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In Ciné Veritas
89 abonnés
922 critiques
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4,0
Publiée le 22 octobre 2016
Le premier plan de Parle avec elle (2002) montre un rideau de théâtre et vient donc en écho au dernier plan de Tout sur ma mère (1998) qui montrait également un rideau de théâtre. Pedro Almodóvar inscrit ainsi Parle avec elle en continuité de son film précédent. Mais l’un n’est pas la suite de l’autre car Parle avec elle est porteur d’un scénario original (oscar du meilleur scénario) parsemé de multiples flashbacks et ellipses. Parmi ces dernières, celle qui reste en mémoire est celle de L’amant qui rétrécit, un court métrage muet et en noir et blanc qui tranche avec les fulgurances colorées (à dominante rouge) du film. Cette bulle érotique inattendue, entre fantastique et burlesque, bouleversera Benigno et déclenchera l’acte répréhensible dont il sera l’auteur. Débute alors la deuxième moitié de Parle avec elle dans laquelle le drame de la solitude ira crescendo. Le dernier plan laissera une place inoccupée entre Marco et Alicia, c’est celle de Benigno.
Immense oeuvre d'un cinéaste qui réussit à obtenir du spectateur un total abandon à une histoire qui aurait pu paraître horriblement boursouflée entre les mains d'un autre cinéaste, et ce parce que Almodovar lui-même s'abandonne d'égale façon, jamais manipulateur, mais bien entrainé volontairement dans le tourbillon des émotions qu'il met en scène. Une oeuvre d'une grande générosité.
Sorti en 2002, Pedro Almodóvar signe un long-métrage troublant qui dérange. Néanmoins, avec grande subtilité, il parvient à transformer une histoire sordide en conte d’amour émouvant. Avec ses expressions d’homme candide, Javier Cámara campe à merveille cet infirmier dévoué mais simplet. Ajoutons à cela des séquences d’une grande qualité esthétique (les scènes de tauromachie, l’interprétation du standard « Cucurrucucú Paloma », etc.) et l’on a affaire à un film très riche, moralement bouleversant. Bref, une œuvre majeure du réalisateur espagnol.
Pedro Almodovar réalise ici une oeuvre magistrale, bouleversante, forte en émotion et en intensité. Comment vouloir rester insensible devant la grandeur de ces sentiments qui frôlent la folie mais aussi tellement forts... Almodovar, dans la plupart de ses oeuvres, à l'art de filmer l'horreur en lui insufflant une part d'humanité, il nous le démontre une nouvelle fois avec une telle objectivité qu'elle nous laisse encore une fois pantois.
C'est le premier film d'Almodovar que je visionne et à mes premières impressions, je suis au bord de l'enchantement. Tout au long d'une oeuvre ou il entremèle avec une grande lucidité les differentes étapes chronologiques de l'histoire, le spectateur ensuite n'a d'yeux que pour la construction, l'évolution et le dénouement profondément émouvant de la relation entre Marco et Begnino rencontrés par le plus simple des hasards. Les acteurs sont trés touchants tels des perles dans une lumineuse joaillerie.
Du bon boulot de la part d'Almodovar, qui se contente ici néanmoins du strict minimum par rapport à ce qu'il est capable de faire en matière de réalisation. Certaines scènes forcent toutefois le respect, nous rappelant qu'il reste un maître incontesté d'un cinéma emprunt d'un certain d'esthétisme. L'histoire, quant à elle, est très belle, sombre au possible, voire glaçante sur la fin. Des acteurs au top achèvent de pouvoir parler d'un très bon film à propos de "Parle avec elle".
On reconnait une fois de plus tout de suite un Almodovar, une histoire fantaisiste et triste. Dommage qu'il n'y est pas la pointe d'humour habituelle. Une réalisation plus simpliste qu'à l'accoutumée mais bonne tout de même. Les personnages sont une fois de plus très bien décrit, le film est très coloré, le meilleur moment est le flash-back en noir et blanc et muet.
Almodovar, précursseur d'une filmographie flamboyante ( Tout sur ma mère, la mauvaise education, volver.. ) et doté d'un pouvoir cinématographique inimitable, a decidé de se laisser tenter a un exercice de style peu cerebral : l'amour a un. Peut-etre inerte pour les plus rétissants, sans doute unique pour les plus contrarié, il nous livre une oeuvre forte de caractère, aussi touchante que genereuse. Car il a compri ce que seul les plus grands comprennent : l'art est une conviction intime qui se voue a son authenticité. Benigno restera encré en vous un bon moment !
Il y a beaucoup de "Tout sur ma Mère" dans ce "Parle avec elle". Ce n'est pas pour cette raison cependant que c'est un grand film... c'est un grand et beau film pour de si nombreuses raisons qu'il est impossible de toutes les citer. Une histoire poignante, le savoir-faire du géant espagnol qui manie la douleur et l'humour côte à côte, avec des personnages toujours différents, humbles, originaux, eux-mêmes plongés dans une histoire dont on ne sait jamais où elle va nous emmener. Poignant, différent, intense... merci monsieur Almodovar.
