Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Ezri L.
50 abonnés
73 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 9 octobre 2010
"La chambre du fils" marque en premier lieu par son humanité débordante, profonde, chaleureuse et réconfortante. Nanni Moretti signe ici un film doux-amer extrêmement touchant avec une sobriété magistrale. Une réussite !
Un film pudique, sobre et sensible. Avec cette palme d'or de Nanni Moretti, on s'attend logiquement à un film soit singulier, soit virtuose, soit radical, mais il n'en est rien. Le cinéaste prend le parti de filmer une histoire simple, voire même banale de famille et de deuil. Ce qui est particulièrement troublant, et sans doute ce qui fait que ce film est triste, mais pas bouleversant, c'est cet ancrage dans la réalité, la simplicité des personnages et de leur vie. Cette simplicité se reflète totalement dans la mise en scène sans chichi, ni, il est vrai, grande virtuosité. Tout est limpide ici, tout coule de source et laisse une trace, non grâce à un coup de poing dans le ventre, mais grâce à une ambiance touchante et véritable.
Un film très fort émotionnellement mais aussi dans la forme chose de plus en plus rare de nos jours où il faut parfois se taper des films filmés avec les pieds pour voir des histoires de ce genre. L'interprétation est indéniablement le point fort mais aussi l'écriture intelligente qui joue sur la frustration du spectateur comme celle du père qui ne comprend pas ce qui s'est passé mais doit l'accepter. Le réalisateur donne volontairement des pistes pour nous faire penser que l'accident du jeune homme est étrange mais ne fait rien avancer pour nous laisser dans le même état d'impuissance et d'incompréhension de la famille. L'écriture alternée entre le quotidien familial du père et son quotidien professionnel de psychiatre est une forme d'expression exceptionnelle du trouble qui peut l'envahir. Une palme d'or largement méritée même si je dis ça sans savoir qui était en compétition.
Pudeur et sensibilté sont des mots qui viennent facilement à l'esprit à propos de la palme d'or du festival de Cannes (2001) méritée de Nani Moretti qui, selon moi, réalise ici son meilleur film. En évitant tout pathos et sensiblerie, Moretti nous livre un excellent film sur les mécanismes du deuil, décrits avec une grande intelligence d'autant plus que le personnage principal est un psychanalyste fort attachant tiraillé lui même de contradiction dans son dur métier. Comment les troubles dûs à la perte d'un être cher se manifestent-ils? Quels sont les moyens mis en oeuvre pour palier ce traumatisme? Autant de sublimes questions de ce film intelligent et très triste, deux termes absolument pas en inédaquation. Laura Morante, en mère déchirée, est géniale et Moretti dans le rôle principal juste. Moretti décrit avec précision et distorsion apparente du temps les gestes et les petites histoires de la vie quotidienne à l'aide d'un équilibre temporel intelligent entre ce qui se passe avant l'accident et après l'accident. On pense aux meilleures scènes du film où le psy rédige vainement une lettre à l'amie de son fils, au moment où il mange du fromage, à celle où il recherche une décharge d'adrénaline supplémentaire dans une attraction de fête foraine. De plus, la chambre du fils pose le problèmes du contre transfert praticien/malade. Les scènes avec tout un panel de cas psychopathologiques sont eceptionnelles de justesse. La violence qui explose (père ou soeur dans un match de Hand Ball), la réitération de certains comportements (écoute de morceaux musicaux, jogging) traduisent un sens et une maîtrise du réalisme étonnants chez un film faussement simple. L'ultime longue scène où l'on repousse la libération des jeunes montre en fait bien la recherche d'enfants de substitution, la frontière entre le deuil et la reprise de la vie normale est toujours plus large quand on vit ces situations. A saluer aussi la très belle et sobre partition musicale d'un film très inspiré.
Prétentieux, pontifiant sinon donneur de leçons; ce film faussement naturaliste est bien à l'image de son réalisateur (de toute façon visiblement pas loin du personnage principal): le pire du cinéma italien ! Cela dit, des goûts & des couleurs...
Un très beau mélo sur le deuil d’un fils. Comme dans ses comédies, Moretti trouve la note juste quand il s’éloigne du cœur de son sujet et choisit le pas de côté ou la digression. Au contraire, quand il veut filmer la mort et la douleur en face (le tiers central du film), il devient moins bon et se contente de montrer des personnages en pleurs. Pour cette raison, je trouve Mia Madre plus émouvant, parce que presque uniquement composé de digressions. Malgré tout, La Chambre du fils a beaucoup de très jolis moments, une fin magnifique et une finesse qui rappelle le cinéma de Milhaël Hers.
