Producteur, réalisateur, scénariste & acteur sur son film La Chambre du fils (2001) et comme sur pas mal de ses autres réalisations. Quand Nanni Moretti réalise une œuvre, elle ne passe généralement pas inaperçue, comme en témoigne son dernier film Le Caïman (2006), succès critiques et spectateurs à la fois.
Cette fois-ci, fier d’être le grand vainqueur de ce 54ème Festival de Cannes, il nous livre une œuvre pudique et épurée sur la perte d'un enfant.
Giovanni, psychiatre, Paola sa femme, tous deux mènent une belle vie de famille respectable, entourés de leur fille Irène et Andrea leur fils. Une vie de couple sans histoire, une famille soudée. Tout est paisible, jusqu’au jour où un événement tragique vient secouer cette petite famille si tranquille.
Nanni Moretti explore jusqu’au bout l’univers central du film, c’est à dire le père, un psychanalyste qui doit « subir » ses patients, leurs maux, leurs phobies, leurs incompréhensions. Un travail de tous les jours devenus supportable avec les aléas de la vie, mais lorsque le drame arrive, il se rejette la faute sur lui ou sur l’un de ses patients. Et là, l’écoute n’y est plus. Il ne peut plus se concentrer sur son travail, faire la part des choses, entre le deuil de son fils et son métier de tous les jours. La souffrance est de plus en plus présente, au sein de la famille aussi. Cette famille si unie, se disloque petit à petit, tout le monde se replie sur eux même, chacun se retire de son côté, dans la tristesse et la douleur. Une souffrance trop présente pour ne laisser personne indifférent.
Nanni Moretti bouleverse, émeut et touche avec son œuvre, si « vraie », si poignante. Avec une Laura Morante naturelle et attendrissante. Une Palme d’Or méritée, pour un réalisateur de talent !