où la femme se fait torero et l'homme le veuf éploré, où le pire des psychopathes deviendra la plus émouvante des victimes... Comme d'habitude aussi, l'image est le reflet sublime de cette flamboyance baroque (scènes de tauromachie ou de ballet, inspirées de Pina Bausch). Et puis surtout, Almodovar est un grand romantique : la vie et l'amour triomphent toujours, se transmettant sans cesse d'un personnage à l'autre, comme un torrent irrésistible. C'est pour celà que j'aime tant ce cinéaste. Le romantisme se perpétue, mais on est à cent lieues de la ringardise cul-cul et conformiste d'un La La Land...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le scénario de "Parle avec elle" est improbable. Que deux femmes soient simultanément dans le coma et que les hommes qui les aiment deviennent amis paraît inimaginable, à l'instar des deux dernières péripéties, qui donnent au film deux directions : l'une étant tragique et l'autre possiblement heureuse avec l'annonce d'une troisième histoire d'amour. Ces renversements osés révèlent une sensibilité double, celle des personnages d'abord, fragiles et émouvants, désespérés et solidaires; et celle du cinéaste, délaissant le baroque de "Tout sur ma mère" pour faire usage d'une mise en scène non moins audacieuse, avec ce choix singulier de recourir à un style elliptique tout en faisant durer certaines scènes, mais aussi plus sobre, dans le but de s'accorder à des personnages loin d'être excentriques. Et si le film ne m'émeut pas beaucoup dans les nombreuses scènes à l'hôpital ou dans la tentative de séduction de Benigno (formidable Javier Cámara), il finit par me bouleverser dans son final qui réconcilie la vie et la mort, et qui nous fait comprendre l'importance de cette histoire d'amitié entre les deux hommes, deux personnages torturés et liés pour toujours. "Parle avec elle" dit l'amour fou que l'on porte à une personne, l'amour déraisonné, absurde; il est aussi un formidable portrait d'hommes, attachés à ces femmes qu'ils ne peuvent oublier et hantés par les souvenirs destructeurs et le spectacle qu'ils regardent. Ces hommes, Almodóvar les aime et partage cet amour avec le spectateur. Quant au message qu'il lui adresse, il est aussi clair que déchirant : pleure avec eux.
Almodovar a ce côté dérangeant qui me plait bien. Or, quand il sait le solliciter, qu’il le raconte bien sans partir dans des schémas compliqués qu’il ne maitrise pas, et qu’en plus il va jusqu’au bout de son exploration, cela donne pour moi des films aussi fort que ce « Parle avec elle ». Parce que l’air de rien, bien plus que malsain, ce film est un véritable questionnement sur nos codes moraux et, rien que pour ça, il mérite plus d’un détour…
Un film sensoriel. Almodovar a l'élégance de véhiculer des thèmes essentielles comme l'amour et la mort, la solitude et l'amitié et parvient à nous bouleverser par petites touches impressionnistes. Sa mise en scène est pointilleuse, sensuelle, s'attardant sur les corps. Le film traite des devoirs des hommes envers les femmes même si c'est plus une histoire d'amitié que d'amour que nous conte Almodovar. Aucun personnage ne suscite notre sympathie et l'on finit par adhérer completement à cette histoire. Un chef d'oeuvre
Tout est parfait dans Parle avec elle qui semble être le chef-d'oeuvre définitif de Pedro Almodovar . Ce long-métrage qui est le récit d'une amitié étrange , surprenante et magnifique , un lien unique et mystérieux entre quatre personnages absolument incroyables : Benigno , Lydia , Alicia et Marco . Avec eux , le cinéaste espagnol traite de thèmes splendides et puissants : la mort , l'amour , le sommeil , l'amitié , la fusion . Le cinéaste tisse véritablement un trait d'union puissant entre les protagonistes de cette oeuvre captivante et sublime , des personnages qui en sont vraiment . Il réussit de manière formidable à instaurer un caractère quelque peu paradoxal à son film entre l'authenticité et l'aspect surprenant des choses de l'histoire : en effet , le spectateur peut y croire à cette fusion de personnages mais en même temps rester perplexe spoiler: notamment pour le personnage de Benigno , du viol . Mais en même temps , le film avance des idées et un propos si forts , si bouleversants comme les mots et la parole , comme sauveurs et guérisseurs . Et ainsi , tout le titre prend son sens . De même qu'ici , se trouve une véritable grâce connotée par la danse ( on pense aux sublimes scènes du début avec la danseuse Pina Bausch ) . La communication par l'entente et l'écoute du son ( la scène magnifique où Géraldine Chaplin fait écouter à Alicia endormie Penderecki ) est aussi parfaitement abordée dans le film d'Almodovar . Une grande oeuvre du septième art .
Le quatorzième long métrage du cinéaste espagnol révèle la maturité de l'ex-enfant terrible de la Movida. A la faveur de l'amitié entre deux hommes réunis au chevet des femmes qu'ils aiment, se noue un mélodrame d'une beauté renversante.
Un film d'Almodovar intense et surréaliste.Cela pourrait être scabreux et choquant , mais c'est subtil et déconcertant ( vu le sujet c'est un tour de force). Des acteurs émouvants pour un film enivrant. Le film que je préfére chez ce réalisateur.
Ce film est bouleversant, encore faut il le voir sans avoir aucune info sur ce dont il s'agit. Lorsque l'on sait que c'est un Almodovar et qu'on connaît ses films, on se doute de la tournure que ça va prendre. Moi, je ne le savais pas, c'était mon premier film de lui à l'époque. Et j'ai été sur le cul.
Almodovar ose réécrire le mythe de la belle au bois dormant en nous faisant nous questionner sur nos codes moraux. Le film est d'une richesse incroyable, l'histoire étant jonchée de pépites, comme ces plans magnifiant l'étrange beauté de Rosaria Flores ou Caetano Veloso qui nous pousse une chansonnette (jamais sans doute on avait aussi bien chanté "Cucurrucucú Paloma" !) ou encore cet amant qui rétrécit, hommage farfelu, décalé et érotique à Jack Arnold. Quelques piques sur les médias, les psy, le prêt à penser… Mais surtout cette histoire forte, qu'Almadovar nous dépeint avec tact et en s'abstenant de juger (il y en a tellement qui juge les autres sans tout savoir). On est passé tout près du chef d'œuvre, mais le début avec les gesticulations de Pina Bausch qui loin de m'émouvoir a eu tendance à m'agacer.
Très beau film. Parle avec elle, ou l'histoire d'une amitié improbable et plus forte que tout qui naît entre deux hommes qui partagent une même douleur, celle d'être au chevet de la femme qu'ils aiment. Deux manières de vivre le coma de l'être aimé, deux situations très différentes mais qui finalement se retrouvent dans leur solitude. La naïveté candide de l'un se retrouve rapprochée à l'incommunication presque froide de l'autre, et finalement les deux s'apportent énormément et se font vœu d'une amitié sans limite. C'est très touchant, et la fin est magnifique (bien qu'assez prévisible). Le sujet est assez "trash", comme à l'habitude chez Almodovar, mais traité avec une certaine candeur et une sorte de poésie. Un film vraiment touchant, avec d'ailleurs une scène de corrida qui fait froid dans le dos.