Lent et ennuyeux, plat et monotone, "la chambre du fils" manque cruellement de saveur. Le sujet est dramatique mais le film n'a aucun relief. Parfait pour faire la sieste mais pas plus (palme d'or??)!!
Tout en sobriété et en pudeur, ce film montre (dans sa première partie) la banalité du quotidien d'une famille italienne heureuse. Puis (vient la seconde partie) après un tragique accident qui coûte la vie à un membre de cette jolie famille, on a une approche plutôt psychologique autour de ce deuil auquel chaque personne doit faire face. Beau petit film sans prétention.
Après une première demi-heure d'introduction qui n'apporte pourtant rien à la charge émotionnelle, l'intrigue débute enfin, se centrant sur les conséquences d'une perte irremplaçable, en particulier pour un père auquel Nanni Moretti confère une belle densité, dans une mise en scène d'une touchante pudeur, rendant diverses scènes très émouvantes par de petits détails et le sous-texte inutile à expliciter. Une fort délicate Palme d'Or.
Au départ, j’étais peu attiré : le sujet, la perte d’un fils ado dans une famille italienne, rendait méfiant. En fait, ce film qui a obtenu en 2001 la Palme d’or à Cannes mérite totalement son titre. Tout est traité avec une infinie délicatesse et un réalisme hors du commun. Les acteurs sont au diapason, notamment le réalisateur-acteur en psy désabusé par son métier mais très proche de ses patients au point qu’il lâcha son fils le jour du drame pour voir un patient en urgence, ce qui déclencha en lui un furieux sentiment de culpabilité qui le poussa à abandonner sa fonction. Le drame familial se développe pour in fine se retrouver en France où un nouveau départ semble possible. Une belle oeuvre sensible qui en remuera plus d’un.
Le sujet du décès de cet adolescent et du deuil de sa famille est abordé de façon simple et humaine. Aucune fioriture. Le film suit son déroulé très basique, les acteurs jouent juste mais nous sommes ici tels des voyeuristes. Le film n’apporte pas de réflexions ou de clés. Il montre ce que l’on se doute bien quand un tel drame arrive. Je différencie dans ma note le sujet forcément touchant à l’histoire où il manque une originalité, une façon pour en faire un film de cinéma 3,2/5
Aussi soigné et bien interprété qu’il soit, la chambre du fils est un film qui ne m’a pas touché plus que cela. Tout simplement parce que ce n’est pas le genre de film qui m’enthousiasme. C’est finalement un peu trop lisse et austère. Cela m’a presque paru comme une étude sociologique sur le sujet et personnellement je n’ai pas ressenti de réelles émotions en le regardant, malgré comme je le disais des qualités indéniables.
Très axé sur le deuil et la notion de culpabilité, le film de Moretti explore le délitement d'une famille à l'image parfaite autour de la perte d'un enfant. C'est sobre et finement observé, mais quelque part le postulat qui ne laissait planer aucun secret ni aucune faille réelle dans la relation familiale, aurait tendance à maintenir le spectateur à distance, comme si cette situation n'était pas ancrée dans le réel. J'ai ressenti personnellement un manque de force dans le propos, en dehors de certaines scènes habilement tournées.
Quoi que de plus douloureux sujet que la perte d'un enfant. Terrassant et épineux, voilà un drame à aborder avec subtilité car âme sensible s'abstenir. Les prochaines lignes qui vont suivre ne sont pas une démonstration de mon insensibilité, bien au contraire. Mais il faut le reconnaître d'emblée, le récit de m'a pas transpercé le coeur. C'est surement en grande partie dû à la distance de la caméra de Moretti. Filmer le chaos ne doit pas être évident certes, mais de là à conserver un état atone, presque indifférent aux images, c'est qu'il manque considérablement quelque chose. Peut-être trop préparé au choc du réel, que le fictionnel rentre excessivement dans le pathos. Il manque de la mise en scène, du plan serré, d'étreinte entre les personnages pour que la sidération fonctionne sur moi, et j'en suis sincèrement navré.
J'ai apprécié ce film de N. Moretti mais j'ai été surpris de voir qu'il avait reçu une récompense prestigieuse, c'est à dire la palme d'or! Ce film traite de la vie quotidienne d'une famille de 4, la famille parfaite ou presque. Des gens normaux si on peut dire qui apprécient les petits plaisirs de la vie: faire du sport, être en famille etc...Jusqu'au jour où tout bascule. Le réalisateur montre encore une fois une grande sobriété dans la façon de traiter l'après. Chacun gère comme il peut pour se retrouver et enfin arriver à Menton qui marque la fin du deuil en quelque sorte. Un joli film, épuré.