Avec Les Rascals, Jimmy Laporal-Trésor coécrit et réalise un premier film de bonne facture. L'histoire se déroule à Paris, en 1984, et nous fait suivre une bande de jeunes banlieusards qui aiment passer leur temps à faire la fête et à draguer en pleine capitale. Seulement, la venue de groupes d'extrême droite va créer des confrontations entre les deux bandes rivales d'un point de vue idéologique. Surtout quand Rico, un membre des rascals, tombe par hasard sur son agresseur facho survenu sept ans plus tôt. Débute alors une spirale infernale de vengeance mortelle. Ce scénario s'avère impactant à visionner pendant toute sa durée d'un peu plus d'une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue riche et forte en émotions à travers ses scènes d'une grande violence. Car oui, le sujet de base traitant du racisme, sans trop de nuances, ne peut qu'amener à des relents de haine et de sauvagerie. Une thématique au goût de déjà-vu mais tout de même bien exécutée malgré quelques faiblesses dans l'écriture. En effet, certains éléments sont assez grossiers et un personnage au centre du conflit se retrouve étrangement mis de côté. Ce choix scénaristique à de quoi franchement surprendre. L'ambiance pour sa part se veut versatile, capable de passer en une fraction de seconde d'un moment festif à une séquence brutale et/ou dramatique. L'ensemble est porté par des personnages qu'on apprend à apprécier au fil des minutes. Des rôles bien interprétés par une distribution comportant entre autre Jonathan Feltre, Angelina Woreth, Missoum Slimani, Victor Meutelet, Marvin Dubart, Taddeo Kufus, Jonathan Eap ou encore Emerick Mamilone. Tous ces individus entretiennent des rapports conflictuels procurant de nombreux sentiments, certains douloureux, d'autres plus légers. Des échanges soutenus par des dialogues de bonne facture déclamés dans des variantes de français entre argot et créole afin de coller avec l'époque. Sur la forme, la réalisation du cinéaste français s'avère assez sommaire. Sa mise en scène est correcte mais plutôt quelconque et manque clairement de personnalité et d'idées. Malgré cela, elle évolue dans des environnements appréciables grâce au travail de reconstitution honorable permettant de retourner dans cette période. Ce visuel vintage est accompagné par une b.o. aux titres éclectiques, bénéficiant d'une grande présence à l'écran. Cette guerre des clans s'achève sur une fin satisfaisante. En conclusion, Les Rascals est un long-métrage méritant d'être découvert.