Parle avec elle (Hable Con Ella), 2002, de Pedro Almodovar, avec Javier Camara et Dario Grandinetti. Pour une fois, Pedro nous a concocté un film d’hommes ! Un vrai bijou de cinéma dans lequel la richesse des sujets abordés éclate dans une mise en scène talentueuse qui s’appuie sur un scénario d’une écriture extrêmement soignée. Ici, pas d’exubérance, de scènes grandioses et baroques, mais une œuvre délicate, aux propos bouleversants suscitant une foule de questionnements intimes. Comme d’habitude, l’histoire, ou plutôt les histoires, ne relèveraient que du mélodrame vaguement larmoyant, du fait divers scabreux, voire, du voyeurisme morbide, si la narration, d’une légèreté inouïe (tous les flashs back sont judicieux !), était dans d’autres mains que celles d’Almodovar, qui nous livre une superbe fable. Deux hommes, que rien n’aurait dû rapprocher, se lient d’amitié autour de deux femmes dont ils accompagnent les comas respectifs, en milieu hospitalier : voilà une réduction événementielle du riche parcours plein d’émotions auquel le spectateur est convié. Caetano Veloso chante Coucouroucoucou Paloma, Pina Bausch danse et on a même droit à un petit film dans le film, un muet en noir et blanc, L’Amant qui rétrécissait, magnifique allégorie. Pas de vulgarité, pas de jugement, juste les bonnes questions aux bons moments comme jalons dans cette œuvre généreuse d’une grande beauté.
Troisième film d'Almodovar, et troisième quatre étoiles. Autant dire que ce cinéaste est très convaincant. Parle avec elle, est une histoire d'amour un peu morbide, parlant de la mort et d'un certain côté de nécrophilie. On retrouve des personnages assez inhabituels par rapport à ses autres films. Ici, certes il y a deux femmes qui jouent les rôles principaux, mais aussi deux hommes, qui le film sous-entend un amour homosexuel, ont perdu leur amour dans un coma, et leur parle à longueur de journée. La chronologie inversée ou mélangée est aussi un nouvel élément. Et le court-métrage en noir et blanc, nous montre l'amour pour le cinéma et pour la femme. Par contre, on peut se sentir exclu de cette histoire car les protagonistes gardent un peu leur distance. Mais en oubliant ce détail, on tombe dans une belle histoire, espagnole et originale.
On retrouve bien la touche sensuelle voire sexuelle d'Almodovar. Une réflexion intéressante sur l'amour, la mort, l'inconscience, les responsabilités, le destin aussi. Si le film est un peu lent, il n'en demeure pas moins prenant. D'une part, grâce au jeu sensible des acteurs ; d'autre part grâce au scénario riche et à l'histoire bien menée. Le tout, traité avec le regard original et singulier d'Almodovar. Une réussite, même si ce n'est pas le meilleur film de ce grand cinéaste.
C’est mon premier Almodovar, le seul que j’ai vu jusqu’à présent, et il m’a totalement émerveillé. Pourtant j’avais, de par certains extraits que j’avais vus de certains de ces films, une image provocante de son cinéma qui me semblait un cinéma fiévreux, au parfum de soufre et au goût acide. Ce film m’a d’autant plus surpris par sa douceur infinie, sa grâce délicate, sa mélancolie, bouleversante mais sereine, et cette façon qu’il a de filmer les corps, les êtres, les larmes comme on filme quelque chose de précieux et fragile, avec une pudeur touchante. Ces corps justement, que la musique mets en mouvement dans de superbes ballets, que l’amour remet en mouvement, ces corps manipulés avec une précaution infinie, portés, caressés, Almodovar les capte avec tendresse. Notamment ces deux beautés endormies, qui sont rendues d’autant plus superbes quand Almodovar saisit ces regards magnifiques pleins de passion, de tristesse et d’amour que leurs deux princes charmants leur adressent. Ce même regard ému qu’ils ont sur l’art, sur les souvenirs, sur la vie. Ce même regard que le cinéaste nous fait généreusement partager. Parle avec Elle m’a parlé d’art et d’amour, de la mort et de la solitude, dans un murmure.
Le film tarde un peu à démarrer. Au début, le temps d'apprendre les personnages, la lenteur prise et paraît lourde. Mais lors de la seconde partie du film ( lorsque Benigno est accusé ) tout prend vie et forme. L'information mortelle m'a tiré des larmes comme je n'avais plus autant pleurer depuis longtemps ( depuis "Collision" ). Cette émotion est dû au génie du réalisteur. "Parle avec elle" est le premier film que je vois d'Almodovar. Cet homme dévoile toute l'humanité de ses personnages : ce ne sont pas des machines capables d'exploits herculéens, ce ne sont que des êtres sensibles. Personne ne peut supporter plus qu'il en est capable. Almodovar tire sa force du réalisme de ses personnages et c'est ça qui est extraordinaire. Nous avons de plus en plus l'occasion de voir des situations abracadabrantesques au cinéma, ce film apparaît donc comme un grand bol d'air frais. Alomodovar ne prend pas la place de juge derrière sa caméra, il montre simplement les choses sans les accuser ( ex : le viol ). Tout est beau dans son film, pas beau dans le sens esthétique mais beau dans le sens empli d'humanité, doux et émouvant. Les acteurs, particuliérment Javier Camara et Dario Grandinetti, sont geniaux de naturel. Le cinéma hispanique, parfois languissant et morne, se dore sous Almodovar des couleurs de l'Espagne, couleurs pleine de chaleur et d'amour partagés. "Parle avec elle" est un film émouvant où le Féminin, qu'il soit en la femme ou en l'homme, est sujet aux plus belles choses que l'Humain soit capable.